États-Unis, Singapour : Épouses à vendre par correspondance, réglables par carte de crédit Diners Club

Le blog Human Trafficking d'Amanda Kloer, que l'on trouve sur le portail Change.org, aux États-Unis,  a annoncé avoir remporté une victoire vendredi 12 juin : il s'agissait d'une campagne pour amener la société de cartes de crédit Diners Club International à cesser ses activités commerciales avec une société basée à Singapour qui vend des femmes vietnamiennes pour des mariages par correspondance. Plus de 800 personnes ont signé une pétition pour obliger Diners Club à ne plus faciliter la tache à ceux qui souhaiteraient acheter une épouse [les liens sont en anglais].

Voici la déclaration que l'on trouve dans cette pétition [en anglais]:

Les êtres humains ne devraient être ni achetés, ni vendus et surtout pas avec des facilités de paiement: “offre spéciale” ou une “liquidation des stocks”. Les épouses vendues par correspondances sont non seulement extrêmement touchées par le traffic d'êtres humains, mais aussi exposées à la violence domestique, aux sévices, au viol et l'exploitation. Si créer des facilités de paiement pour acheter un être humain est écœurant tant sur le plan éthique que philosophique, les barrières économiques qui empêchent l'achat d'une épouse sont en train de tomber. Cette absence de barrière permet aux trafiquants d'acquérir des femmes en avançant moins de capital qu'auparavant. Désormais, c'est une nouvelle classe socio-économique de criminels qui a la possibilité d'acheter et d'exploiter ces femmes.

Payer pour acquérir une épouse par correspondance n'est pas illégal à Singapour, au même titre que dans d'autres parties du monde. Ce mois-ci, The Electric New Paper à Singapour a publié une série d'articles au sujet de la société de service “Vietnam Brides International” (Épouses Vietnamiennes International), y compris un article portant sur l'offre de crédit de 167 $ (121 euros) par mois proposée en partenariat avec Diners Club International, ainsi qu'un autre sur l'échelle mobile des prix des épouses selon leurs pays d'origine. La journaliste, Crystal Chan, s'est entretenue aussi avec le directeur général adjoint (des ventes et du marketing) de Diners Club à Singapour, qui a déclaré:  “Nous n'émettons pas de jugement moral sur le positionnement commercial de nos entreprises partenaires. Pour nous, le plus important est que le commerce soit légal.”

A la suite de cette pétition, la société de cartes de crédit a changé sa politique et a écrit ceci dans une lettre adressée à Change.org [en anglais]:

“Au nom de Diners Club International, membre de Discover Financial Services, nous [vous] remercions d'avoir apporté à notre connaissance cette relation commerciale particulière avec un franchisé de Diners. Une procédure officielle a été mise en place afin de mettre un terme à cette relation [avec Vietnam Brides International].”

Sur le site Change.org, Amanda Kloer conclut ainsi [en anglais]:

Cette déclaration est révélatrice car elle montre à quel point vous avez tous fait [par votre mobilisation] une énorme différence. Vos courriers ont informé Diners Club du partenariat d'un de ses franchisés avec un service de vente d'épouse par correspondance [en anglais]. Vous avez permis le maintien d'une protection financière conséquente pour des femmes, proies potentielles de trafic et de violences au travers de l'industrie de la vente d'épouses par correspondance. Vous avez refusé d'accepter qu'une entreprise internationale puisse vendre et financer l'achat de femmes comme des objets. Ceci est une des rares occasions de voir les changements importants dûs à vos actions et surtout que votre implication change les choses dans le monde.

Merci d'avoir porté ce problème à la connaissance de Diners Club. Merci aussi à Diners Club International d'avoir pris cette décision majeure afin de protéger des femmes et des jeunes filles de ce type d'exploitation.  Ensemble, nous avons permis le changement auquel nous aspirons.

En avril, Global Voices avait  publié sur un billet de Alvinology à Singapour, concernant un reportage de la chaine de télévision Al Jazeera sur les “mariées par correspondance” venant du Vietnam. Ce film montre deux jeunes filles qui viennent à Singapour à la recherche d'une nouvelle vie [les liens sont en anglais].

Alvinology se demande pourquoi certains hommes doivent chercher à se marier avec des femmes venues de l'étranger alors qu'il y a des femmes disponibles à Singapour. Voilà ce qu'il écrit [en anglais]:

Dans la vidéo,[on voit qu’]  une épouse vietnamienne peut être “achetée” dans l'instant pour10 000 dollars US (7,254.43 euros). La fille de droite n'avait que 18 ans quand elle a été vendue à un Singapourien de 35 ans, qui s'était rendu à une agence matrimoniale avec sa maman pour choisir sa future épouse.

Le plus humiliant pour ces femmes a été la visite dans une clinique de Singapour afin d'obtenir un certificat authentifiant leur virginité avant leur vente.

Si ces femmes vietnamiennes et ces hommes singapouriens étaient tous consentants lors de leurs mariages, je me demande combien de ces couples s'avèreront vraiment heureux.

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