Après des semaines de marchandage entre les partis politiques népalais, le chevronné dirigeant communiste, et ancien secrétaire général du Parti communiste népalais (marxiste-léniniste unifié) ou PCN (MLU), Madhav Kumar Nepal, a été “choisi” pour assurer les fonctions de Premier ministre du Népal. Le poste de Monsieur Nepal va de pair, particulièrement en ce moment, avec une lourde série de problèmes – dont certains pourraient bien faire couler son gouvernement.
La politique étrangère est en tête de sa liste de priorités. L'Inde voisine vient de réélire la coalition menée par le Parti du Congrès et la Chine fait preuve d'un intérêt accru pour la position stratégique qu'occupe le Népal dans la région. Nishchal N. Pandey commente sur le site NepalNews [en anglais, comme tous les liens, sauf indication contraire] les “priorités du Premier ministre népalais en matière de politique étrangère” :
La façon qu'ont eu nos dirigeants de se rabaisser en répétant sans cesse la même erreur, à savoir rencontrer régulièrement des émissaires étrangers afin de leur demander conseil sur des sujets de politique intérieure, a laissé des traces sur l'autorité et la respectabilité de l'état népalais dans son ensemble. Par conséquent, la première des priorités du nouveau Premier ministre Madhav Kumar Nepal, en matière de politique étrangère, devrait être d'inviter le Premier ministre indien Man Mohan Singh et le President chinois Hu Jintao à venir lui rendre officiellement visite dès que cela leur conviendra. […]
La deuxième priorité doit être de redresser la barre dans notre conduite des affaires internationales.
Monsieur Nepal aura aussi à traiter avec le mécontentement des maoïstes. Son parti était membre de la coalition gouvernementale emmenée par le parti maoïste mais, lorsqu'est survenu le problème du limogeage du chef des armées Rookmangud Katwal, il a décidé de ne pas soutenir l'ancien mouvement de guérilla – ce qui a, en fin de compte, participé à la chute du gouvernement dirigé par les maoïstes.
Le blogueur communiste américain, Robert Lindsay, s'emporte contre cette lutte de pouvoir :
Ce qui est particulièrement écœurant est le comportement des autres partis communistes népalais, qui ont refusé de travailler avec les maoïstes et se sont rangés derrière le féodalisme, les monarchistes et les réflexes. Ces partis ont siégé au parlement pendant plus d'une décennie dans les années 90 et n'ont jamais été foutus d'accomplir quoi que ce soit. Parlant pour ne rien dire.
Je me rappelle que les Madhesis sont originaires d'Inde et vivent dans l'extrême sud du pays près de la frontière indienne. Ce sont de fervents hindouistes et il semble qu'ils soient enclins à une tendance sécessionniste. Je me rappelle que les Terai (un groupe ethnique) sont peut-être du même genre, mais je n'en suis pas certain.
Le Parti communiste népalais (marxiste-léniniste unifié) ou PCN (MLU) est le nom de l'un des partis communistes qui a retourné sa veste.
Les maoïstes continuent à manifester leur désapprobation pendant les sessions de l'assemblée constituante, ce qui, d'après certains, perturbe le processus de rédaction de la constitution. M. Nepal a déclaré, immédiatement après avoir prêté serment pour son entrée en fonction, que la rédaction de la constitution était la première de ses priorités.
M. Nepal s'adresse dans cette vidéo à la nation, en népalais, après avoir pris ses fonctions. Il a principalement insisté sur “l'élaboration de la nouvelle constitution et sur le fait d'amener le processus de paix en cours vers une fin logique.”
Sur le blog Beacononline, Barun Roy publie un article du site Expressbuzz.com sur les maoïstes, dont on prétend qu'ils empêchent la progression des réunions de l'assemblée constituante :
Le nouveau Premier ministre communiste Madhav Kumar Nepal, qui a remplacé lundi le maoïste Pushpa Kamal Dahal Prachanda, possède un cabinet charnu de trois membres. D'âpres conflits internes dans son propre parti, ainsi qu'avec ses principaux alliés, sont à l'origine du retard pris dans la formation d'un cabinet complet.
Bien que Madhav Kumar dise que sa grande priorité est d'écrire une nouvelle constitution avant l'été prochain, l'opposition maoïste grandissante rendra la choses quasi-impossible.
Il semble que travailler avec les maoïstes s'annonce ardu pour le Premier ministre Nepal. Répondre aux attentes de la population va également être difficile, en particulier parce que les Népalais sont sceptiques quant à sa “sélection” et quant à ce qu'il pourra accomplir dans l'environnement actuel d'instabilité politique.
Voici comment la population juge [en népalais] le nouveau Premier ministre népalais M. Nepal :
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