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Malaisie : Un second plan de relance

Catégories: Malaisie, Développement, Economie et entreprises, Gouvernance, Médias citoyens, Politique

Le premier plan de relance de l'économie de la Malaisie, en 2008, n'a pas été suffisant. Conséquence, le gouvernement a annoncé en mars 2009 un second plan de relance. Lors de leur discours devant le Parlement, le Vice-Premier Ministre et le Ministre des Finances ont défendu cet ensemble de mesures [1] [en anglais] :

Les principaux axes de ce programme de relance sont les suivants :
– Premièrement : réduire le chômage et améliorer les possibilitités de trouver un emploi ;
– Deuxièmement : alléger le fardeau des simples citoyens, en particulier les plus vulnérables ;
– Troisièmement : aider le secteur privé à faire face à la crise ; et
– Quatrièmement : investir pour le futur.

L'auteur du blog ajoute que “Le Gouvernement pense que la stratégie et les mesures exposées dans ce plan de relance sont complètes et empêcheront notre économie de plonger dans une récession profonde.”

Nous ne pouvons pas compter sur une politique de relance économique orthodoxe. Nous devons avoir le courage d'une approche innovante face à la crise. Nous vivons tous une période très éprouvante. Nous devons être prêts et forts face aux défis qui sont devant nous. Nous devons nous servir de notre expérience passée pour surmonter la crise.

myAsylum [2] pense [en anglais] que le plan de relance ne marchera pas :

Sauvetage ne sonne pas bien, par contre relance sonne de façon positive, même si une fois étudié, le paquet de 60 milliards de ringgits [12 milliards d'euros] n'a pas l'air d'avoir été prévu pour stimuler quoi que ce soit qui puisse être interprété comme étant productif. À part peut être encourager la fonction publique à enfler encore plus qu'elle ne l'est.

E Contrario [3] souligne [en anglais] que cet ensemble de mesures ne s'attaque pas au chômage et à la pauvreté en Malaisie :

Le paquet a oublié les réformes institutionnelles, et n'a pas mentionné le renforcement des mécanismes de régulation et l'amélioration de la gouvernance économique.

Nous n'apprenons par conséquent rien de la crise. Nous ne nous sommes embarqués dans aucune réforme institutionnelle sérieuse même après avoir été frappés par la crise financière asiatique de 1997.

Le paquet n'a pas répondu au chômage de masse et à la pauvreté croissante, particulièrement la pauvreté urbaine.

On n'est pas sûr de ce que sera le dispositif qui assurera que les capitaux injectés dans l'économie pourront être un “déclencheur” pour les classes inférieures de la société. Tout en tenant un discours opposé au néo-libéralisme rampant, le Gouvernement semble croire aveuglément au marché pour se charger de la redistribution.

Malaysian Economic Front [4] espère [en anglais] que la relance rétablira l'économie en moins de deux ans :

Nous devons envisager que les dépenses de l'état ne pourront jamais rétablir ou créer une demande qui corresponde à la demande pour nos biens avant que le renversement de tendance économique ne survienne. À cause d'exportations moins importantes, notre secteur industriel se contractera et ses capacités seront réduites à des niveaux supportables. Cependant, il faut prendre des dispositions pour absorber les travailleurs chassés du secteur touché.

L'annonce du plan de relance n'a pas réussi à motiver la bourse [5] [en anglais]. Anil Netto [6] note [en anglais] que ce plan est perçu comme “une reconnaissance officielle tardive de ce que le pays a été frappé durement par l'agitation économique et financière mondiale, et que le pire est à venir”. Dans un billet plein d'humour, Art Harun [7] [en anglais] apprend à ses lecteurs comment être gagnant avec la relance.

Un des points du programme de relance est de proposer des bourses pour encourager des études supérieures. Mais, peu de candidats [8] se sont manifestés [en anglais].

Un député [9] [en anglais] liste ses propositions économiques. Pour sa part, Vijay Kumar [10] suggère ce qui suit :

- du troc pour contourner en partie la spéculation sur les matières premières, nous pouvons par exemple échanger notre huile de palme contre du pétrole d'Arabie Saoudite.

- à moins de démontrer que notre pays est en danger d'une invasion imminente, vendre les sous-marins Scorpène et d'autres matériels militaires et utiliser l'argent pour améliorer les transports publics.

- recycler une partie des pêcheurs à pratiquer l'aquaculture, afin de stabiliser le  prix d'une ressource en diminution, de préserver les écosystèmes marins et économiser les subventions sur le diesel.

- se débarasser du monopole du fournisseur d'accès à Internet, les services de Streamyx sont si mauvais que les entreprises qui ont besoin des télécommunications ont hésité avant de s'installer ici.

La miniature provient de la page Flickr de yinnxp [11].