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Zambie : Retour sur une autre élection présidentielle

Catégories: Zambie, Élections, Politique

Les Zambiens [1] sont allés aux urnes le 30 octobre 2008 pour élire leur nouveau président, suite au décès du Président en exercice, Levy Mwananawasa [2]. [ Note du traducteur : a l'heure où nous traduisons cet article, Rupiah Banda a été déclaré président par la commission électorale et forme son cabinet. Mais son challenger Michael Sata conteste les résultats d'une élection qu'il juge truquée.Tous les liens qui suivent pointent vers des sites ou blogs en anglais]

Voici les réactions des blogueurs zambiens avant l'élection Pour commencer, le billet d'un blogueur invité sur le blog économique zambien de Kaela Mulenga [3] :

Le jeudi 30 octobre 2008, est le jour choisi en Zambie comme date de l’élection présidentielle pour remplacer le Président Levy Mwanawasa  récemment décédé. Mwanawasa a eu une attaque cardiaque et a succombé dans un hôpital à Paris le 19 août 2008. Dans la course pour son remplacement, nous avons le vice-Président, qui assure l’intérim du président, l’honorable Bwezani Banda du Mouvement pour la Démocratie Multipartiste (MMD) ; Michael Chilufya Sata (le Roi cobra) du Front Patriotique (FP) ; Hakaimbe Hichilema (HH) du Parti Uni pour le Développement National (UPND) ; et le général de brigade Godfrey Miyanda du Parti de l'Héritage (HP).

Mulenga analyse les candidats, comparant Michael Sata [3], du parti de l'opposition Front Patriotique, à Barack Obama, Winston Churchilll et Fidel Castro… :

Il y a trois choses qu'un politicien doit être pour gagner dans le climat politique volatil d'aujourd'hui.

1. Il doit être inspiré et persuasif. Ces attributs sont essentiels pour influencer ceux qui expriment leurs doutes de Saint-Thomas, et utile pour lever des fonds de campagne.

2. Un politicien doit également être imaginatif, quelqu’un qui peut lier les discours politiques aux solutions qu'il propose.

3. Enfin, il doit être représentatif à travers le pays. Un leader national mais multi-provincial dans son approche. Ceci suppose que celui qui pourrait être un président zambien doit être accepté par TOUTES LES provinces. Autrement, il lui serait difficile de mettre en application ses programmes de développement.

En ce qui concerne la première condition : un communicateur persuasif et charismatique, cette catégorie inclut des personnes comme Winston Churchill, Ronald Reagan, JFK, Pierre Trudeau, Malcolm X, Fidel Castro, Martin Luther King, Kenneth Kaunda, FTJ, et actuellement, Barack Obama. Si l'on se base sur eux pour  peser les candidats zambiens, Michael Sata semble être le meilleur d’entre eux. Par conséquent, il n'est pas étonnant qu'il draine des gigantesques foules partout où il va. Sata articule l'opinion des gens ordinaires, même s'il patauge dès qu'il s’agit de problèmes de politique extérieure. En 2006, le problème avec la Chine et Taïwan, ainsi que sont soutien déclaré à Robert Mugabe, ont dû œuvrer contre lui. Pas d’inquiétude, il fait attention, cette fois-ci.

L’Adair Zambie fait remarquer qu'il faudra attendre cinq jours après l'élection pour que les résultats officiels soient rendus publics [4]:

La semaine prochaine, il y aura les élections pour élire le prochain président de la Zambie. Ici le vice-président est nommé après l'élection du président. Si un président meurt, le vice président n’assume pas le rôle du président, [mais son intérim] . 90 jours après le décès du président,  une élection d’urgence a lieu. Le jeudi 30 octobre, cette élection d’urgence aura lieu. Tout le monde est réquisitionné pour aider dans les bureaux de vote, la police, l'armée, même les ouvriers de ZAWA ! C'est ce qui mobilisera tout le pays la semaine prochaine . Jeudi, il n’y aura pas d’autre activité, exceptées les élections. Cependant, en raison de notre système, nous prévoyons de connaitre les résultats quatre ou cinq jours après. Nous pourrions alors découvrir les nouveaux présidents de la Zambie et des USA le même jour !

Bloguant depuis Kitwe [5], la troisième plus grande ville de la Zambie, Percy Mwale laisse entendre que le prochain président ne devrait pas ressembler à Levy Mwanawasa [6]:

 Le prochain président ne devrait pas de toute les façons être à peu près, ou tout àfait  semblable à Mwanawasa. Deux personnes ne sauraient servir de la même manière, tout comme deux personnes ne peuvent avoir des ADN identiques. Ça devra bien entendu être quelqu'un qui a la nation dans son cœur et devra gouverner façon juste, dans le respect de la Constitution  . Par conséquent, la personnalité et le caractère sont une question qu’on ne devrait jamais séparer des élections. Jésus-Christ a di t: `vous les reconnaitrez à leurs fruits’. Ceci signifie que la force de travail et l'efficacité d'une personne sont déterminés par son caractère et sa personnalité. C’est une passion profonde qui propulse un individu à pouvoir accomplir quelque chose. Regardez les associations Barak Obama-Joe Biden et John McCain-Sarah Palin. Le CV  d'un individu décrit bien qui est en réalité cette personne. Peu importe ce qu'on aurait voulu ou failli accomplir. “On juge un homme sur ce qu’il accompli et non pas sur ce qu’il a commencé”. Pour accéder à un poste public, il faut s'être bien acquitté de ses précédentes affectations.


