Cuba et les Etats-Unis : le vote sur l’embargo

Cet article, publié sur Global Voices en anglais le 30 octobre 2008, a été traduit par Aline Dezileau, de la classe préparatoire ECS3 du Lycée Ozenne de Toulouse, sous la direction de son professeur Audrey Lambert, dans le cadre du projet pédagogique “Initiation à la traduction d'actualités”. 

La salle de lAssemblée Générale des Nations Unies, à New York - Photo Luke Redmond, sur flickr, utilisée sous licence Creative Commons.

La salle de l'Assemblée Générale des Nations Unies, à New York – Photo Luke Redmond, sur flickr, utilisée sous licence Creative Commons.

Hier, l'assemblée générale des Nations unies a approuvé une résolution condamnant l'embargo américain. Pour la dix-septième année consécutive [en anglais, comme tous les liens suivants], le vote a été favorable à la résolution soutenue par Cuba, et les blogueurs –depuis l’étranger ou Cuba même- se sont beaucoup exprimés sur le sujet.

The Cuban Triangle est allé droit au but:

Il y a beaucoup de raisons, selon le point de vue que l’on adopte, pour ne pas s'intéresser à cet événement. C'est une priorité pour la diplomatie cubaine. Le débat présentera les affirmations cubaines en ce qui concerne les dommages causés par l'embargo à son économie (3,77 milliards de dollars en 2007), des données qui ne peuvent être vérifiées et qui ne tiennent pas compte du coût des propres politiques économiques de Cuba pour l'économie cubaine. La résolution n’a aucun effet et les Nations unies ne peuvent pas la faire appliquer. La résolution affirme que l'embargo viole la loi internationale comme si les États Unis n’avaient pas le droit de s’abstenir de commercer avec un autre pays. Dans le débat, Cuba ira encore plus loin et qualifiera la politique des États-Unis de “génocide” et pas seulement de manière rhétorique, mais comme un fait relevant de la loi internationale.

Child of the Revolution admet que le vote « n’engage à rien et ne signifie donc pas grand-chose en pratique” mais il concède que :

Cela représente cependant une autre victoire de propagande pour les frères Castro.

Havana Times s’est montré optimiste quant à la possibilité que le vote pourrait faire la différence, surtout à la lumière du fait qu'une nouvelle administration américaine prendra les rênes du gouvernement en 2009 :

 

Alors que le vote n'engage à rien, une nouvelle administration américaine aura l'occasion en janvier de tenir compte de l'opinion mondiale ou de poursuivre l'hostilité envers ses voisins cubains, qui dure depuis presque 50 ans.

The Cuban Triangle faisait partie de ceux qui pensaient que le vote servait à rappeler certaines choses aux gens :

D'abord, Cuba sait comment faire de la diplomatie multilatérale.

Deuxièmement, alors que de nombreux gouvernements approuvent les critiques formulées par les Etats-Unis à l’encontre des pratiques cubaines des droits de l'homme, ils s’accordent quasiment tous, comme la résolution l'indique, sur le fait que les sanctions des États unis ont des “effets négatifs” sur la population cubaine.
Et pratiquement tous sont disposés à voter pour inciter les États unis à lever l'embargo.

Troisièmement, si la nouvelle administration américaine décide de travailler plus étroitement avec ses alliés et d'autres pays sur la question cubaine, les sanctions imposées par les États-Unis – de l'embargo à des actions directes envers des banques et entreprises d'un tiers pays – constituent un obstacle.

Pendant ce temps, El Cafe Cubano a cherché à attirer l'attention sur ce qu'il considère être le vrai problème:

N'est-ce pas étonnant…” Mercredi dernier, à l'assemblée générale des Nations unies une majorité écrasante a voté en faveur de la levée de l'embargo commercial imposé par les Etats-Unis depuis quarante six ans contre un Cuba dirigé par des communistes.

D’accord… Et qu’en est-il des ELECTIONS LIBRES et de la DEMOCRATIE ?

Enfin, Generacion Y, basé à La Havane, a ajouté un point de vue intéressant:

J’anticipe les résultats du vote et je souhaiterais évoquer l’autre siège qui est en vigueur chaque jour. Celui-ci m'empêche d'entrer ou de quitter librement mon pays, de m'associer à un groupe politique ou de créer une petite entreprise familiale.
Un blocus interne, construit sur une base de limitations, de contrôle et de censure, a causé aux Cubains des pertes matérielles et spirituelles incalculables.
Je décide de sortir pour me procurer le journal Granma- ce qui requiert un énorme effort – et j’essaie d’y trouver l'issue du débat qui se déroule aujourd'hui aux Nations Unies. Je sors dans la rue et ce qui me saute aux yeux, ce sont les restrictions continues que nos dirigeants nous imposent, ce mur contre lequel personne ne votera aujourd'hui à l'ONU.

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