Les Maldives se préparent au sommet de Copenhague sur le climat

En décembre de cette année, les dirigeants de ce monde vont se rassembler à Copenhague, capitale du Danemark, pour rédiger un nouveau traité sur les émissions mondiales de gaz à effet de serre. Le résultat de la conférence des Nations Unies sur le Changement Climatique (COP15 [en français]) et le traité qui en émergera succédera au protocole de Kyoto et déterminera l'avenir de plusieurs pays vulnérables, y compris les Maldives, état insulaire de basse altitude dans l'océan indien.

Toute une série d'événements et d'initiatives sont en cours d'organisation aux Maldives, afin d'attirer l'attention du reste du monde sur leurs problèmes, et avec l'espoir qu'un accord juste sera atteint à la conférence du COP15.

Un groupe de jeunes a organisé localement l'appel au réveil climatique mondial [en français] à l'initiative de l'association Avaaz.org. Enfants comme adultes se sont joints à l'événement sur la plage artificielle de Malé, capitale des Maldives.

 L'appel au réveil climatique mondial, les Maldives, le 21 septembre 2009. Image sur http://www.flickr.com/photos/nios/3941514989/ used under a creative commons license L'appel au réveil climatique mondial, les Maldives, le 21 septembre 2009. Image sur: http://www.flickr.com/photos/nios/3941514989/ Utilisée sous licence Creative Commons

Certaines des activités vont se dérouler le 24 octobre, Journée internationale de l'action autour du Climat, menée par l'organisation 350.org [en français]. Vroomfondel décrit certaines des activités prévues pour la journée [en anglais]:

Le 24 octobre 2009, 350.org prévoit de coordonner une Journée internationale d'action autour du climat afin d'unir les leaders publiques, médiatiques et politiques sur le but que 350 veut atteindre. En menant des actions partout dans le monde ce jour là, 350.org prévoit de lancer un message clair aux dirigeants de ce monde (qui se rencontreront à Copenhague au Danemark en décembre prochain afin de rédiger un nouveau traité mondial sur les réductions d'émissions de gaz). Les solutions aux changements climatiques doivent être équitables, avoir des fondements scientifiques et être à la hauteur de la crise.

Le discours de Bill McKibben, invité par la Société Scientifique des Maldives, a inspiré plusieurs personnes et groupes de personnes aux Maldives à rejoindre la campagne des 350, et il organise en ce moment même des actions pour la Journée mondiale de l'action Climatique. Jusqu'à maintenant, 350.org a enregistré quatre actions menées aux Maldives.

L'un des projets prévus pour le 24 octobre est Cartes Postales du Front [en anglais] : 350 cartes postales seront réalisées à partir de photographies proposées par les habitants mêmes ; elles seront ensuite envoyées aux leaders mondiaux, comme Vroomfondel nous l'explique [en anglais]:

Nous demandons à TOUS LES HABITANTS DES MALDIVES, quel que soit leur âge, de nous proposer des photos pour la cause. Pas besoin de chercher à rentrer dans les conventions de la photographie. Il peut s'agir de n'importe quelle petite chose représentative selon vous des Maldives.

350 des photos que vous enverrez seront transformées en cartes postales, qui seront à leur tour envoyées à 350 chefs de nations, avec un message très particulier. Ces dirigeants vont décider du sort des Maldives et du reste du monde lors de la conférence cruciale des Nations Unies à Copenhague sur le Changement Climatique (COP15) en décembre 2009.

Votre photo peut sauver votre maison. Et pas besoin d'être un photographe professionnel. Il suffit juste d'être un habitant des Maldives.

Jusqu'au 4 octobre, date butoir pour présenter ses photos, plus de 6000 propositions ont été faites, et cette vidéo diffusée sur Facebook a contribué à la promotion de l'opération.

Une plongée sous l'eau d'une durée de 24 heures est également prévue. Zim, blogueur et jeune professeur de plongée participant à l'organisation de ce grand événement, écrit que [en anglais]:

Plusieurs activités vont avoir lieu aux Maldives. Et l'un des moments clés de cette journée internationale d'action sera un rallye sous-marin de 24 heures organisé par l'association des plongeurs des Maldives. 350 plongeurs, divisés en plusieurs équipes, vont passer 24 heures sous l'eau. Les Maldives sont en train de sombrer sous le niveau de la mer et l'association veut faire passer le message ; c'est plus qu'un pays qui disparait. Un héritage unique s'envole. Un écosystème irremplaçable est en train d'être détruit. Ce rallye sera le seul du genre.

L'association de plongeurs est aussi en train d'organiser la première réunion ministérielle sous-marine des Maldives, prévu le 17 octobre. Zim explique l'importance de ce meeting et du rallye sous-marin de 24 heures :

Équipés de scaphandres, le président des Maldives et ses ministres vont tenir une réunion sous l'eau. En s'aidant de signes de la main et d'ardoises, ils se feront les signataires du message délivré par le peuple des Maldives aux dirigeants internationaux qui se rencontreront à Copenhague.
[..] Nous sommes arrivés à la limite. Les Maldives, ainsi que de nombreux autres pays sensibles, ne sont qu'à quelques pas de disparaitre sous les eaux. Nous demandons au reste du monde de ne pas signer notre mise à mort.

