Le pêcheur philippin Ronnie Dabal affirme avoir été sauvé par des dauphins et des baleines quand son bateau s'est retourné en mer la semaine dernière à Palawan, aux Philippines [tous les blogs et sites cités sont en anglais sauf indication contraire].
Redempto Anda a relaté cette histoire dans le Philippine Daily Inquirer – le plus important quotidien des Philippines. Comment des dauphins et baleines ont-ils sauvé le pêcheur ? Voici le récit :
“Tôt le matin du 8 décembre, alors qu'il pêchait le thon dans les eaux agitées de la baie de Puerto Princesa, un grain s'est levé et a retourné son bateau. […] Il s'est hissé sur un morceau de polystyrène et a lutté contre les vagues pendant des heures.[…] Bientôt, une nuée de petits crustacés appelés localement “bugto” ont commencé à le mordre.[…]
“Ronnie Dabal a commencé à désespérer quand le crépuscule est tombé et quand l'obscurité l'a enveloppé. De nulle part, un troupeau d'environ trente dauphins et deux baleines d'environ dix mètres de long sont alors arrivés et se sont positionnés pour le soutenir de chaque côté.
“Ronnie dit qu'alors qu'il était allongé sur son morceau de polystyrène, les dauphins se relayaient pour pousser doucement vers la terre sa petite embarcation avec leur nageoire pectorale.
“Ronnie Dabal raconte qu'il a perdu conscience alors que les dauphins accomplissaient leur lent convoyage et qu'il s'est réveillé sur la plage de Barangay Village à Luzviminda, où il a été secouru par les villageois.
Le pêcheur en question est également un “dolphin spotter” (pisteur de dauphins).
Le blogueur Ang Kape Ni LaTtEX s'avoue fasciné par l'histoire de ce pêcheur. Il y trouve des arguments pour soutenir l'éco-tourisme aux Philippines:
“Les pisteurs de dauphins — un second emploi fréquent pour les pêcheurs de Puerto Princesa — sortent en mer tôt le matin pour repérer de grands troupeaux de dauphins et transmettent leur position aux propriétaires des bateaux qui organisent des excursions en mer pour les touristes (ils communiquent par textos, quoi d'autre ?).
“De toute évidence, les belles perspectives de l'éco-tourisme aux Philippines nous enseignent plusieurs leçons qu'il faut apprécier. La toute première de ces leçons est que les locaux défendront âprement leurs moyens de subsistances — si vous faites de l'environnement leur source de revenus, ils le protègeront de leur propre chef. Tout le reste suit : le respect des lois, l'organisation de la surveillance, et même un changement d'attitude total envers les ordures.”
Mais le blogueur DJB doute de l'histoire du pêcheur. Il explique :
“Désolé, mais ça m'a l'air d'un conte de fées pour adultes. Ou d'une parabole qui prêche pour un Homo sapiens meilleur et plus doux. S'il s'agissait d'un pêcheur analphabète, et non d'un des “pisteurs de dauphins” du maire de la ville de Puerto Princesa, Ed Hagedorn, l'histoire serait celle d'un quasi miracle. Mais telle qu'elle est, et même si j'ai presque honte de l'avouer, je suis SCEPTIQUE sur sa véracité ! Je ne sais pas pourquoi, mais cela a été ma première impression quand j'ai lu l'article de l’Inquirer aujourd'hui. Il y a vraiment beaucoup de détails…Hmmm…
“J'ai fait quelques recherches. Je n'ai pas trouvé UN SEUL cas de ce genre par le passé. Mais bon, j'ai cherché uniquement sur Google.
“De plus, j'ignorais que les crustacés (les ”bugto”) pouvaient nager jusqu'en haute mer pour manger des pêcheurs détrempés. Peut-être sur la plage, mais alors qu'il flottait sur un morceau de polystyrène ? Il doit s'agir d'une variété spéciale de bugto, de crabes super cannibales et amphibies, ou quelque chose dans ce genre”.
“Trente dauphins et deux baleines sauvent un être humain. C'est parfait pour les gros titres.”
Palawan [en français] (voir la carte Google Map) est située sur la côte ouest des Philippines. Elle fait partie de la région de Luzon. Il s'agit d'une destination touristique populaire, et, le plus important, c'est un trésor écologique :
“L'île qui donne son nom à la province de Palawan a été déclarée sanctuaire naturel mondial et pour de bonnes raisons. Elle est enveloppée de forêt primaires, offre des sites de plongée remarquables, des montagnes majestueuses, des cavernes primitives et des plages vierges. L'île est ceinte d'une barrière de corail qui grouille d'une vie marine très colorée. Elle s'enorgueillit d'une flore et d'une faune rare, comme le pangolin [en français] et la mousedeer – ou chevrotain – qui ne se trouvent nulle part ailleurs.
“Les eaux de Palawan sont parmi les plus belles au monde, pas seulement pour la plongée sous-marine, mais aussi pour la pêche. C'est un paradis pour les plongeurs, avec des kilomètres de coraux sous-marins et des falaises coraliennes multicolores bordant la côte et les anses gorgées de vie aquatique.”