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Géorgie/Russie : Nourrir les pillards et les réfugiés

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De nombreux habitants de Tbilissi se sont rassemblés samedi devant l'ambassade de Russie pour protester sous forme de farce contre les pillages  [1](en anglais). L'utilisateur oleg-panfilov  de LiveJournal a publié des photos et a décrit ainsi  [2] (en russe) cette initiative :
«[…] Ils ont apporté à l'ambassade de Russie de vieux réfrigérateurs, des cuvettes de WC, des rouleaux de papier hygiénique, des fers à repasser, des bouteilles de vodka, des fourchettes et des cuillers, des vêtements et d'autres objets auxquels [les pillards de l'armée russe [3]] (en russe, vidéos) s'étaient intéressés durant leurs visites dans les maisons particulières des Géorgiens, dans les institutions d'Etat, les bases et casernes de l'armée.
Les gens s'approchent pour voir de plus près, secouent la tête, rient. Les voitures qui passent klaxonnent…
 [six photos [2]]
L'utilisateur de LiveJounral tony-geo, basé à Tbilissi, a critiqué (en russe) le canular :
Manifestation «Nourrissons l'armée russe»
L'action en  elle-même  est bien sûr une puissante arme de relations publiques. Mais seulement dans la mesure où de nombreux Russes peuvent en avoir connaissance. Je soupçonne cependant que ni [le programme d'informations Vremya sur Channel 1 [4](en anglais)] , ni [le programme d'informations Vesti sur RTR  [5](en anglais)] ne vont couvrir cette manifestation.
Je m'explique. Une femme russe, mère d'un officier géorgien, horrifiée, dit que sa mère à [Kaliningrad  [6](en français)]  n'a pas la moindre idée de ce qui se passe en Géorgie et croit que l'armée géorgienne est encore en train d'attaquer Tskhinvali, courageusement défendue par l'armée soviétique. Dieu merci, elle n'a pas maudit son petit-fils, qui tue des soldats russes dans ce même Tskhinvali.
Je confirme ce récit. J'ai parlé hier à ma soeur en Russie. Officiellement, ma soeur est géorgienne, mais elle est née et a grandi en Russie, tout comme moi, et n'a passé au total que quelques semaines en Géorgie pendant les 30 années de sa vie. Mais elle a gardé son nom de jeune fille géorgien quand elle s'est mariée […]. Quoi qu'il en soit, elle non plus ne comprend rien à ce qui se passe. La plupart des gens ordinaires n'utilisent pas Internet et la télé par satellite pour obtenir des informations fiables – ils regardent ce que montrent les [chaînes d'Etat russes]. Comment s'étonner alors que cette majorité soit persuadée que les troupes russes ne sont pas sorties de Tskhinvali […]?
Mais là n'est pas la question. Dans un jardin d'enfants [d'un quartier de Tbilissi], il y a 110 familles de réfugiés avec de nombreux enfants. L'aide sociale n'est pas arrivée jusque là. On les met là et c'est tout, on vous aidera si on a le temps. Dans ce jardins d'enfants, à la différence de l'école du même quartier, il y a au moins des petits lits. La plupart des gens dorment par terre. Il n'y a ni couvertures ni matelas. Ils mangent ce qu'ils peuvent acheter avec l'argent qui leur reste. Vous aurez compris qu'il ne leur reste pas beaucoup d'argent. Hier, la nourriture n'a été livrée qu'une fois dans ce jardin d'enfants. Du pain rassis. Pour 110 familles, sept kilos de sucre.
Hier soir, j'y ai porté un sac de vêtements d'enfants, que j'avais prévu de donner au dépôt central de la collecte […]. Mes voisins et moi avons aussi porté là-bas 20 kilos de sucre et une livre de beurre. Aujourd'hui, je leur ai apporté des fruits, du lait, [des matsoni] et des couches.
Bon sang, les Géorgiens, ça suffit avec la guerre de l'information. Regardez par la fenêtre, il y a ici des jardins d'enfants et des écoles bourrées de réfugiés. Apportez-leur d'abord tout ce que vous pouvez, et allez à l'ambassade de Russie après. […]