- Global Voices en Français - https://fr.globalvoices.org -

Maroc: Réactions aux élections françaises

Catégories: Article le plus lu, Premier article !, Un mois, Deux articles, Trois mois, Cinq articles, Six mois, Dix articles, Un an, Deux ans, Vingt-cinq articles, Cinquante articles, Soixante-quinze articles, Cent articles, Deux-cents articles, Trois cents articles, France, Maroc, Dernière Heure, Droit, Élections, Gouvernance, Langues, Politique

Le Maroc, un ancien protectorat français, a toujours des liens très étroits avec la France. Au-delà des voitures françaises et de la baguette française, les systèmes judiciaire et éducatif marocains se sont inspirés du modèle français, et plus de la moitié des citoyens marocains parlent couramment le français. Il n’est donc pas surprenant que l’élection présidentielle française ait été un sujet récurrent dans la blogosphère cette semaine.

Ibn Kafka [Fr] écrit sur son blog Obiter Dicta (fr) [1]:

Concernant le tropisme droitier de l’élite marocaine, il ne doit pas étonner. Notons tout d’abord que si une large part de l’opinion marocaine est informée de la tenue des présidentielles françaises et de la personnalité de Nicolas Sarkozy et de Ségolène Royal, seule une minorité (dont je fais partie) suit le déroulement de la campagne au jour le jour. Cette minorité est généralement francophone, urbaine, aisée, et scolarisée dans les écoles de la mission française ou ayant fait des études supérieures en France. Ces caractéristiques dénotent son appartenance aux catégories socioprofessionnelles supérieures de la société marocaines, appartenance qui l’incline sans doute assez peu au trotskisme. La culture politique marocaine est en outre autoritaire, et l’ordre socio-politique marocain actuel est adossé à un “partenariat” structurel avec les alliés occidentaux du Maroc, dont la France est le premier, tant au plan économique que politique. D’autre part, le contexte politique marocain est caractérisé par l’émergence irrésistible des islamistes en général et du PJD particulier en tant que première force politique du Royaume – islamistes dont les caractéristiques socio-culturelles sont à l’opposé de celles de l’élite urbaine francophone, qui a dès lors intérêt au statu quo politique.

Plus tôt dans le mois, Reda [2] (fr) avait publié ce billet:

Le 1er tour des présidentielles françaises aura lieu dimanche prochain. Normalement, j’essaie de m'iminscer le moins possible dans les affaires politiques internes d’un pays (je parle de la France bien sûr) pour lequel je n’ai pas d’attaches particulières, à part le fait que le Maroc (mon pays natal) a fait les frais des visées expansionnistes de la France pendant 50 ans, et surtout , qu’il y a pas mal de Marocains, et leurs descendants (2 millions, disons) qui sont installés dans l’hexagone.

Mais voilà, Sarkozy-le leader actuel dans les sondages pour ces élections-a commis l’impair de prendre position dans une affaire maroco-marocaine: Apparemment qu’il aurait convaincu les autorités marocaines de ne pas accorder le droit de vote aux marocains résidants à l’étranger. Il est vrai que le fait que celles-ci accordent la moindre importance à ce qu’un ministre de l’intérieur d’un pays même pas voisin du Maroc m’échappe mais là n’est pas mon propos, Sarkozy aurait dû se mêler de ce qui le regarde.

Alors qu’on annonçait la victoire de Sarkozy , Kahina [3] [fr] a écrit:

Le choix des Français s’est porté sur Nicolas SARKOZY par plus de 53,5% des voix, bonne chance donc à notre nouveau président et acceptons cette belle leçon de démocratie.L’heure de la réforme a enfin sonné…

Laila Lalami [4] [En]est moins enthousiaste et écrit : “ 53% des électeurs français ont décidé de laisser Sarkozy “karcheriser” encore plus de “racailles” dans les cités”.

Enfin, Label Ash [5] (Fr) résume joliment en écrivant: “Et comme il faut être bon joueur, bravo , Monsieur le Président, même si je n’ai pas voté pour vous.”

Jillian York [6]