Le travail des esclaves est un souvenir douloureux des temps où l'esclavage au Brésil, particulièrement dans les états du Nord et du Nord-est, était pratiqué, et c'est un fait bien connu. Dernier pays à abolir l'esclavage au monde, en 1888 seulement, l'esclavage contemporain provoque par l'endettement et le travail forcé a continué mais a été combattu régulièrement par le gouvernement dans différentes régions du pays où le système judiciaire doit faire face à un défi démographique.
Cependant, chaque fois qu'il y a ce genre d'incidents dans l'état de São Paulo, en particulier dans la grande agglomération de São Paulo, la nouvelle fait la une des principaux journaux du Brésil. C'est ce qui est arrivé la semaine dernière, lorsque des inspecteurs du travail de São Paulo, accompagnés d'avocats du droit du travail, ont libéré de l'esclavage 20 personnes (dont deux âgés seulement de 17 ans) dans la municipalité de Mogi Guaçu (SP). Sakamoto's Blog [en portugais comme tous les blogs et sites cites],(le Blog de Sakamoto) spécialisé dans la diffusion d'informations sur l'esclavage et partenaire du site lauréat du prix Reporter Brasil website , a signalé l'incident et souligne l'ironie du fait que des adolescents esclaves vivaient dans une ancienne école publique abandonnée.
OK, isso já aconteceu outras centenas de vezes no Brasil, infelizmente. O absurdo da vez foi que o empregador alojou o pessoal em uma escola pública desativada, com fiação elétrica exposta e esgoto correndo a céu aberto. Mesmo depositando o pessoal nessas condições, disse que cobraria aluguel pela hospedagem.
A prefeitura havia feito um contrato com Pimenta para que ele usasse a casa dos fundos da escola em troca de manutenção do local. A escola Fazenda Graminha foi cedida pelo Estado para o município há nove anos. Agora, o contrato será cancelado e a prefeitura estuda entrar com um processo contra o empregador. O prédio foi lacrado e a secretaria fará um estudo sobre a possibilidade de reativar a escola. Incrível! Discute-se a “possibilidade”…
OK, cela est arrivé des centaines de fois au Brésil, malheureusement. La chose absurde dans cette affaire est que l'employeur des esclaves les ait logés dans une école abandonnée, exposés aux fils électriques denudes et à des égouts à ciel ouvert. Malgré ces mauvaises conditions, il a déclaré qu'il avait des frais de logement des employes.
La mairie avait établi un accord avec Pimenta pour qu'il utilise la maison derrière l'école municipale en échange du nettoyage de l'endroit. La Graminha Farm School (l'Ecole d'agriculture de Graminha) avait été attribuée à la municipalité par l'état, il y neuf ans. Maintenant, le contrat sera annulé et la mairie est en train d'examiner la possibilité de porter plainte contre l'employeur. Le batiment a été fermé et le secrétariat effectuera une étude sur la possibilité de réouvrir l'école. Incroyable ! Ils sont encore en train d'étudier la “possibilité”…
L'affaire d'esclavage signalée à São Paulo rappelle le sujet analysé dans le passé par le journaliste et intellectuel indépendant de l'état de Pará Lucio Flávio Costa: Is slave labour an Amazonic anomaly? ( Le travail d'esclaves est-il une anomalie amazonienne ?).
Desde 2003, 192 pessoas foram autuadas pelo Ministério do Trabalho e Emprego por submeter seus empregados a regime de trabalho análogo à escravidão. Mais de dois terços dessas empresas (147) atuam na Amazônia Legal. O campeão nacional do trabalho escravo é o Pará, com quase um quarto de todas as atuações, 52. As duas colocações seguintes nesse nefando ranking são ocupadas por Estados amazônicos: Tocantins (43) e Maranhão (32).
O que leva à concentração dos casos de exploração de mão-de-obra não é uma anomalia amazônica, mas o fato de a região constituir a área de expansão da fronteira econômica do Brasil. Há o pressuposto tácito (ou tático) de que o pioneiro não traz necessariamente consigo a contemporaneidade.
Depuis 2003, le Ministère du travail et de l'emploi a recense 192 employeurs qui ont été signalés pour avoir forcé leurs employés a travailler dans des conditions similaires à l'esclavage. Plus des deux tiers de ces compagnies (147) travaillaient dans” l'Amazonie légale”. Le “champion” national du travail d'esclaves est l'état du Pará avec environ un quart des cas relevés, 52. Les deux places suivantes de ce classement infame sont aussi occupées par des états de l'Amazonie: Tocantins (43) et Maranhão (32).
Pourtant ce qui a produit la plus grande concentration d'exploitation du travail n'est pas une anomalie amazonienne, mais plutôt le fait que la région est une zone d'expansion, la frontière économique du Brésil. Il y a une tacite assomption que le pionner n'apporte pas nécessairement la modernité.
