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Moyen-Orient et Afrique du Nord: La Journée Internationale de la Femme

Catégories: Afrique du Nord et Moyen-Orient, Amérique latine, Bahreïn, Colombie, Egypte, Irak, Israël, Russie, Syrie, Droits humains, Ethnicité et racisme, Femmes et genre, Humour, Idées, Littérature, Peuples indigènes, Relations internationales, Religion, Travail, Voyages

Tandis que la moitié du monde célèbre aujourd’hui la Journée Internationale de la Femme [1], il semble que l’autre moitié soit très occupée à bloguer sur ce sujet.

Voici une sélection de réactions à cette fête au Moyen Orient et en Afrique du Nord.

Nous faisons halte tout d’abord en Israël, où la blogueuse Stéphanie[En] présente ses vœux aux femmes et cite des statistiques sur leurs conditions de vie dans son pays ici [2] :

“The average woman earns $800 less per month than her male counterpart; Women work about 35 hours per week/men work nearly 46; The average marrying age for Jewish women is 25 (and rising, say reports); Most have a first child at age 30; Number of kids per household hovers around 2.69 (where’d the other .31 of that kid go?); Of a 2.7 million civic workforce, 1.3 million is women; Moslem women in Israel marry at age 22 and average four children and Christian women living in Israel marry at 24 and average 2 children,” she writes.

«La femme gagne en moyenne huit cents dollars de moins par mois que son collègue masculin. Les femmes travaillent en moyenne trente-cinq heures par semaine, contre quarante-six pour les hommes. L’âge moyen du mariage pour les femmes juives est 25 ans(et cela augmente, affirment les études). La majorité ont leur premier enfant à 30 ans. Le nombre d’enfants par ménage tourne autour de 2.69 (où sont passés les 0.31 restant de cet enfant ?) . Sur une population active de 2.7 millions, 1.3 sont des femmes. Les femmes musulmanes en Israël se marient à l’âge de 22 ans et ont en moyenne quatre enfants, les femmes chrétiennes de ce pays se marient à 24 ans et ont une moyenne de deux enfants» écrit-elle.

Comme l’écrit Stephanie, “on nous facilite vraiment la tâche…”

Notre étape suivante est la Syrie, où la blogueuse pakistano-suédoise Shaykhspeara Sha’ira [En] nous conduit du Moyen Orient à Bogota [3], pour nous faire partager un aspect des célébrations locales de cette journée.

“The Mayor of Bogotá in Colombia, Antanas Mockus, introduced a new tradition in 2001 called Women’s Night. It was celebrated the night before March 8th and men were asked to stay home with the kids and contemplate over themselves and their women, and the work they do. The women in turn went out to parks and enjoyed themselves with their grandmothers while policeofficers made sure no man disturbed them.
Result: There was not a single murder on the streets of Bogotá, which normally witnesses 15 murders a night,” she writes.

“Le maire de Bogotà en Colombie, Antanas Mockus, a introduit une nouvelle coutume en 2001, appelée La nuit des Femmes. Elle a eu lieu durant la nuit précédant le 8 mars et il a été demandé aux hommes de rester à la maison avec les enfants, pour méditer sur eux-mêmes et les femmes, sur le travail qu’elle accomplissent. Les femmes, de leur côté, sont sorties dans les parcs pour s’amuser avec leurs grand-mères tandis que des agents de police s’assuraient qu’aucun homme ne les importunait. Résultats : il n’y a pas eu un seul meurtre dans les rues de Bogota, où l’on dénombre d’habitude 15 meurtres par nuit »écrit-elle.

Cela indique bien qui commet les meurtres, là-bas.

Et puisque chacun blogue sur ailleurs, au lieu de parler de sa zone géographique, notre Englishman in Dubaï [En] nous conduit en Russie [4] et nous donne un petit témoignage de ce qu’il a vu là bas durant cette journée.

“Whilst in Moscow yesterday it seemed that everyone was carrying flowers, which was nice. Anna in the office explained that it was International Women’s Day today. It is a public holiday today in Russia to celebrate but I feel sorry for any man not providing his loved one flowers. Apparently this is viewed very dimly,” he writes.
“So to the women of Russia not only do you get Valentine’s day (described by the Moscow Times as a “Western Import”) – I salute you and Happy International Women’s Day!”

« Alors que j’étais à Moscou, hier, on aurait dit que chacun avait un bouquet de fleurs à la main, ce qui est sympathique. Anne, au bureau, m'a expliqué qu’il s’agissait de la Journée Internationale de la Femme. C’est un jour férié en Russie, mais je plains l’homme qui n’a pas offert des fleurs à sa bien-aimée. Il paraît que c’est une offense grave » écrit-il.
“Donc, femmes de Russie, non seulement vous avez droit en plus à la Saint-Valentin (définie par The Moscow Times comme “une importation de l'Ouest”, mais je vous salue et vous souhaite une bonne Fête de la Femme!”

