“Tout le monde a le droit d'être beau !” Ainsi commence le manifeste du Concours Miss Landmine (Miss mine antipersonnel), créé par Morten Traavik en Norvège. D'après son site [en anglais], le concours est destiné à donner de l'assurance aux victimes des mines terrestres et contester les représentations traditionnelles de la beauté. La gagnante reçoit une prothèse high-tech. Morten Traavik a déjà organisé un concours Miss Landmine en Angola et était en train de lancer l'événement au Cambodge le mois dernier quand le gouvernement cambodgien a retiré son soutien [en anglais] et a annulé le concours.
The Mirror [en anglais] rapporte que d'autres organisations, y compris l'Organisation cambodgienne des personnes handicapées, ont refusé de soutenir le concours après que le Ministère des affaires sociales et de la réhabilitation des vétérans et des jeunes ait exprimé sa désapprobation, arguant que l'événement pourrait provoquer des malentendus au sujet des personnes handicapées.
Sans surprise, les réactions au concours annulé sont variées.
Jinja [en anglais] écrit :
I have mixed feelings about the cattle call of beauty pageants, but do agree with the general idea behind this one: that the participants have a right to feel proud about themselves and their appearance, regardless of circumstance. Without condoning [the pageant], I think the cancellation shows how Khmer society is often leaning towards modern and foreign concepts, only to snap back to what [it] feels [is] more traditional and ’safe’.
J'ai des sentiments partagés sur l'aspect “bétail” des concours de beauté, mais je suis d'accord avec l'idée générale derrière celui-ci : que les participantes ont le droit de se sentir fières d'elles-mêmes et de leur apparence, sans considération de circonstance. Sans approuver [le concours], je pense que l'annulation démontre que la société khmer adopte souvent des concepts modernes et étrangers, uniquement pour reculer vite vers ce qu'[elle] croit plus traditionnel et ‘sûr’.
CAAI News Media [en anglais] publie une réaction d'une lectrice, publiée à l'origine dans le courrier des lecteurs du journal The Phnom Penh Post. La lectrice doute que le concept de ce concours de beauté apporte de l'assurance :
As for beauty, whose concept of beauty is being promoted? I visited the Web site and found the women from different villages in halter tops and short dresses, which may or may not be the clothing that they would usually wear, but it seemed out of place. Are the organisers, while completely well-meaning, pushing a Western interpretation of “empowerment” where beauty and liberation is equated with being sexy and showing skin? I would have rather liked to see the women wearing something they chose, Western or traditional Khmer, modern or conservative, which made them feel their most beautiful.
Quant à la beauté, quel concept de beauté est mis à l'honneur ? J'ai visité le site web et ai trouvé des femmes de différents villages en débardeurs dos-nus et en robes courtes, qui sont peut-être ou ne sont pas les vêtements qu'elles porteraient d'habitude, mais cela paraissait déplacé. Les organisateurs, bien que complètement bien intentionnés, promeuvent-ils une interprétation occidentale d'”autonomisation” dans laquelle la beauté et la libération signifient être sexy et montrer de la peau nue ? J'aurais aimé voir les femmes portant quelque chose qu'elles ont choisi, occidental ou traditionnel khmer, moderne ou classique, qui les fait se sentir le plus à leur avantage.
Details Are Sketchy [en anglais] rapporte que Morten Traavik est parti du Cambodge, mais qu'il projette de poursuivre le concours par un vote en ligne. Ci-dessous, une photo [en anglais] de la concurrente Mademoiselle Sien Reap sur le site web du concours.
1 commentaire
Sous couvert d’humanitaire, certaines personnes exportent des concepts occidentaux de mauvais goût.
Tenter d’imposer sa propre culture sans respecter celui que l’on souhaite soit disant aider..
C’est une très bonne chose que ce concours soit annulé.