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Brésil : un Parc National en proie aux incendies volontaires

Catégories: Amérique latine, Brésil, Catastrophe naturelle/attentat, Environnement, Gouvernance, Média et journalisme

Depuis plus d'un mois, le Parc National de la Chapada Diamantina [1], dans l'état de Bahia, ne cesse de brûler. D'après l'Agence environnementale brésilienne, 50% des 1 520 km² du parc national ont brûlé, ce qui représente 75 000 hectares de forêt. Près de 500 personnes, pompiers et volontaires, combattent l'incendie provoqué par des feux illégaux, sans doute initiés par des propriétaires de ranch pour dégager des terres de pâture. Seules de fortes pluies pourraient arrêter les flammes, mais on n'en attend pas avant la fin du mois.

Si les causes sont connues, et ce n'est pas la première fois, Paulo Bicarato [2] [en portugais, comme tous les liens qui suivent] se demande pourquoi les responsables n'ont jamais été identifiés :

Como se ninguém soubesse disso. Se as causas são conhecidas, só se pode deduzir que há conivência por parte de alguém. Triste, muito triste ver que todo ano é a mesma coisa.

Comme si personne ne le savait. Si les causes sont connues, on ne peut qu'en déduire qu'il y a connivence de la part de quelqu'un. C'est triste, très triste de voir que tous les ans, c'est la même chose.

Marilia Miller [3] souligne qu'outre le problème des incendies volontaires, les autorités ont trop tardé à réagir :

O que mais nos incomoda, portanto, sem dúvida, é a morosidade das autoridades competentes em viabilizar os recursos às brigadas voluntárias, que estão deixando de apagar fogo por falta de equipamentos (EPIS e Material de Combate) e de apoio logístico, tais como deslocamento e alimentação. O Governo do Estado, como sempre, está ausente, desconsiderando completamente o fato de que a Chapada Diamantina é a provedora de água dos baianos (80% das águas do estado nascem nessa região).

Ce qui nous dérange le plus, indubitablement, c'est le retard des autorités compétentes à assurer des ressources aux brigades volontaires, qui ne parviennent pas à éteindre le feu faute d'équipement (individuel et de lutte contre le feu) et de support logistique, pour les déplacements et l'alimentation. Le gouvernement de l'état, comme toujours, est absent, sans considération aucune pour le fait que le parc de la Chapada Diamantina est la principale ressource en eau de Bahia (80% de l'eau de l'état provient de cette région).

Le blog SuburbioEmFoco [4] s'écrie :

- PORQUE O SILÊNCIO? PORQUÊ A FALTA DE DIVULGAÇÃO DA GRANDE MÍDIA?????

Pourquoi ce silence ? Pourquoi l'absence d'informations dans les grands médias ?

Zé Luiz Soares [5] demande si c'est la fin d'un paradis :

É possível uma coisa dessas? No Brasil, é.
Não conheço a Chapada. Na verdade, sonho com ela há anos, como um paraíso distante a ser explorado; destino daquela que seria a minha maior viagem pelo Brasil; roteiro que planejo intimamente, a ser percorrido de mochila nas costas – sem planos e sem destino. Um sonho que, parece, vai se perdendo em meio à ganância, incompetência e irresponsabilidade.
Só resta contar com a interferência Divina, mais uma vez.

Est-ce possible, une chose pareille ? Au Brésil, ça l'est.

Je ne connais pas la Chapada. En réalité, j'en rêve depuis des années, comme d'un lointain paradis à explorer ; voilà de destin de ce qui aurait été mon principal voyage au Brésil, un séjour que je projette, de manière intime, de faire sac au dos, sans plan ni destination. Un rêve qui, semble-t-il, se perd dans l'avidité, l'incompétence et l'irresponsabilité.

Il ne nous reste plus qu'à compter sur une intervention divine, une fois de plus.

[6]

Photos prises en juillet 2005 par William Kitzinger [7] et reproduites sous licence Creative Commons. Voir également l'ensemble de ses photos de la Chapada Diamantina [8].

La Chapada Diamantina a été une riche source de diamants et d'or mais c'est aujourd'hui l'éco-tourisme qui la rend prospère. Pendant la saison sèche et par forte chaleur, des petits départs de feux sont communs dans la région et la forêt s'auto-régule. Il y a déjà eu des incendies importants, en 1998 et 2003, mais la situation est incontrôlable cette année et, si elle n'est pas reboisée, la Chapada Diamantina pourrait définitivement perdre son exubérance.