Venezuela : Des enfants font découvrir leur vie par la photo – II

Dénombrer les conséquences du conflit armé en Colombie pour les victimes peut s'avérer extrêmement difficile. Les survivants et les réfugiés ont dû fuir leur propre pays et franchir la frontière vénézuélienne pour assurer la sécurité de leurs familles. Mais, même alors, leur situation souvent ne s'améliore guère. Les problèmes d'immigration, de chômage, de pauvreté et l'insécurité sous d'autres formes ont porté atteinte à la qualité de vie de ces familles.

A l'intérieur de ces groupes, les enfants sont souvent les plus vulnérables, pourtant ils ont un immense potentiel à développer. Le groupe Ancla2, dont Global Voices a déjà parlé l'année dernière, a reconnu cette opportunité et a donné un atelier à un groupe d'enfants réfugiés dans une ville appelée El Nula, située à la frontière entre le Venezuela et la Colombie. Les magnifiques paysages de cette région ont servi de toile de fond à l'atelier, qui enseignait aux enfants à approcher et apprécier les détails de la vie quotidienne et à développer un sens de la communauté. Ils ont transmis tout cela au moyen de la photographe et de l'écriture créative.

C'est ainsi que le blog El Nula por la Paz [espagnol] présente cette expérience et les résultats de ces ateliers en racontant l'histoire d'une communauté généralement ignorée des médias traditionnels. Comme l'indique la description du site :

Detrás de las hermosas formaciones geográficas que se observan desde que se entra a El Nula, se crean una serie de preguntas, ya que la imagen que se tiene desde la capital y otras provincias venezolanas no es muy positiva del todo, ¿cómo vive la gente del pueblo?, ¿por qué esa imagen negativa de sus habitantes?, ¿cómo se entretienen los niños?, ¿cuáles son las ventajas de sobrevivir en esta controversial población?

Por medio de la fotografía y la redacción de algunos textos que acompañan a las fotos podemos notar como los niños van más allá de lo que comúnmente puede verse en el pueblo, pues el contacto humano y la querencia de un pueblo en paz nos sirve para darnos cuenta en cómo la luz de sus miradas traducen el universo ideal que está dentro de sus visiones futuras.

Derrière les belles formations géographiques que l'on observe dès qu'on arrive à El Nula apparaissent une série de questions, car l'image que s'en font les habitants de la capitale et des autres régions n'est pas toujours la meilleure. Comment vivent les gens de cette ville ? Pourquoi cette image négative de ses habitants ? Comment les enfants passent-ils leur temps ici ? Quelles sont les stratégies de survie dans cette population controversée ?

A travers la photographie et les textes qui l'accompagnent, nous découvrons comment les enfants vont au-delà de ce qu'on voit communément dans la ville. Le contact humain et l'amour de personnes pacifiques nous permet de comprendre comment la lumière dans les yeux des enfants peut traduire l'univers idéal qui existe dans leur vision du futur.

Des participants de l'ateliers sont présentés sur le blog. Cleida, 13 ans, a décidé de photographier et de décrire les vaches qu'elle voit dans son entourage [espagnol] :

Yo voy a escribir sobre las vacas. Las vacas dan leche y de la vaca que estoy escribiendo la vi cuando íbamos para La Playita y la vaca tenía un becerrito recién nacido, y un perro se estaba comiendo la placenta de la vaca. Le tomé la foto y nos fuimos del lugar donde estaba la vaca y el becerro, y me gustó ver el becerrito tan lindo que tenía.

Je vais écrire sur les vaches. Les vaches donnent du lait, et j'ai vu la vache sur laquelle j'écris quand nous étions en route pour La Playita. La vache avait un petit qui venait de naître et un chien mangeait son placenta. J'ai pris une photo, et ensuite nous sommes allés là où était cette vache, et ça m'a plu de voir ce petit veau si joli.

Álvaro, 14 ans, a pris une photo de sa maman et a intitulé son billet “ma maman est comme une rose [espagnol]”:

La foto la tomé porque es mi mamá y porque yo la quiero mucho. La otra foto se la tomé a mi vecina porque es muy amable con las personas y le enseña a los de tercera edad y a los niños, por eso me gusta tomarle a mi mamá a la vecina y a los animales, a las cosas, y a las personas que fueron para el curso de fotos. Al profesor Álvaro y a las personas de la calle y a los conocidos, a Ingrid. La foto que más me gustó fue la de mi mamá y la de Ingrid.

Cette photo, je l'ai prise parce que c'est ma maman et que je l'aime beaucoup. L'autre photo que j'ai prise est celle de ma voisine parce qu'elle est très gentille avec tout le monde et qu'elle enseigne aux personnes du troisième âge et aux enfants. J'aime prendre des photos de maman, des voisins, des animaux et d'autres choses, et aussi des gens qui sont venus aux ateliers. J'ai photographié notre professeur, Álvaro,des gens dans la rue, des gens que je connais. La photo que je préfère est celle de maman et d'Ingrid.

Ce projet a aussi attiré l'admiration d'autres membres de la communauté des internautes. David Sasaki a publié un billet [anglais] sur ce projet qui élargit la perspective sur le conflit en cours et les réfugiés:

Ce qui me plaît dans ce projet, c'est qu'il ne se contente pas de représenter El Nula comme une zone de guerre, à l'instar de toutes les autres références qu'on peut trouver en-ligne sur cette communauté. Non, elle montre El Nula à travers les yeux de ceux qui y vivent. La prochaine fois qu'une tragédie les frappera, les jeunes d'El Nula sauront comment manier les outils internet pour développer la prise de conscience et obtenir de l'aide. Mais d'ici là, ils sauront aussi comment faire connaître tous les bons côtés de leur vie.

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