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République Dominicaine : Les vols de câbles et de métaux en plein boom

Catégories: Amérique latine, République Dominicaine, Droit, Economie et entreprises, Technologie

Certains gros titres récents dans la presse dominicaine annoncent :   “Câbles du pont Duarte volés,” “Le monument de Peña Gómez démantelé,” et “L'école La Salle n'a plus d'électricité.” Toutes ces nouvelles sont liées à un même phénomène qui rend les Dominicains perplexes : le vol de câbles et de métaux dans la capitale Santo Domingo [1] et d'autre villes du pays. Apparemment, ces matériaux constituent un business très lucratif.

Car: "I Swear There was a Bridge Here This Morning" - Truck is taking bridge to The Purchaser of Metals. Drawing by Cristian Hernández of El Nacional and used with permission from artist. [2]“Je te jure qu'il y avait un pont là ce matin”  Le camion emporte les morceaux du pont au grossiste en métaux. Dessin de  Cristian Hernández du El Nacional, utilisé avec permission de l'artiste

Les vols ont commencé piano piano, avec la disparition de plaques d'égout et des plaques qui ornent les bustes et statues dans différents endroits de la ville. Au début, on n'y a pas prêté attention car cela semblait banal.  Cependant, avec le temps, le nombre de trous d'égoût nus qui sont apparus et le nombre de statues vandalisées a commencé à augmenter dans la ville et il est bientôt devenu évident que quelque chose se produisait. Megamonchy sur le blog El Rincón del Mega [en espagnol,comme tous les liens ] énumère les lieux où de tels vols ont eu lieu [3] comme par exemple les cinquante lampadaires volés de l'avenue Jacobo Majluta, qui n'ont pas pu être arrachés sans l'aide de grues et de grosses machines :

Ahora se estan robando los rieles de los trenes que funcionaron una vez en el país y en los ingenios. Ahora yo me pregunto ¿Es tan difícil dar con estos ladrones de metales, que lo usan para fundirlos? NO Simplemente no hay voluntad para acabarlos. Pues cuantas compañías en el país tienen la capacidad para fundir estos metales. Lo que hay es vigilarlas.

Si los representantes de guinness world records visitaran el país de seguro que le adicionarían varias páginas a la próxima impresión del libro donde los dominicanos estaríamos bailando.

Maintenant, ils volent les rails des voies ferrées des trains qui autrefois parcouraient le pays et les plantations de canne à sucre. Je me demande maintenant, est-ce qu'il est vraiment si difficile d'attraper ces voleurs de métaux, qui le font fondre ? NON. C'est juste qu'il n'y a pas la volonté de les arrêter. Combien d'usines dans le pays ont la capacité de faire fondre de tels métaux ? Il faut les surveiller.

Si les représentants du livre Guiness des records venait ici, ils ajouteraient sûrement des pages à la prochaine édition, où les Dominicains figureraient (pour détenir le record de métal volé ).

Plus tard, des vols de câbles se sont produits, dont des câbles électriques, aussi bien que de fibre optique, amenant la conclusion qu'il y avait une préférence pour le cuivre, pour  l'exporter vers la Chine, où la demande est forte [4]. Héctor Minaya de Diario Digital RD, propose de contrôler ainsi l'exportation sauvage de métaux, tandis que le gouvernement regarde ailleurs [5]:

Para detener el saqueo de cables, tapas, placas y monumentos de cobre que comenzó el año último alentado por el alto precio del metal, es necesario que se prohiba la exportación de cobre y otros metales, los cuales no son de producción nacional. De aquellos metales que se extraen en el país, se presume que el Gobierno, a través de la Dirección General de Aduanas y otras instituciones, tiene algún control y hay un registro para los exportadores. Se ha publicado que semanalmente viene un barco, al parecer ante la indiferencia de las autoridades, para llevarse material producto del saqueo de estos metales.

Pour mettre un terme au vol de câbles, couvercles, plaques et monuments en cuivre qui a commencé l'an dernier à cause du prix élevé des métaux, il faut qu'on impose un arrêt de l'exportation de cuivre et autres métaux, dont nous ne sommes pas producteurs. Pour les métaux qui sont extraits dans le pays, on peut supposer que le gouvernement, par l'intermédiaire des douanes et autres institutions, est en mesure de contrôler et a un registre des exportateurs. Chaque semaine, on sait qu'un navire arrive pour charger le produit de ces vols, dans l'indifférence des autorités.

A cause de ces vols, de nombreuses rues, avenues, ponts et routes à Santo Domingo et dans le pays sont plongés dans le noir, rivalisant avec  les coupures de courant qui perdurent  depuis des décennies, sans solution. [6] Quand les rues et avenues sont obscures, les feux de circulation deviennent inutiles, ce qui contribue au chaos de la circulation.

Et les compagnies de téléphone ? Joan Guerrero sur le blog Duarte 101 écrit que le secteur des télécommunications en République Dominicaine a aussi été victime [7] de “l'industrie” en plein essor du vol de câbles et d'équipements, qui affecte directement les utilisateurs. Ces sociétés estiment leurs pertes à  53 millions de pesos [8] (environ un million d'Euros) pour cette année seulement. Si l'on y ajoute les plaintes des consommateurs, cela devient un problème grave qu'il faut résoudre. Joan Guerrero nous apprend que la compagnie de téléphone  Tricom est en relation avec le site Youtube, pour lui proposer de mettre en ligne des vidéos des vols et offrir une récompense pour toute information permettant d'arrêter les voleurs de câbles :

Quelques contrôles ont été mis en place par le gouvernement pour différencier les métaux de récupération des métaux volés, mais Diario 27-F estime qu'il est impossible de les différencier [9].  Des arrestations ont eu lieu, et deux personnes ont été jugées. Cependant, les vols de métaux continuent, comme ce fut le cas à  l'école La Salle de Santiago en début de semaine [10] et où les cours ont du être suspendus jusqu'à nouvel ordre.