Ce que Lucio Flávio Pinto veut dire, c'est que malgré la plus grande proportion d'affaires d'esclavage dans les états frontaliers, à cause des conditions favorables (en plus de celles à caractère géographique, d'après lui, il y a aussi l'absence de justice, d'éducation, etc.), l'esclavage est l'œuvre d'agents économiques, de fermiers et d'entrepreneurs, dans tout le Brésil, toujours en accord avec les autorites locales. Ce qui veut dire: “Les occasions font le voleur” (un proverbe brésilien) et que grace aux nombreuses conditions favorables a l'exploitation des travailleurs, l'héritage brésilien de l'esclavage se manifeste encore. En dehors des frontières, d'autres facteurs contribuent à l'incidence du phénomène, tels que mauvaise administration locale, contrôles insuffisants, de rares vérifications, des syndicats faibles, une présence de travailleurs migrants, une population plus vulnérable et mal informée.
Le cas de Mogi-Guaçu n'est pas isolé et les blogueurs brésiliens ont signalé régulièrement des cas d'esclavage au São Paulo, tant dans les zones rurales qu'urbaines. Cette année, le blog Anjos e Guerreiros a publié un article sur un flagrant cas d'esclavage et d'exploitation du travail des enfants dans une ferme de citrons dans la municipalité de Cabreúva, à 70 Km de la ville de São Paulo
Uma denúncia levou a polícia até a fazenda. Um lavrador estava na propriedade há quatro meses e conta que não recebeu nenhum pagamento. Os responsáveis pela contratação devem responder por exploração de trabalho infantil.
– Às vezes o povo dá um pouco de comida. Tem vez que nós não comemos, não almoçamos e nem jantamos.
Os funcionários contaram para os policiais que havia crianças trabalhando na colheita de limão. O Conselho Tutelar foi chamado e flagrou seis menores trabalhando no local. Um deles, um menino de 12 anos.
– Não tem luvas nem tinha equipamento, nem água. Eu ganho R$ 2 reais – diz o menino.
Uma adolescente conta que os patrões pediram para todos fugirem assim que ficaram sabendo que a polícia ia chegar.
– Nós dissemos que não fugiríamos – afirmou
– Quelques fois ils nous donnaient peu de nourriture. Des fois, on ne mangeait pas,on n'avait pas de déjeuner ou de diner.
Les travailleurs ont informé la police qu'il y avait des enfants qui travaillaient pendant la saison des récoltes de citrons.
L'inspection du travail avait été appelée et a été témoin du travail de six enfants dans la ferme. Un d'entre eux était un garçon de 12 ans.
- Il n'y a pas de gants ni d'équipement, ni même d'eau. Je gagne 12 réals, a dit le garçon [environ 12 dollars US].
Un adolescent a dit que les employeurs leur avaient dit de s'enfuir dès qu'ils entendraient l'arrivée de la police.
– Nous leur avons répondu que nous n'allions pas fuir – a-t-il ajouté.
Dans la ville de São Paulo, au cœur du centre urbain, le travail d'esclaves assume d'autres caractéristiques sur lesquelles le blog Verdefato blog attire l'attention :
O trabalho escravo urbano é menor se comparado ao do meio rural. A Polícia Federal, as Delegacias Regionais do Trabalho, o Ministério Público do Trabalho e o Ministério Público Federal já agem sobre o problema. Vale lembrar que a escravidão urbana é de outra natureza, com características próprias…O principal caso de escravidão urbana no Brasil é a dos imigrantes ilegais latino-americanos – com maior incidência para os bolivianos – nas oficinas de costura da região metropolitana de São Paulo. A solução passa pela regularização da situação desses imigrantes e a descriminalização de seu trabalho no Brasil.
Le meme blog révèle ce cas d'un immigrant bolivien, un des nombreux travailleurs qui s'est retrouve dans cette situation :
Sentada há mais de 16 horas diante da máquina de costura, a mãe de Ramón tem pressa. Maria Diaz costura uma peça de roupa atrás da outra, intensamente. Ela tem uma agenda para cumprir. Só pára quando precisa comer ou ir ao banheiro. A mãe do pequeno Ramón é uma mulher exausta.
Desde que chegou ao Brasil, em 2003, trabalha do amanhecer até tarde da noite. Não tem carteira assinada, equipamento de proteção, assistência médica. Ela não existe nos registros de imigração. Oficialmente, o governo brasileiro não sabe de sua presença. Tampouco sua saída da Bolívia, em 2003, foi registrada pelo governo daquele país. Maria foi trazida para São Paulo por intermediários conhecidos como “coiotes”, que ganham dinheiro contrabandeando gente de um país para outro. Em São Paulo, pelo menos 100 mil bolivianos estão nessa situação.
Après etre restée assise pendant plus de 16 heures devant la machine à coudre, la mère de Ramón est pressée. Mme Maria Diaz cout une unité d'habit après l'autre, intensément. Elle doit atteindre un nombre fixé. Elle s'arrete seulement lorsqu'elle a besoin de manger ou d'aller à la toilette. La maman du petit Ramón est une femme épuisée.