D’humeur poétique, Chanad Bahraini partage avec nous un poème en ourdou [5] pour marquer l’occasion. Il offre quelques vers de Asrar ul Haq Majaz:

“This scarf that covers you is beautiful indeed
It would be better if you made it into a flag of revolt”

“Cette écharpe qui te couvre est vraiment belle
Mais ce serait mieux si tu en faisais un drapeau de révolte”

Et un retour à la dure réalité de Kishwar Naheed

“It is we sinful women
Who, when we emerge carrying aloft the flag of truth
Find highways strewn with lies
Find tales of punishment placed at every doorstep
Find tongues which could have spoken, severed.”

“C’est nous, femmes pécheresses
Qui, quand nous émergeons portant haut le drapeau de la vérité
Trouvons les routes recouvertes de mensonges
Trouvons des histoires de châtiments placées devant chaque porte
Trouvons des langues qui auraient pu parler, tranchées »

Toujours à Bahrain, Silly Bahraini Girl [En] exprime sa révolte [6]:

“Something is amiss.. and I can’t put my finger on it. It is because we are celebrating the International Woman’s Day yet again in a world so unjust and mean to all the sisters, daughters, mothers, wives, lovers and prostitutes out there? Is it because men .. cannot rest in peace unless their women are shackled? Is it because women are items, pieces of property, with no say in anything in their lives? Is it because we women are yet to be reckoned with as equals, as peers and as real partners in life?” she raves.

“Quelque chose ne va pas…et je n’arrive pas à mettre le doigt dessus. Est-ce parce que nous célébrons une fois de plus la Journée Internationale de la Femme dans un monde si injuste et cruel pour nos sœurs, filles, mères, épouses, amantes et prostituées ? Est-ce parce que les hommes…ne peuvent reposer en paix si leur femme n’est pas menottée ? Est-ce parce que les femmes sont des choses, des possessions, et n’ont leur mot à dire sur rien dans leur vie ? Est-ce parce nous les femmes devont encore attendre pour être reconnues comme égales, comme authentiques compagnes dans la vie ? » s’indigne-t-elle.

Depuis l’Egypte, Freedom for Egyptians [En] dédie ce jour à un groupe d’amies autour du monde [7].

“I am dedicating this blog post to a very special dear group of friends. It happened that this group is all made of the greatest girlfriends I had ever had in my life. Despite places, travel, work, studies, husbands, children and different time zones, we always find a way to connect, communicate and remain together as group. It was very difficult for the eight of us during the past few years to meet together physically in one place. The internet, however, can bring all of us together,” she writes.

« Je dédie de billet à un groupe d’amies très chères. Il se trouve que ce groupe est composé des plus proches et merveilleuses amies que j’ai eues dans ma vie. Malgré les lieux, les voyage, le travail, les études, les maris, les enfants et différents fuseaux horaires, nous avons toujours trouvé un moyen de communiquer et de rester soudées en un groupe. Il a été très difficile pour nous huit de nous rencontrer physiquement à un endroit donné durant les dernières années. Internet, néanmoins, nous permet de rester en contact » écrit-elle.

Depuis l’Irak, Ceasar of Pentra [8] [En] pointe vers un lien [9] qui ouvre une fenêtre sur la souffrance des femmes irakiennes.

“Happy Women’s Day, Ladies! And lemme salute in this occasion every Iraqi woman. They are the real heroes,” he writes.

“Bonne Fête des Femmes, Mesdames! Et laissez-moi rendre les honneurs à chaque femme irakienne en cette occasion. Ce sont elles les vraies héroïnes » écrit-il.

Pour conclure en beauté, un billet de Achelois [En], qui dédie cette journée à la femme la plus importante de sa vie : sa mère [10].

“I want to celebrate International Women’s Day by thanking the most beautiful woman in the world for giving birth to me. Thank you Mama, and I love you!” she notes.

“Je veux célébrer la Journée Internationale de la Femme en remerciant la femme la plus belle du monde de m’avoir donné le jour. Merci Maman, je t’aime » écrit-elle.

A toutes les femmes : merci et on vous aime toutes !

(Note de la rédactrice: avez-vous remarqué que la célébration de la journée de la femme nous a conduit tout autour du monde – ce monde que les hommes ont si bien réussi à diviser par les guerres et la haine ? Juste une réflexion en passant…)
Amira Al Husseini [11]