Les blogueurs du Moyen-Orient suivent de près le déroulement des événements en Géorgie et certains écrivent qu'ils pourraient conduire à la Troisième Guerre mondiale. Voici une rapide revue des blogs au Yémen et en Jordanie.
Depuis le Yémen, Omar Barsawad [1] écrit (en anglais) qu'une troisième Guerre mondiale est envisageable, presqu'un siècle après la première. Il explique :
L'OTAN va-t-il poursuivre son élargissement ? Ce serait imprudent et extrêmement dangereux. Comme pour la première et la deuxième guerres mondiales, «une chose en entraîne une autre», accidentellement, jusqu'à ce qu'il soit trop tard pour arrêter les événements. La Première Guerre mondiale a eu lieu, accidentellement, d'abord parce qu'une partie de l'Europe voulait y être la puissance dominante; la Deuxième, planifiée, avait les mêmes motifs, mais Hitler lui aussi voulait régler de vieux comptes et agrandir l'Allemagne. Et dans les deux Guerres mondiales, d'une manière ou d'une autre, il s'agissait du pouvoir et de la maîtrise des ressources, surtout du pétrole.
«L'Europe n'a-t-elle pas assez appris de son histoire du siècle dernier ?» demande Barsawad. Il pose d'autres questions :
Est-ce qu'il ne s'est pas produit là-bas assez de souffrances, de destructions et d'horreurs pour qu'ils apprennent à vivre les uns avec les autres et à s'entendre, au lieu qu'une partie veuille s'agrandir et dominer ? L'OTAN n'arrête pas de prêcher que chaque pays devrait respecter les frontières des autres, et pourtant, lui même s'élargit de manière agressive; quel genre de message cela envoie-t-il ? Si la Russie et la Chine agissaient de la même manière – en s'agrandissant et en déployant leurs armes et leurs missiles – l'OTAN accepterait-il cela tranquillement et passivement ?
Barsawad conclut :
Provoquer toujours davantage la Russie et y aller de plus en plus fort pourrait mener accidentellement à l'inimaginable : la troisième guerre mondiale. Qui est prêt à cela ? Les armes de destruction massive, nucléaires et autres, que possèdent les deux côtés ont été jusqu'à présent dissuasives, mais pour combien de temps encore ?
Pendant ce temps, «Où est la Géorgie ?» demande le blogueur jordanien Naseem Tarawnah [2] (en anglais) après avoir découvert qu'elle a été rayée de la carte – de Google Map, s'entend.
Si vous avez mon âge et si vous lisez les livres d'histoire sur les guerres et les conflits, tout paraît toujours si théorique et peut-être même un peu dépassé. Aussi, j'ai été surpris de voir aujourd'hui quelque chose qui parle un peu plus à ma génération. Apparemment, la Géorgie envahie par la Russie, qui a fait les grands titres ce mois-ci, a été rayée de la carte du monde. Des cartes Google, s'entend.
Tarawnah explique ensuite la raison pour laquelle la Géorgie n'apparaît pas sur la carte :
L'infrastructure étant la première cible de la plupart des conflits, Google, le géant des moteurs de recherche, ne veut pas donner l'impression d'aider un côté ni l'autre avec sa technologie cartographique. La société a depuis retiré tous les détails figurant habituellement sur les cartes Google d'un pays, qui incluent les routes, les petites et les grandes villes de Géorgie, ainsi que des cartes des pays voisins, l'Azerbaïdjan et l'Arménie.
Son camarade blogueur Hareega [3], lui aussi de Jordanie (en anglais), profite de la crise pour se moquer du président américain George Bush, mettant en doute sa connaissance de la géographie :
La guerre entre la Russie et la Géorgie a pris une vilaine tournure. Quand le président Bush a appris que la Géorgie était lourdement bombardée, il a demandé aux habitants d'Atlanta de tenir bon et de continuer à accueillir de leur mieux les Jeux Olympiques.