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Monde arabe : l’épidémie de grippe porcine poursuit son chemin

Catégories: Arabie Saoudite, Bahreïn, Egypte, Syrie, Média et journalisme, Religion, Santé, Voyages

La grippe porcine ou virus H1N1 fait encore la une des journaux dans tout le monde arabe tandis que les autorités sanitaires continuent de découvrir de nouveaux cas que la presse signale quotidiennement.

A Bahreïn, Silly Bahraini Girl [1] (qui n’est autre que l'auteur de ce billet) rentre chez elle, surprise de ce à quoi elle a assisté à l’aéroport de son pays :

La réalité de la folie qui s’est emparée de cet endroit vous frappe de plein fouet dès l’atterrissage à l’aéroport international de Bahreïn lorsque vous voyez tout le personnel au sol porter des masques chirurgicaux, des manutentionnaires aux agents de l’immigration et des douanes. « Qu’est-ce qui vous arrive ? » leur ai-je demandé. « Y a-t-il une épidémie à Bahreïn ? » ai-je poursuivi […] La situation semblait tendue et le niveau de folie porcine était certainement le plus élevé que j’aie jamais connu de tous les endroits que j’ai côtoyés depuis que la porcomania s’est emparée de la planète terre. Pourquoi personne ne portait un masque dans les aéroports de San Francisco, Chicago, Toronto et Heathrow que j’ai traversés ces dernières semaines ?

Toujours à Bahrein, Suhail Al Gosaibi [2] flaire un complot et remarque que le fait d’amplifier les effets de la grippe porcine profite aux médias ainsi qu’aux industries publicitaires et pharmaceutiques. Le blogeur saoudien écrit :

Les médias amplifient presque toujours la situation, souvenez-vous que la peur fait vendre. Et les journaux et les chaînes de télévision doivent vendre de l’espace publicitaire et du temps d’antenne pour gagner de l’argent, et plus leurs histoires sont choquantes et effrayantes, plus leurs spectateurs et leurs lecteurs sont nombreux, ce qui donne plus d’annonceurs et plus de profit.

Al Gosaibi cite également un article qu’il a lu et conclut :

Selon l’article, les gouvernements américains et britanniques ont des milliards de dollars de stocks de Tamiflu qu’ils doivent utiliser dans les prochains mois, sans quoi ils seront périmés. Intéressant, non ?

Et à propos de théories, Jordan Reform Watch [3] a également quelque chose en réserve. Il écrit :

Ahhh. La grippe porcine et toutes les théories du complot qui l’accompagnent. Un « scientifique » jordanien spécialisé dans les maladies prétend [4] que la Mecque et Médine sont à l'abri d'une façon ou d'une autre de la maladie, donc il n’est pas nécessaire de parler des épidémies qui pourraient se déclarer lorsque des millions de pèlerins en contact étroit participeront au pèlerinage.

Tuez les porcs… Faites le pèlerinage… Vous serez épargnés par la maladie…

La blogeuse égyptienne Zeinobia [5], qui blogue sur Egyptian Chronicles, s’inquiète également de ce que la maladie se propagera pendant le Hadj [6][pèlerinage musulman annuel à la Mecque], où des millions de pèlerins venus du monde entier convergent à la Mecque pour pratiquer ce rituel. Elle remarque :

La question de l’avenir des pèlerinages « Hij » et Omra [pèlerinage plus petit] cette année est encore problématique. Le ministre de la santé veut annuler l'Omra alors que le ministre du tourisme s’oppose à cette annulation. Sans parler du pèlerinage.
Bien entendu le débat est bien plus animé parmi les clercs eux-mêmes. L’Arabie Saoudite comprend le défi auquel elle fait déjà face et a décidé de gérer la situation le mieux possible lors de l’Omra et du pèlerinage. Le pays recommande aux femmes enceintes, aux personnes âgées et aux enfants d’éviter le pèlerinage cette année. Je respecte vraiment cette initiative.
J’ai également une meilleure suggestion. Dans de telles circonstances, pourquoi ne pas réserver l'Omra et le pèlerinage aux nouveaux pèlerins, hommes comme femmes ?

Nous nous arrêtons finalement en Syrie, où le bloggeur Yaser Arwani [7] [en arabe] évoque un fait d’actualité selon lequel le premier cas de grippe porcine en Syrie a été récemment diagnostiqué chez une doctoresse syrienne qui travaille en Australie et qui était de passage dans son pays d’origine. Elle s’est rendue en Syrie via l’aéroport international de Dubaï et la maladie ne s’est déclarée que quelques jours après son arrivée.