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Géorgie : Le blog géorgien “Regional Reporters”

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Voir aussi la couverture spéciale de Global Voices de la crise en Ossétie du Sud.

Le conflit entre la Géorgie et la Russie [1] [en anglais] à propos du territoire séparatiste d'Ossétie du Sud a été accompagné de cyber-attaques [2] contre plusieurs sites officiels gouvernementaux et de médias indépendants géorgiens. Mais loin d'empêcher les journalistes d'utiliser Internet pour couvrir la guerre, la manoeuvre a eu l'effet inverse. De nombreux Géorgiens – professionnels des médias ou “journalistes citoyens” –ont ouvert de nouveaux blogs pour couvrir ou commenter le conflit.    
Onnik Krikorian, rédacteur en chef de Global Voices Online pour la région du Caucase, s'est entretenu avec Shorena Ratiani, directrice, pour ce pays, de l’Institute for War & and Peace Reporting, et Giorgi Kupatadze, rédacteur en chef de l'édition en ligne, au sujet du blog ouvert par eux pour couvrir le conflit russo-géorgien : Regional Reporters [3] (en russe).
Omnik Krikorian : Quand a été lancé le blog Regional Reporters et pourquoi ?
Giorgi Kupatadze : Il a été lancé le 8 août 2008 quand la plupart des sites web locaux en Géorgie ont été piratés et bloqués. Nous avons décidé de créer un blog, mais pas au sens classique du terme. Nous n'avons publié que des informations, sans commentaires de nos journalistes participant à nos projets à travers toute la région. Nous avons reçu des informations sur le conflit pendant cette période de nos reporters en Russie, Arménie, Azerbajan, Géorgie, etc…
Comme nous l'avons constaté plus tard –en fait, hier – notre blog était le 12e plus fréquenté de tous les blogs hébergés par WordPress.com. Les pages lues ne donnent pas de statistiques très précises, certes, mais après avoir ouvert le blog dans l'après-midi, nous avions, le soir suivant, près de 30.000 pages lues et ce n'était que le premier jour. Cependant, nous avons dù arrêter les commentaires quand de nombreuses obscénités ont été déverséees par l’ «autre côté», pour l'appeler ainsi.    
C'est dommage, parce qu'une forme de débat dans la section de commentaires de chaque billet aurait été utile. N'aurait-il pas été possible de les modérer ?
GK : Oui, c'est dommage, mais nous n'avions tout simplement pas les moyens humains nécessaires pour le faire. Les commentaires étaient ouverts sur les cinq premiers billets avant que nous ayons annoncé la création du blog, mais en seulement cinq minutes il y en avait plus de cent. Malheureusement, la plupart d'entre eux devaient être modérés et nous n'avons tout simplement pas les ressources pour le faire.
Le site a été lancé suite aux événements en Ossétie du Sud, mais pourquoi utiliser une plateforme de blogs gratuite ?
Eh bien, nous avons juste décidé que dans une telle situation il serait utile d'avoir une source d'informations venant à la fois de l'intérieur et de l'extérieur de la Géorgie. C'était aussi nécessaire pour les gens ici, et notamment dans les régions où l'accès à l'information est limité.
Shorena Ratiani : L'IPWR n'a jamais utilisé les blogs jusqu'à présent, mais nous avons reçu tellement d'appels téléphoniques depuis le début du conflit que c'était nécessaire. Nous avons démarré avec des ressources et un personnel limités, mais Giorgi a réussi à le faire fonctionner et c'est devenu un énorme succès.
Pourquoi avez-vous choisi la plateforme de blogs Wordpress plutôt que celle de LiveJournal qui est très populaire dans les pays russophones ?
Avant tout, parce que j'ai une plus grande expérience de WordPress et que ça me semblait naturel.
Avez-vous reçu beaucoup de réactions au blog, de la part d'autres bureaux de l'IWPR ?
Oui, le siège de l'IPWR [à Londres] est très content, ce qui est particulièrement satisfaisant car nous n'étions pas sûrs que ce blog rencontrerait autant de succès.
Avez-vous des projets pour publier des billets dans d'autres langues que le russe ?
SR : Ceci n'était pas planifié et n'existe que par le bénévolat.
Je suppose que vous n'aviez aucune expérience préalable des blogs, mais que vous voyez maintenant leur potentiel en tant que moyen de diffusion de l'information.
SR : Oui, mais cela dépend de nos ressources. Cependant,  alors que je ne pourrais pas affirmer que les blogs sont connus en Géorgie, maintenant que nous avons démarré avec ça, je m'y intéresse certainement davantage.
GK : Je ne suis pas moi-même une blogueuse très active, mais je suis une lectrice avide. C'est sûr, il y a un énorme potentiel. Concernant les blogs géorgiens, il y en a de plus en plus aujourd'hui et je  pense que leur nombre va s'accroître.
Regional Reporters (en russe) se trouve à l'adresse web  suivante : http://www.regionalreportrs.wordpress.com. [3]