Depuis qu'elle est arrivée au Brésil en 2003, elle a travaillé de l'aube à la nuit. Elle n'a pas d'autorisation de travail, des équipements de protection ou de l'assistance médicale. Elle n'existe pas dans les registres d'immigration. Officiellement, le gouvernement brésilien ne connait pas son existence. Son départ de la Bolivie, en 2003, n'avait pas été enregistré, non plus. Maria a été amenée à São Paulo par des intermédiaires connus sous le nom de “coyotes”, qui gagnent de l'argent en faisant le traffic clandestin de personnes d'un pays à l'autre. A São Paulo, au moins 100 000 Boliviens sont dans cette situation.
Toujours à São Paulo, un article du sociologue et membre de l'assemblée municipale, Floriano Pesaro, publié sur Coisas de São Paulo blog (Blog choses de São Paulo), traite des cas des enfants obligés de travailler pour leurs parents. Ce sont des cas de double atteintes à la loi : travail de mineurs et esclavage.
O trabalho infantil nas ruas, no comércio e até dentro de casa resiste no Brasil urbano e rural. Manifesta-se em suas piores formas, com práticas análogas ao trabalho escravo: exploração sexual comercial, venda e tráfico de crianças para trabalho ou exploração sexual, uso de crianças no comércio de drogas. Estas práticas envolvem atividades criminosas que são ilícitas e que levam crianças e adolescentes à morte. Na cidade de São Paulo, de acordo com pesquisa da FIPE, de 2007, são pouco mais de mil crianças em trabalho infantil somente nas ruas.
Le travail des enfants sur les routes, dans les échoppes et meme à domicile persistent dans les zones rurales et urbaines du Brésil. l se manifeste dans ses pires formes, avec des pratiques semblables à l'esclavage, l'exploitation sexuelle commerciale, le traffic des enfants et vente ou exploitation sexuelle, et l'utilisation des enfants dans l vente de drogue au détail. Ces pratiques impliquent des activités criminelles qui sont illégales et conduisent les enfants et les adolescents à la mort. Dans la ville de São Paulo, aselon une étude du FIPE , en 2007, il y avait plus de 1 000 enfants qui travaillaient dans les rues seulement.
Pendant que je travaillais sur cet article pour Global Voices Online, je me demandais si la diffusion de tant de mauvaises nouvelles dans le monde entier ne nuirait pas à l'image du Brésil à l'étranger, mais ce blog très intéressant Edson Rodrigues , m'a aidée à prendre une décision. Il énumère 15 Vérités et Mensonges sur l'esclavage au Brésil, dont une a trait à la diffusion a l'etranger des informations sur les cas d'esclavage aui causent un préjudice à l'image de notre pays :
12) Mentira: A divulgação internacional prejudica o comércio exterior e vai trazer prejuízo ao país. Verdade: Isso é uma falácia. Não erradicar o trabalho escravo é que prejudica a imagem do Brasil no exterior. As ameaças de restrições comerciais serão levadas a cabo se o país não fizer nada para resolver o problema. Que usamos trabalho escravo, isso é público e notório…A agricultura é fundamental para o desenvolvimento do país. Por isso mesmo, ele deve estar na linha de frente do combate ao trabalho escravo, identificando e isolando os empresários que agem criminalmente. Dessa forma, impede-se que uma atividade econômica inteira venha a ser prejudicada pelo comportamento de alguns poucos.
Délivrance de permis de travail dans la foret. Photo de Ricardo Funari.
En empruntant ses mots, je conclus cet article avec le sentiment que le travail d'esclaves est une reminescence des temps de l'esclavage légal au Brésil et qu'il serait anormal de ne pas combattre ce phénomène.
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Les photos qui illustrent cet billet ont été gentillement fournies par le photojournaliste Ricardo Funari, basé à Rio de Janeiro, qui travaille pour la diffusion d'images qui documentent et traitent des problèmes d'injustice sociale dans le pays. D'après ce qu'il a vu pendant son travail, “le méchanisme principal qui déclenche l'esclavage au Brésil est le remboursement de dettes – la retenue de travailleurs dans des exploitations agricoles jusqu'à ce qu'ils finissent de payer des dettes, qui ont souvent été contractées par fraude, et elles sont provoquées par leurs conditions de travail. Les travailleurs originaires de régions touchées par la récession ou la sécheresse sont impliqués dans des contrats verbaux, ensuite chargés dans des camions qui les transportent à des milliers de miles pour travailler dans des conditions dangereuses. A leur arrivée les salaires attractifs promis sont réduits, et sont confisqués pour payer les frais du transport, de la nouriture et meme des outils de travail. Les travailleurs souvent ne reçoivent pas d'argent comptant. Avec le temps, les dettes des travailleurs deviennent toujours plus élevées de telle façon qu'ils n'ont plus la possibilité de quitter.”
Un travailleur édenté éclate de rire à la réception d’un salaire légal et intégral. Photo de Ricardo Funari.
2 commentaires
Article très intéressant, merci !