Depuis quelques jours, Athènes, la capitale de la Grèce, est secouée par des manifestations et des émeutes déversant des milliers de personnes dans les rues en protestation contre le coup de feu tiré le 6 décembre 2008 par un policier dans le quartier d'Exarchia à Athènes et qui a provoqué la mort d'Alexandros Grigoropoulos, âgé de 15 ans.
Le malaise s'est rapidement propagé à Salonique (aussi appelée Thessalonique), deuxième ville du pays et à plusieurs autres villes de Grèce. Des affrontements ont également eu lieu à Chypre.
Dans le centre d'Athènes, les manifestants, auxquels se sont joints les étudiants des grandes écoles et des universités ainsi que les anarchistes, se sont mesurés aux forces de l'ordre, cassant des vitrines, brûlant des voitures, jetant des bombes artisanales et des cocktails Molotov et mettant le feu aux édifices publics. Les manifestants et les participants à la marche funèbre ont également affronté la police mardi après les funérailles de Grigoropoulos.
Les troubles, affirment certains, sont les pires qu'ai connu la Grèce depuis la chute du pouvoir militaire en 1974 et ils montrent bien le mécontentement général envers la politique du gouvernement du Premier Ministre Costas Karamanlis [en anglais], qui se maintient au pouvoir par une majorité d'un siège. Le principal parti d'opposition a réclamé des élections anticipées.
Voir l’article de Wikipedia [en anglais] sur les émeutes de Grèce en 2008 pour plus d'information.
Les utilisateurs de la plate-forme de micro-blogging Twitter ont transmis des informations sur les événements en utilisant le hashtag (mot-clé) #griots [en grec et en anglais]. Un utilisateur de Twitter « asteris » [en grec] a envoyé des nouvelles de Salonique tôt le matin du 10 décembre :
asteris [en anglais] : « les informations de #griots Salonique : à Syntrivani un peloton anti-émeutes piétinait autour de son fourgon. Certains des policiers ont été atteint par des restes de gaz lacrymogène tirés à deux blocks de là. »
asteris [en anglais] : « les informations de #griots Salonique : la ville est lugubrement calme et déserte, comme dans un jeu vidéo avant que les méchants ne vous tombent dessus. »
Photos
Indymedia Athens [en grec] [certains articles en anglais ici] couvre de manière détaillée le front des émeutes avec des photos dramatiques de rues en feu et des liens vers des vidéos [en grec] où l'on perçoit le bruit de coups de feu.
Un journaliste amateur utilisant le surnom Teacher Dude's BBQ sur son blog, sur Flickr et sur NowPublic [les 3 pages sont en anglais], a mis en ligne de nombreux articles et photos, dont celles de ses propres blessures après avoir été frappé par la police parce qu'il prenait des photos d'une manifestation. Il raconte[en anglais] :
J'ai eu une épaule démise, le nez fracturé et de nombreux coups et blessures pour avoir pris ces photos [sur Flickr] de la police anti-émeutes grecque pendant une manifestation pacifique le 8 septembre 2007 à Salonique en Grèce.
J'ai été détenu, placé dans un fourgon banalisé par quatre policiers en civil et emmené au poste de police central. J'ai été relâché plus tard sans qu'aucune charge ne soit retenue contre moi, mais avec des douleurs terribles et couvert de sang.
Sur Flickr, on trouve aussi des photos de ThirdEye3 montrant des manifestants qui brandissent des pancartes affichant l'image faite avec Photoshop d'un revolver, en protestation aux coups de feu tirés par la police ainsi qu'une série de photos avec le mot-clé « #griots ».
Dkilim publie des photos des dégâts après les émeutes.
D'autres photos sont visibles sur Flickr, sur les pages de tom.tziros, Λεωνίδας, et murplej@ne – under deconstruction (ce photographe a également un blog : Trainstorming [en grec]).
Vidéos
Sameer Padania du site Internet de vidéos The HUB [tous les liens suivant sont en anglais] de l'organisation pour les droits humains WITNESS qui se trouvait justement à Athènes pour une conférence sur les médias a mis en ligne plus d'une douzaine de courtes vidéos de ce qu'il voyait dans les rues.
Videoonthecloud a mis en ligne deux vidéos sur YouTube dont celle-ci, montrant un policier qui jette une pierre à un manifestant.
On peut trouver beaucoup d'autres vidéos sur YouTube avec le mot clef « #griots ».
Georgia Popplewell et Renata Avila ont contribué à la rédaction du texte et des liens publiés sur ce billet.
5 commentaires
C’est dingue ce qui se passe en grèce, mais ca a l’air de se calmer quand même !
Ca à l’air de se calmer, HELAS, au lieu d’embraser le reste de l’europe. Mais, c’est peut-être les prémices d’un hivers plus chalereux…
Les journaleux ont le nez sur le guidon “ils ont cassé X vitrines” etc… Personne ne s’étonne que ces troubles, menés par une bande d’agitateurs professionnels (cf Mai 68 avec “Rudy le rouge” qui avait fait des stages d’agit/prop en Union Soviétique) surviennent pour une bricole. Mais non, c’est plus simple : lors de la guerre de Géorgie, les Russes n’ont pas du tout apprécié de voir des bateaux américains (dont au moins 1 destiné au renseignement électronique) venir se ballader en Mer Noire. La “crise” actuelle (vague de gauche /extreme gauche menée par des soi-disants étudiants) ” est destinée à faire virer à gauche la politique (le gouvernement) afin de faire bloquer le passage de l’Otan en Mer Noire. La Russie mène depuis 2 ans une politique d’extension (Georgie et bientôt Ukraine), ceci n’en est qu’un épiphénomène.