Les premières grosses pluies de l'hiver sont tombées cette semaine, après des mois d'attente, suscitant un soupir de soulagement dans tout Israël.
Yaakov Kirschen, auteur et illustrateur de The Dry Bones Blog, écrit (en anglais, avec dessins) :
Hier j'ai pris un taxi pour rentrer chez moi, et, perdu dans mes pensées sur les attentats terroristes à Mumbai, les missiles tirés depuis Gaza, le crime organisé, les prochaines élections, [le Premier ministre Ehud] Olmert, et l'effondrement généralisé de l'économie mondiale, j'ai demandé au chauffeur : «Que pensez-vous de la situation actuelle ?»
Il a dit : «Nous n'avons pas encore eu de pluie. On est le 1er décembre et nous n'avons toujours pas de pluie !»
J'ai bien compris ce qu'il voulait dire. Il en avait assez de parler de la situation actuelle.
Pour preuve supplémentaire que les choses sont lentes à changer au Moyen-Orient, Kirschen publie un «vieux succès» d'il y a 20 ans :
(traduction : «Dry as bones» veut dire «complètement desséché», litt. : sec comme un os.)
S'il n'y avait pas l'Intifada… nos politiciens ineptes, les victimes de tremblements de terre… KOOR Industries et le spectre du chômage… De quoi pourrions-nous bien parler ?… De ce qu'il ne pleut pas ?… C'était une question rhétorique.)
Dans un billet intitulé Destin entremêlé, Lirun, de East Med Sea Peace écrit (en anglais) :
C'est la sécheresse en ce moment en Israël et en Palestine… nous avons eu deux hivers très secs et un troisième se fraie lentement son chemin craquelé dans notre région… Cela affecte tout le monde… Nous souffrons tous de la pénurie.
Lirun note que la sécheresse a rapproché les gens pour prier pour la pluie et a mis en ligne une vidéo d'un rassemblement de ce genre.
Pendant ce temps, Nicky Blackburn d’Israelity évoque son tour à bicyclette du lac Kinneret (le lac de Tibériade), en remarquant que l'eau a atteint la cote d'alerte. Le lac Kinneret est la plus grande réserve d'eau potable d'Israël. Blackburn écrit :
Où est allée l'eau ? Et il n'y a rien qui décèle le moindre signe que l'hiver prochain sera humide. Au contraire, le temps [qu'il fait] en Israël en ce moment ressemble plutôt à celui d'un désert…Voilà pourquoi le rabin Shlomo Didi de la Vallée du Jourdain, Ian Clark, le curé de l'Eglise écossaise, et Muhammad Dahamshe, l'imam de Kfar Kana, se sont réunis pour essayer d'améliorer la situation au moyen d'une petite prière conjointe.»
Blackburn cite Shimon Kipnis, le directeur d'un hôtel local, qui ajoute :
Nous voyons le rivage reculer et le niveau d'eau approcher la «ligne noire». Le but de cette manifestation était d'unir toutes les religions et d'offrir une prière conjointe au créateur de l'univers, pour qu'il nous fasse la grâce d'une saison pluvieuse.»
«Enfin… la pluie !» s'est exclamée hier (le 8/12) Israeli Mom (en anglais).
Ce matin, c'était délicieux de voir au réveil de gros nuages gris couvrir le ciel. Il ne faisait pas trop froid, juste assez frais pour que ce soit agréable, et tout avait cette bonne odeur de pluie récente. C'était seulement une pluie fine, alors j'ai mis mes chaussures pour courir, et je suis sortie une magnifique demie-heure, goûtant les couleurs vives des arbres et des fleurs, et même de la terre rouge sur les pistes derrière notre rue. Merveilleux.
Il n'y a rien de mieux pour nous unir et nous rappeler notre humanité que notre Mère Nature. Nous sommes reconnaissants pour la bénédiction de la pluie dans ce pays desséché.