Le 26 septembre, l'organisation locale non-gouvernementale Strength of Society (S.O.S.) a organisé une consultation citoyenne sur le réchauffement climatique, qui fait elle même partie d’un vaste mouvement international [en français], afin de déterminer quelle était l'opinion des citoyens ordinaires sur le changement climatique et de transmettre ces opinions aux politiques. Le blog de S.O.S. détaille cet événement unique [en anglais]:

Le but de la consultation mondiale est de transmettre l'opinion de citoyens ordinaires aux décisionnaires politiques. Les résultats seront directement transmis à Connie Hedegaard, organisateur de la conférence des Nations Unies (COP15), qui sera amenée en décembre prochain, conjointement avec les leaders politiques du monde entier, à prendre des décisions aux conséquences sans précédent pour le futur de notre planète.

Au cours de cette journée, des citoyens se verront présenter les mêmes informations pertinentes sur chacun des 38 pays concernés, mais avec des dilemmes différents concernant le débat sur le climat. Sur la base de ces informations et de leur propre expérience, les citoyens vont répondre aux mêmes questions, rédigées par le Danish Board of Technology. Les résultats de tous les pays seront simultanément téléchargés sur www.wwviews.org. Pendant ces 24 heures, trois panels d'experts internationaux vont commenter les résultats au fur et à mesure qu'ils arriveront et feront des vidéo-conférences en direct, accessibles à toutes et tous sur Internet.

Sur son blog, Fenfulhangi dit du résultat de l'atelier organisé aux Maldives [en anglais] que:

Cette réunion a rassemblé un groupe de citoyens et les a aidé à se faire une opinion sur le changement climatique et les politiques mondiales le concernant. C'était une première…C'est peut-être aussi ainsi que le gouvernement devrait procéder. Ce genre de contribution publique amènent à la construction de valeurs plus démocratiques. Il n'y a qu'à comparer les résultats entre pays. C'est plutôt intéressant. Nous ne serions pas aussi intéressés au problème du changement climatique que des citoyens d'autres pays. Curieux, n'est-ce pas ?

Bluepeace, le premier organisme environnemental crée aux Maldives, est en train de monter une exposition photographique qui s'appelle ‘Vulnerable’ [en anglais], afin de témoigner de la fragilité de l'archipel face au changement climatique. Cette exposition sera présentée à Copenhague en décembre par Klimaforum09 [en anglais], un sommet climatique alternatif regroupant des participants des organisations de la société civile et des mouvements environnementalistes internationaux. Le blog de Bluepeace explique l'importance de cet événement [en anglais]:

Les Maldives, étant l'un des pays à plus basse altitude au monde, sont particulièrement sensibles aux changements climatiques. La prolifération d'images sur Internet fait que ces îles sont connues à travers le monde comme une destination paradisiaque de vacances. Alors que de nombreux documentaires et articles ont été faits sur l'impact du changement climatique aux Maldives, aucun documentaire n'a été réalisé par des Maldiviens pour une audience internationale. Ceci est l'occasion pour notre pays de monter notre fragilité telle que nous la voyons.

Alors que les Maldives se préparent à Copenhague en tentant de capter l'attention, Fenfulhangi pose des questions critiques [en anglais]:

1-Le nouveau président Mohammed Nasheed parlera-t-il durant le sommet du manque de financement dans le budget du gouvernement ?
2-En tant qu'un des principaux responsables du changement climatique et de ces effets néfastes, les États-Unis vont ils signer le nouveau document qui succédera au protocole de Kyoto, qu'ils n'ont précédemment pas voulu signer ?
3-Les pénalités seront-elles les mêmes ou plus élevées pour les pays en voie de développement qui émettent de larges quantités de CO2 ou bien les pays riches vont-ils payer?

Bluepeace, qui représentera les Maldives dans un certain nombre de forums de société civile à Copenhague en décembre, résument les problèmes que les petites îles et les pays sensibles affrontent et insiste sur le besoin urgent de travailler ensemble [en anglais] afin de trouver une solution pour la planète :

Les questions de la migration et de l'adaptation, le possible scénario de devenir un jour réfugiés climatiques et l'idée de rassembler les forces des pays les plus vulnérables pour lutter contre le changement climatique seront certains des points que Bluepeace espère voir abordés et discutés à Copenhague.

En novembre 1989, moins de trois mois après que Bluepeace ait vu le jour, la première conférence de petits états sur la montée du niveau de la mer a eu lieu aux Maldives. Comme une conclusion dramatique à cette conférence, une manifestation a été tenue à Malé, durant laquelle des étudiants et le grand public ont évoqué [en anglais] les dangers imminents de vivre dans un pays à basse altitude. Une large pancarte installée par Bluepeace posait la question : “Savez-vous que nous ne sommes qu'à quelques dizaines de centimètres au dessus du niveau de la mer?” Vingt ans plus tard, nous n'aurons pas à poser à nouveau la question, puisque le monde sait très bien quels dangers nous guettent. Quoiqu'il en soit, nous sommes confrontés au besoin urgent de discuter et travailler avec le reste de la planète afin de trouver des solutions.

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