Pérou : Un an après le séisme

Le 15 août 2008 était le premier anniversaire du séisme [en anglais] qui a ravagé le sud du Pérou, plus particulièrement la région de Ica et de Pisco. L'opinion majoritaire est que la reconstruction n'a pas beaucoup avancé. Une grande partie de la presse partage également le point de vue que le gouvernement a réagi rapidement au début, mais que beaucoup de promesses ont été faites, non tenues, et qu'elles ont entraîné des espérances déçues [en espagnol]. Les habitants de la région ont manifesté [en espagnol] à Pisco pour exiger du gouvernement qu'il explique comment il a utilisé [en espagnol] le milliard de soles (250 millions d'euros) qu'il dit avoir investi dans la région. Des blogueurs donnent également leur avis sur la reconstruction ou sur son absence.

Pour Peruanista [en espagnol], les choses sont claires : si le gouvernement d'Alan García ne parvient pas à régler ce problème, il doit être remplacé.

El responsable directo del abandono de las víctimas del terremoto en Perú, es increíblemente, el propio gobierno peruano, el cual recibió fondos de donaciones de gobiernos de otros países, organizaciones no gubernamentales, grupos de rescate internacionales y , sobretodo de peruanos en el exterior, quienes donaron dinero y bienes a través de los consulados peruanos. Estamos hablando de cientos de millones de dólares.

No hay excusa para que un gobierno que se jacta de crear una economía en progreso, con las reservas internacionales más altas de la historia peruana, y que protege tanto a los inversionistas extranjeros y las corporaciones multinacionales, no invierta en la reconstrucción de las ciudades peruanas. Simplemente no hay excusa. El presidente Alan García, un verdadero delincuente, ha pedido a estos pobladores que “dejen de quejarse y que reconstruyan sus poblados ellos mismos sin esperar la ayuda del gobierno.” Les ha llamado malagradecidos.

Le responsable direct de l'abandon des victimes du séisme est, de façon incroyable, le propre gouvernement du Pérou, qui a reçu l'argent des dons d'autres pays, d'ONG, d'organisations de secours internationales, et surtout, des Péruviens expatriés qui ont donné de l'argent et des dons matériels dans les consulats péruviens. On est en train de parler de centaines de millions de dollars.

Il n'y a pas d'excuse pour un gouvernement qui se vante de mettre en place une économie en progrès, avec les réserves en devises les plus élevées de l'histoire péruvienne, et qui protège tant les investisseurs étrangers et les multinationales, de ne pas investir dans la reconstruction des villes du Pérou. Il n'y a tout bonnement aucune excuse. Le président Alan García, un véritable criminel, a demandé à ces villageois qu'ils “arrêtent de se plaindre et qu'ils reconstruisent leurs villages eux-mêmes sans attendre l'aide du gouvernement“. Il les a traités d'ingrats.

Susana Villarán [en espagnol] écrit à propos des efforts des simples citoyens péruviens, et sur la façon dont ils ont été annihilés par l'incompétence des autorités :

Pocas veces nuestro país pudo constatar qué rápida fue y cómo permanece aún la respuesta ciudadana a la tragedia. Son personas particulares que fueron hasta el lugar, organizaron colectas, apadrinaron comunidades, pueblos, escuelas; empresas, ONG, movimientos de voluntarios juveniles como “Un techo para mi país” o las psicólogas y psicólogos así como artistas que trabajan atendiendo el stress pos traumático de los niños y niñas en las escuelas. No olvidemos a las y los médicos cubanos como a los bomberos españoles y también la gran movilización de nuestros compatriotas en el exterior y de los originarios de las comunidades afectadas en Lima, desde sus clubes provinciales y cofradías.

Quienes fallaron y lo siguen haciendo son las autoridades del gobierno nacional, regional y de los gobiernos locales. El protagonismo y la incapacidad de concertar están en el problema de origen que condenaba al fracaso la respuesta estatal desde el primer momento. Salvando excepciones, la ineficacia e ineficiencia, la lentitud de la reconstrucción, la negligencia, la corrupción e indiferencia, el protagonismo político y la incapacidad de dialogar y concertar han sido causantes de la pérdida de tiempo, de recursos, de oportunidades, del profundo desorden que golpea más aún a quienes tanto han perdido. Ofrecieron mucho, entregaron muy poco.