Les accusations de fraudes électorales qui pèsent contre l'ancien ministre de l’Information et le président par intérim, Rupiah Banda, sont inacceptables, selon
Zambian Watchdog [7]:

L'ancien ministre de l’Information, Vernon Mwaanga, a dit que c'est une abomination et inacceptable que les partis FP et UPND l’accusent toujours. D’autre part, qu'on accuse le président intérimaire Rupiah Banda de planifier des fraudes durant les élections du 30 octobre. Un Inspecteur Général de la police a déclaré lundi que seule une personne peut gagner et que les perdants devraient accepter les résultats. Une déclaration de M. Ephraim Mateyo a été publiée à Lusaka, il demande à tous les candidats présidentiels de mettre en avant l'intérêt de la nation. Il juge que deux jours avant l'élection présidentielle, l'atmosphère dans le pays était relativement calme. Au sujet de la fraude, M. Mwaanga a mis au défi les leaders du PF et d'UPND de fournir la preuve de leurs allégations à la Commission électorale de la Zambie (ECZ),  à la Police zambienne, aux observateurs électoraux , dont  la Communauté pour le Développement de l’Afrique Australe (SADC) et l’Union Européenne, avant le scrutin de jeudi, de sorte que la question puisse être abordée. Il a en outre dit que la fraude électorale était une infraction grave et averti que le FP ne devrait pas banaliser l’affaire.

La police à Livingstone [8] a dû employer la force pour disperser des milliers de résidents qui ont voulu décharger deux camions sud-africains, accusés de transporter des bulletins de vote pour bourrer les urnes :

Mardi, la police à Livingstone a jeté des bombes lacrymogènes pour disperser des milliers de manifestants qui s'étaient réunis dans les bureaux de la ZRA (Administration Douanière de la Zambie) pour exiger que les deux camions suspectés de transporter des bulletins de vote soient déchargés et en vérifier le contenu. Les camions ont été saisis à Livingstone car on soupçonnait lqu’ils transportaient des bulletins de vote en provenance d’Afrique du Sud. La secrétaire du parti PF du district de Livingstone, Nelly Mwamba, a dit aux journalistes qu'une personne à Durban, en Afrique du Sud, avait envoyé à un texto en Zambie, laissant entendre que les camions transportaient des bulletins de vote. Les cadres de l'UPND et du PF ont retenu les camions lundi au pont-bascule de Livingstone, après avoir été informés que les véhicules avaient  évité le passage au scanner du bureau de la douane portuaire de la Zambie. Les cadres ont obligé les chauffeurs à reconduire les camions  au pont-bascule du bureau de la douane portuaire de la Zambie, où ils les ont gardé sous surveillance toute la nuit, pendant qu'ils exigeaient un contrôle physique des véhicules.

Lawrence Temfwe du Jubilee Center rappelle qu’ Octobre est un mois important pour la Zambie  [9]:

Les élections présidentielles de la Zambie se tiendront en octobre, un mois très important pour nous Zambiens. C'est en octobre que nous célébrons l'indépendance de notre nation. Par conséquent, octobre devrait être le moment où tous les Zambiens montrent leur amour pour ce pays, en faisant une pause et en méditant sur les peines et réalisations du passé. Les célébrations de l'indépendance doivent renforcer notre unité en tant que nation et nous encourager à nous consacrer à son service.
Cette année, nous avons été privés de la célébration de l'indépendance de notre nation, à cause des campagnes de l'élection présidentielle. Les célébrations de l'indépendance nous donne une grande occasion pour enseigner nos enfants ainsi qu'aux jeunes que nous nous souvenons du passé, et de les inviter à définir leur avenir sur la base de ce que nous avons partagé avec eux. Si nous oublions de transmettre ces souvenirs à nos enfants et à nos jeunes, le résultat sera que d'autres nations nous occuperont encore et nous finirons dans la misère.

Le journaliste indépendant Gershom Ndlovu [10]examine l'histoire de la fraude électorale en Zambie. Il rappelle que des urnes ont été soustraites illégalement à la Commission électorale de la Zambie, lors des élections de 2001 et 2006.

Est-ce que les mêmes tours de passe-passe peuvent être utilisés dans cette élection ? Ou les citoyens sont-ils devenus vigilants, en contrôlant les urnes ? Est-ce que quelqu'un peut surveiller l'armée de l'air de la Zambie (ZAF), qui transporte les urnes des bureaux de vote dans les circonscriptions rurales ? La Zambie devrait éviter de tomber dans la malédiction kenyane, dont le monde a été témoin, au début de cette année.

Enfin, Zambian Chronicle mène un sondage d’opinion pour la présidentielle sur son blog [11].