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Argentine : Nationalisation des retraites

Catégories: Amérique latine, Argentine, Economie et entreprises, Médias citoyens, Politique

Le Gouvernement argentin a annoncé le 21 octobre 2008 qu'il déposerait devant le Congrès un projet de loi visant à nationaliser le système de retraites [1] [en anglais], plus précisément les AFJP [2] [en espagnol], c'est-à-dire les Gestionnaires de Fonds de Retraites et de Pensions. Ces fonds privés gèrent l'épargne-retraite de millions d'argentins, et selon le projet de loi, ces fonds deviendraient propriété de l'État. Il y aura un débat politique au Congrès, mais en attendant beaucoup de blogs ont commenté cette réforme éventuelle.

Du côté des opposants, on met en avant deux arguments évidents : que c'est le détournement des cotisations retraite de beaucoup d'argentins, et que la seule motivation de cette réforme est d'accroître les recettes de l'État à court terme. Guillermo Riera [3] [en espagnol], affirme sur le blog Demasiada Información :

De seguir con el sistema de reparto, en veinte años el Estado estará imposibilitado para pagar jubilación alguna, sencillamente porque habrá tantos jubilados que no habrá recaudación que alcance.

Si on continue avec un système de répartition, dans vingt ans l'État ne pourra plus payer aucune retraite, tout simplement parce qu'il y aura tant de retraités qu'il n'y aura jamais assez de cotisations pour y faire face.

Esteban Grinberg [4] [en espagnol], sur le blog De Todo Un Poco, souligne que :

La excusa del gobierno para hacer estatizar las jubilaciones, es la perdida de rentabilidad que han sufrido las AFJP producto de la crisis mundial, que se calcula en un 20%. Un argumento demasiado apresurado y conyuntural como para modificar drasticamente el sistema de jubilaciones.

L'excuse du Gouvernement pour nationaliser les fonds de retraite est la chute de la rentabilité des AFJP, conséquence de la crise mondiale, qui est estimée à 20 %. Un argument plutôt précipité et conjoncturel pour modifier drastiquement le système de retraites.

On trouve d'autres points de vue opposés à cette réforme sur les blogs [en espagnol] No Me Parece [5], Speedy González es de la DEA [6] et La Historia Paralela [7].

Du côté favorable à la réforme, on dit que les AFJP ont été un échec complet et que les pensions de retraites versées sont plus basses que dans le système public. En outre, ces établissements financiers font payer des frais élevés à leurs sociétaires, même quand le rendement de leurs placements est négatif. Sur le blog Los 3 Chiflados [8] [en espagnol], on souligne que le système a surtout permis aux banques de faire des affaires avec l'État et qu'il n'a jamais vraiment investi l'épargne collectée dans des investissements productifs. Mendieta el Renegáu [9] [en espagnol] ajoute sur son blog que beaucoup d'entreprises des médias font campagne contre cette réforme parce que les AFJP sont de gros annonceurs publicitaires. On peut lire d'autres points de vue [en espagnol] favorables à la réforme sur El Bar de Moe [10] et sur le blog de Miguel Contissa [11]. Ce dernier dénonce le fait que parmi les frais de gestion facturés par les AFJP à leurs sociétaires il y a le coût de la publicité.

D'autres articles sur ce sujet ont également été publiés sur les blogs [en espagnol] Traders del Merval [12], Kust [13], Al Centro y Adentro [14], et sur celui de Leo Piccioli [15].