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Taïwan : Tensions durant la visite du représentant de la Chine populaire

Catégories: Chine, Taïwan (ROC), Dernière Heure, Droits humains, Liberté d'expression, Manifestations, Médias citoyens

Pour faire suite à l'article de David sur le retour du «spectre de l'Etat policier [1]» avec la visite du représentant de la Chine Chen Yun-lin (陳雲林) à Taïwan le 3 novembre, voici quelques documents visuels montrant le conflit entre les manifestants et la police, avec une traduction succinte.

Depuis le 3 novembre, de nombreux manifestants portant des T-shirts pro-Taïwan ou des banderoles ou agitant le drapeau de la République de Chine ont été harcelés par la police, et quelques-uns d'entre eux ont été blessés. A tel point que des gens jouant des chants taïwanais (Sunrise records, [2]上揚唱片 [2]  [2]) ont été dispersés de force et qu'un gobelet de café est devenu un objet menaçant pour la police.

 

Transcription manuscrite :

Objet interdit : des boissons ?

Depuis quand les gens n'ont plus le droit de circuler avec des boissons en main ?

La police a-t-elle le droit de pousser les gens contre le mur ?

Un gobelet de boisson est-il maintenant devenu un objet dangereux ?


Un groupe de gens à motocyclette agitant le drapeau national de la République de Chine (Taiwan)  et le drapeau tibétain ont été stoppés par la police sans aucune explication.

 

En voyant la banderole pro-Taïwan («Taïwan est Taïwan») [à la fenêtre d'un hôtel] la police (?) s'est précipitée et a emporté la banderole.

Les manifestants ont demandé : “C'est notre chambre d'hôtel, et cette banderole nous appartient. Qui vous a autorisés à entrer et à prendre nos banderoles ?”


Les manifestants ont demandé : «Nous sommes taïwanais. Pourquoi ne pouvons-nous pas exprimer notre opinion ?»

Les manifestants ont demandé à la police : «Quel est le problème avec notre drapeau national ?»

Après que la police a pris et abîmé ces drapeaux, les journalistes ont demandé à la police : «N'est-ce pas une faute de porter atteinte à notre drapeau national ?»

Défendre le droit à manifester

Devant ces incidents, Carolina [3]  pense que le Président taïwanais Ma Ying-Jeou [4] devrait prendre ses responsabilités.

在滿街的旗幟被拔走,民眾持旗被沒收的錯愕中,馬英九今天還唬爛說他絕對沒有下令撤旗。

Lorsque les drapeaux (nationaux) et les banderoles dans la rue ont été enlevés, et que les gens tenant ces drapeaux ont protesté, Ma Ying-Jeou a menti, [prétendant] qu'il n'avait donné absolument aucun ordre d'enlever les drapeaux (nationaux).

OJ [5] est lui aussi très déçu par le gouvernement actuel.

當我們看到我們的政府是這樣對待自己的人民,我們真的只能很心寒地覺悟了…那些好不容易爭取來的民主法制、人權價值,都被這個自我作賤的政府給徹底丟棄了。

A voir notre gouvernement traiter de la sorte notre peuple, nous comprenons avec amertume que… la démocratie et les droits humains sont jetés aux ordures par ce gouvernement éhonté.

Néanmoins, des citoyens se préparent à répliquer, de façon non-violente. Francais [6] a demandé aux citoyens de rassembler des preuves s'ils sont témoins de ces incidents :

今年12月的國際人權日,亞裔人權團體將會在巴黎集體發聲,我們原本只是想要再次聲討中國對台灣的打壓,沒想到,自己的政府被打出獨裁專政原形,台灣正式列入人權受危害的國家。因此,我們想請大家集思廣益,提供馬政府上任後種種侵害人權的事件,我們會整理後在國際人權日的活動上,一起向國際媒體揭露。很遺憾,眼睜睜看台灣的沈淪,這卻是我們唯一可以做的;也請大家各自努力。

Les groupes de défense des droits humains en Asie vont se réunir et s'exprimer lors de la Journée des Droits de l'Homme [7] (en anglais) en décembre prochain. Nous avons pensé dénoncer la répression de Taïwan par la Chine. Cependant, notre propre gouvernement révèle sa [nature] dictatoriale, et Taïwan figure officiellement sur la liste des pays où les droits de la personne sont maintenant menacés. Nous appelons à collecter les informations sur les incidents mettant en danger les droits de la personne depuis l'entrée en fonctions du Président Ma. Nous les mettrons bout à bout et les révèlerons aux médias internationaux. Je regrette qu'au vu de la dégradation de la situation à Taïwan, ce soit la seule chose que nous puissions faire. Nous avons beaucoup de travail devant nous.