Au cours des dernières semaines, le blogueur et journaliste tunisien Slim Boukhdhir, âgé de 39 ans et emprisonné, subit une série de brimades à la prison de Sfax où il est détenu depuis le 4 décembre 2007. Slim Boukdhir a été condamné par un tribunal tunisien pour “agression d'un fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions” et “atteinte aux bonnes moeurs”.
Son épouse, Dalenda Boukhdhir, a confié à Global Voices que les autorités de la prison on placé Slim en “cellule sèche” pendant trois jours, du 20 au 23 mars, sans accès à l'eau dans sa cellule. Cette mesure a encore agravé son état de santé, dit-elle. Mme Boukdhir a signalé les conditions de détention de son mari à la Croix Rouge et espère que les officiels de la Croix Rouge pourront lui rendre visite en prison. Slim Boukhdhir a entrepris plusieurs grèves de la faim pour protester contre ses conditions de détention. Il a renoncé à sa dernière le 2 février 2008 à la demande de son épouse.
“Interdire à un prisonnier de voir sa famille et de disposer d'un endroit salubre est une violation des droits humains” a déclaré Reporters sans frontières . “L'injustice faite au journaliste en le condamnant à un an de prison est agravée par ses conditions de détention. Se mettre en grève de la faim est devenu pour lui l'unique moyen de se faire entendre”.
Nous reproduisons ci-dessous une alerte de Luiza Toscane, une militante, mise en ligne sur le forum du site tunisien Nawaat.
Lors de la visite qu'elle a rendu jeudi 13 mars à son mari, Slim Boukhdhir, journaliste incarcéré à la prison de Sfax, Dalenda Boukhdhir a pu constater que l'acharnement des autorités pénitentiaires à l'endroit de son mari ne connaissait pas de répit : ce dernier lui a dit que non seulement il vivait toujours dans sa cellule infecte et exiguë, mais aussi que depuis trois jours, il n'avait plus accès à un point d'eau. Les autorités pénitentiaires ont fait couper l'eau, et à la différence de ses co- détenus, il ne peut sortir pour se laver ailleurs.
Slim Boukhdhir a alors envisagé une nouvelle grève de la faim pour protester contre cette nouvelle atteinte à ses droits élémentaires, projet que ses proches lui ont proposé d'abandonner. Et aujourd'hui, le couffin de nourriture qui lui a été apporté par sa mère a été accepté par l'administration pénitentiaire, signe que le détenu aurait consenti à renoncer à sa grève, signe aussi que Slim Boukhdhir renvoie la balle dans le camp des défenseurs des droits de l'homme : à nous d'exiger que soit mis un terme à ses conditions infra humaines d'incarcération, à nous de tout mettre en oeuvre pour sa libération.
Slim Boukhdir a été arrêté le 26 novembre 2007. Il avait commencé à bloguer sur la plateforme de blogs arabes Maktoob Blogs après avoir perdu son travail au journal tunisien “Akhbar Al-Joumhurya” (Nouvelles de la République) en août 2004. En juillet 2007, son blog a été piraté et détruit. Jusqu'à son arrestation , Slim Boukhdhir a travaillé comme correspondant pour le site de la chaîne de télévision satellitaire Al-Arabiya TV Website, pour le quotidien pan-arabe basé à Londre Al Quds Al Arabi et pour le portail Internet allemand Qantara .
1 commentaire
http://tunisie-harakati.mylivepage.com
La Tunisie se plaît à ne pas contrôler ou métriser ses fonctionnaires de prison, s’est un exemple de plus que ce pays ne mérite pas l’image des cartes postales.