Les bombardements sur Gaza par l'aviation israélienne depuis le 27 décembre 2008 provoquent beaucoup de réactions sur les blogs du monde entier. En voici quelques unes, publiées par des blogueurs du Maroc et de la Tunisie.
Depuis Tanger, au Maroc, baraka rappelle que ce sont des bombes américaines, larguées par des avions américains, qui tombent sur Gaza. Il critique l'Europe et les États-Unis pour leur soutien à Israël, mais trouve encore plus déplorable la faible réaction de certains états arabes :
…c'est le silence embarrassé des régimes arabes « modérés » qui apparaît dans le triste éclat de son indignité. Pendant que des enfants arabes meurent, des mosquées sont détruites et des hôpitaux ciblés, l'on assiste à un curieux spectacle. Celui du régime qui se veut le gardien des lieux saints et celui qui prétend incarner l'arabité se livrant à des contorsions lamentables. Les atermoiements égyptiens quant à l'ouverture du passage de Rafah resteront dans l'histoire comme un moment difficile à surpasser en matière de couardise.
De Tunisie, Hou-Hou Blog affirme que la machine de la propagande israélienne et le soutien indéfectible de ses alliés occidentaux ont créé une situation où Israël ne devra jamais rende de comptes pour ses actions :
Les stratèges en relations publiques, i.e. propagande militaro-diplomatique, israéliens reprennent le même refrain que celui qu'ils ont martelé lors de la dernière guerre du Liban : ce n'est pas notre faute, nous on est gentils et on veut la paix, c'est eux les méchants qui nous lancent de roquettes et menacent notre sécurité. Et bla bla bla, on connait très bien la chanson. Et ça fonctionne assez bien, du moins en occident où le message est allègrement repris par les gouvernements occidentaux, et notamment canadien.
La rhétorique israélienne est efficace, surtout pour un pays qui a les moyens militaires et le support des décideurs de ce Monde pour faire ce qu'il veut sans rendre de comptes à quiconque…
…Or, il suffit d'être un peu rationnel pour faire la part des choses. Simplement, enfermez des centaines de milliers de personnes en état de siège permanent, dans une petite bande de terre encerclée de toutes parts, coupez l'eau, la nourriture, les médicaments, le pétrole, et le financement, et laissez mijoter quelques mois…
Au début était le Blog, du Maroc, pense de même :
Quelle fierté peut-on tirer alors du fait de bombarder à l'aide de chars, hélicoptères et autres avions de chasse une population civile entassée dans la plus grande prison au monde à ciel ouvert?
Kiffe Grave, de Tunisie, remarque que depuis 1967, les États-Unis ont utilisé 39 fois leur veto au conseil de Sécurité de l'ONU contre des projets de résolutions condamnant Israël.
Pour autant, Hou-Hou ne considère pas que le Hamas soit innocent dans cette affaire. Les torts sont des deux côtés, et comme d'habitude, ce sont les gens ordianires qui souffrent :
Il ne faut pas être naïf non plus. Les hommes du Hamas ne sont pas nés de la dernière pluie, le timing de l'arrêt “unilatéral” de la trêve coïncidant avec la campagne électorale en Israël, n'est certainement pas innocent. Politiquement, le Hamas n'avait pas le choix, il fallait qu'il provoque Israël, il fallait que ça bouge même si ça impliquait d'énormes sacrifices. De toute façon ils n'ont plus rien à perdre, à part leurs vies, et les vies des palestiniens on sait très bien ce que ça vaut. Encore une fois ce sont les innocents, les gens ordinaires qui payent cher le prix des guerres du pouvoir et des idéologies. La paix est morte et enterrée depuis longtemps.
Matoo ajoute ce commentaire sous ce billet :
Ce qui m'effraie dans cette “histoire” c'est qu'au bout de 60 ans de conflits, avec des meurtres, des attentats, des martyrs, des bonnes volontés et des pacifistes des deux côtés, on ne sait vraiment plus à quel saint se vouer. C'est comme si les “méchants” et les “gentils” étaient des deux côtés de la frontière, et qu'il est impossible de voir une issue favorable.
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