En effet, dès le lendemain de l’élection du 44ème Président des Etats-Unis, la France s’est découverte multiculturelle ou plus précisément multiethnique. Elle a semblé se souvenir qu’il puisse y avoir des Français “de couleur” (on va se la jouer pudique) et pire parmi eux des Français Noirs ou métissés. La belle affaire !
Non, j’exagère un peu. Ca lui arrive de temps en temps à la France de se souvenir de sa réalité. Au gré d’un événement marquant (victoire mémorable, commémoration ou mort d’un homme célèbre) par exemple. La problème c’est que ça ne dure qu’un temps et “ils” redeviennent vite des étrangers ou pire des immigrés (comprendre ici des boucs émissaires voleurs, profiteurs de tous poils, preneurs de job des “vrais Français qui se lèvent tôt”).
La question qui préoccupe les médias français, souligne le blog de [moi] est celle de savoir “si l'extraordinaire réussite d'Obama aurait été réalisable au pays des droits de l'Homme ?” Se pourrait-il que le peuple Français choisisse un Noir comme Président ?
Le blog de [moi] fait remarquer que, si une telle question lui avait été posée, elle aurait certainement répondu sans l'ombre d'une hésitation : “Non mais, vous rêvez ou quoi ?”
De ce fait, quelle ne fut pas sa surprise de constater grâce à un sondage mené par le journal Français Le Figaro au lendemain du scrutin américain que 62.30% des personnes interrogées se disaient susceptibles de voter en effet pour un candidat noir. Mieux encore, au début du mois de décembre, durant une allocution tenue à l'Ecole Polytechnique, le Président Sarkozy a annoncé l'avénement d'une commission destinée à favoriser la diversité politique, en disant : “Pour introduire plus de diversité, un profond renouvellement de la classe politique s'avère nécessaire.”
“La conversation va dans le bon sens.” écrit le blog de [moi]
Cependant, un blogueur invité du blog de Alain Mabanckou, Eugène Ebode, est moins optimiste. Il fustige l'attitude française à l'endroit d'une telle diversité, citant le manque de clémence envers les icônes de cette “diversité” dans l'espace politique que sont la secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme, Rama Yade ( d'origine sénégalaise), et la ministre de la Justice, Rachida Dati (d'origine marocaine).
“Le refus français de poser la question raciale sur la table est une politique de l’autruche. Il faut constater, dans les tourments ressentis hier par Azouz Begag, ministre délégué à l’égalité des chances du gouvernement Villepin, et les déboires de Rama Yade et de Rachida Dati d’aujourd’hui, le goût des organisations politiques françaises pour les « coups médiatiques ». Ils devraient pourtant veiller sur l’implantation locale de la diversité. Les blocages des notables, encouragés par un racisme rampant et par des préjugés entretenus, ne servent pas la cause de l’unité nationale. Le débat entre éthique et statistique opacifie aussi en France les enjeux.”