À peu d'occasions notre pays a pu constater à quel point la réaction citoyenne à cette tragédie a été rapide, et se poursuit encore. Ce sont des simples citoyens qui sont allés sur le lieu du séisme, qui ont organisé des collectes, qui ont parrainé des villages, des bourgs, des écoles ; des entreprises, des ONG, des associations de jeunes bénévoles comme “Un toit pour mon pays” ou les psychologues et les artistes qui s'occupent du stress post-traumatique des enfants dans les écoles. N'oublions pas les médecins cubains, ni les sapeurs-pompiers espagnols, ni la grande mobilisation de nos compatriotes expatriés, et celle des provinciaux originaires des régions touchées vivant à Lima, à travers leurs associations et leurs confréries.

Ceux qui n'ont pas été à la hauteur, et qui continuent de ne pas l'être, ce sont le gouvernement national et les autorités régionales et locales. Le désir de se mettre en avant et l'incapacité à s'accorder sont le problème dès le début, qui condamnait à l'échec la réponse de l'état depuis le premier instant. Sauf exceptions, l'inefficacité et l'inefficience, la lenteur de la reconstruction, la négligence, la corruption et l'indifférence, les rivalités politiques, et l'incapacité de dialoguer et de s'entendre ont été à l'origine de gaspillage de temps, de ressources, d'opportunités, et du profond désordre qui touche par dessus tout ceux qui ont tant gaspillé. Ils ont beaucoup promis, et très peu tenu.

Laura Arroyo Gárate [en espagnol] pense que l'on ne doit pas oublier les Péruviens qui continuent de souffrir des conséquences du séisme :

Nuestros amigos del sur padecen la resaca de un desastre natural que podría ya haber empezado a quedar en el recuerdo si la lentitud de ciertos personajes no fuera tan vergonzosa. El Congreso de la República ha canalizado recursos para la construcción de viviendas, pero ¿ya se construyeron? No. Entre la burocracia y la ineficiencia de muchos funcionarios sigue corriendo un reloj que a cada minuto se hace más pesado y a la vez más grave respecto a lo distante que parece encontrarse nuestro propio país.

Nos amis du sud souffrent des conséquences d'un désastre naturel qui pourrait déjà commencer à n'être qu'un mauvais souvenir si la lenteur de certains personnages n'était pas si honteuse. Le Congrès de la République a attribué des fonds pour la construction de logements, mais ont-ils été construits ? Non. Entre la bureaucratie et l'inefficacité de beaucoup de fonctionnaires, le temps continue de s'écouler et à chaque minute qui passe, il se fait plus lourd et à la fois plus grave, compte-tenu de l'éloignement dans lequel semble se trouver notre propre pays.

Cependant Desde el Tercer Piso [en espagnol] veut rester optimiste malgré les difficultés et les problèmes politiques :

Y al mismo tiempo, la valentía que tienen los ciudadanos de las zonas afectadas para salir adelante en medio de la adversidad y la solidaridad de las personas que acuden a seguir ayudando me da la esperanza que aun no todo se encuentra perdido. Que la voz de los peruanos se puede hacer sentir. Espero el próximo año no escribir algo como esto, en medio de la decepción que me produce ver a cientos de compatriotas sin un lugar digno donde vivir. Espero que el próximo año pueda felicitar a los gobiernos locales, regionales y nacional por la tarea emprendida. Que pueda sentir que el Perú avanza de verdad y que no menospreciamos a la gente que falleció ni a quienes sobrevivieron. Como decía Vallejo, hay hermanos mucho por hacer.

En même temps, le courage qu'ont les citoyens des régions touchées pour aller de l'avant au milieu de l'adversité et la solidarité des gens qui accourent pour continuer à apporter leur aide me donnent l'espoir que tout n'est pas encore perdu. Que la voix des Péruviens peut encore se faire entendre. J'espère que l'an prochain je ne devrai pas écrire la même chose, déçu de voir des centaines de compatriotes sans un logement où vivre dignement. J'espère que l'an prochain je pourrai féliciter les autorités locales, régionales et nationales pour la tâche entreprise. Que je pourrai sentir que le Pérou progresse vraiment et que nous ne méprisons ni les morts, ni les survivants. Comme le disait César Vallejo [un poète péruvien], “il y a, mes frères, beaucoup à faire”.

Enfin le blog Pepitas [en espagnol] met en ligne une série de photos montrant le fête controversée organisée dans le palais du gouvernement, pratiquement pour l'anniversaire du séisme de Pisco, en ne manquant pas d'opposer ces images avec celles de la catastrophe et de ses conséquences.

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