Ce texte a été traduit par Marc-Anton Clavel et Sylvain Boutié, élèves de classe préparatoire du lycée Ozenne de Toulouse, sous la direction de leur professeur d'anglais Audrey Lambert.
Pour une nation qui s’emploie à tirer profit de son « Soft Power », quel rôle joue la culture des mangas et des animés dans les politiques du gouvernement ? La réponse officielle est que l’animé, le manga et l’art digital font à la fois partie du patrimoine et d’une industrie en pleine expansion, nécessitant un centre officiel pour se préservation et sa représentation. Ajoutons un premier ministre résolu à exploiter son image de passionné de mangas [en anglais], et nous sommes en présence de ce qui est provisoirement baptisé le « Centre National pour les arts médiatiques ».
Ce n’est guère une idée nouvelle que de construire un institut pour préserver et représenter les « arts médiatiques », déclare le Japan Times [en anglais]. Pourtant, ce projet dont le coût s’élève à 11,7 milliards de yens (88 millions d’euros) a été approuvé dans le budget supplémentaire de l’année fiscale 2009 du gouvernement. Ce ne fut que lorsque Yukio Hatoyama, le président du Parti démocratique japonais, compara le Centre à un « café manga national » que le projet commença à susciter l’attention. Anime Dream en donne la chronologie dans une rétrospective de l’industrie de l’animation japonaise [en anglais].
Dans un message intitulé « Ridiculement insignifiant » [en anglais], Ampontan s’exprime clairement, comme toujours :
Soyons clair sur ce point : ce projet est l’illustration parfaite de ce que les gens ont en tête lorsqu’ils disent qu’ils veulent démanteler la bureaucratie Kasumigaseki. Le tristement célèbre Triangle de Fer japonais existe toujours. Ses trois pieds sont la bureaucratie, le gouvernement législatif et l’industrie, et ils forment cette unité pour s’enrichir mutuellement aux dépens des contribuables. Les gens associent généralement le Triangle de Fer aux projets de travaux publics, incluant les autoroutes et les ponts ne menant nulle part, mais ce projet démontre qu’il n’y a aucune limite à l’imagination des bureaucrates qui disposent de fonds publics pratiquement illimités.
Le bloggeur hannoumita compare le centre proposé [en japonais] à New People World [en anglais], le nouveau complexe de divertissement sur la culture pop japonaise à San Francisco, et le musée national de la bande dessinée à Angoulême.
日本においても、純粋に「アニメの殿堂」の良し悪しが語られているというよりも、年金や雇用の問題など他の政治課題とから めて語られている面もありますよね。それでも、何かフランスやアメリカの様子を見ると、ある意味「本家」である国としてどうなんだろうなあと思ってしまい ます。
もう少し、他の問題とは切り離して考えてもいいのかもしれませんが、やっぱり今の世相がそこまでの余裕がなくなってしまっているということなのでしょうか。
Je pense que nous devrions examiner le problème en lui-même, mais peut-être que notre société n’a pas toute latitude de le faire pour l’instant.
Matt Alt de AltJapan [en anglais] montre comment certains animateurs japonais sont opposés à la mise en place d’un complexe si onéreux et impérieux. Hiroshi Odagiri de Wired Vision [en japonais] met l’accent sur le fait que cultiver la culture comme un art et cultiver le divertissement pour les masses comme une industrie sont deux choses tout à fait différentes.
Syou Hayama de « Otaku Products Laboratory plus [en japonais] » a élaboré une réponse au sondage d'opinion de l’Agence des Affaires Culturelles [en japonais], proposant que le Centre inclue toutes les œuvres médiatiques produites au Japon.
理念は
· 日本国内で生産されたメディア作品は、すべて収蔵する
· 収蔵した作品は、原則誰でも観覧できる
必ずしも商業的に成功する物ばかりではないので、マイナーな作品でも、価値のある作品を上映、観覧できる場所が欲しい。例えば終わったテレビシーズでも一週間交替で全話上映できると素晴らしい。
それと必ずしも「折り目正しいわけではない」ので、例えばロリータポルノに分類される「くりぃむレモン」であっても、正規の手続きがあれば観覧できる用にしなければなりません。18禁は未収蔵みたいな差別があってはならないのです
Que toutes les œuvres médiatiques produites dans le pays soient rassemblées.
Que tout le monde puisse les voir au sein de la collection.
Toutes les œuvres n’ont pas un succès commercial, donc je voudrais qu’il y ait un lieu qui présente les œuvres de valeur même si elles sont mineures. Par exemple, ce serait merveilleux si le Centre offrait des transmissions hebdomadaires de séries télévisées qui sont déjà terminées. De plus, elles n’ont pas à être toutes « respectables », ainsi des œuvres comme « Cream Lemon », catégorisé comme lolita porn (pornographie mettant en scène des adolescents), devraient être disponibles à toute personne officiellement inscrite. Il ne doit pas y avoir de discrimination à l’égard des œuvres uniquement parce qu’elles sont interdites aux moins de 18 ans.
Le bloggeur mojix [en japonais] approuve les propos de Yasuki Hamano, professeur à l’université de Tokyo, qui affirme que « le Centre deviendra un atout important pour le pays dans cent ans », mais il a proposé :
マンガだけでなく、芸術は一般に、政府が税金で守るのではなく、情熱を持った民間人が守ったほうがいい。なぜならば、芸術 というのは特に「価値の判断」が難しいもので、それを政府ができるとは思えない。政府がやるとしても、どのみち民間の有識者に任せることになるのだから、 最初から政府を介在させないほうがいい。
将来大きな財産になることが確かなのであれば、税金で保護するのではなく、むしろ民間から出資を募って、原画などを買い取るアーカイブ事業を起こ し、その事業やコンテンツの権利を売ったほうがいいと思う。それならば税金のムダ使いも一切起こらず、事業の運営者も政府に口出しされず自由にやれ て、(見通しと事業運営が正しければ)出資者も儲かって、マンガのアーカイブも守られるだろう。
S’il est certain que le centre sera un atout majeur dans le futur, au lieu d’essayer de le protéger par le biais des impôts, nous devrions appeler à un investissement public, lancer une entreprise qui archiverait les œuvres originales puis la vendrait avec les droits. De cette façon, l’argent du contribuable ne sera pas gaspillé, les investisseurs seront exempts de toute ingérence, et le manga sera préservé.
Avec une énumération des buts, programmés d'activité et installations du centre, le projet général a obtenu le feu vert le 21 août (2009). Un projet officiel sera soumis au début du mois de septembre (2009) et le centre, qui sera un édifice neuf ou rénové à un emplacement encore non identifié et dont le contenu est encore indéterminé, ouvrira ses portes au public courant 2011.