Israël : Le film “Ajami” porte un regard nuancé sur la société israélienne

Le film Ajami a été le grand gagnant des Prix Ophir en Israël, le 26 septembre 2009  et il va continuer à intéresser un public international car il représentera le cinéma israélien pour les Oscars en 2010.

Ajani est l'éponyme des environs de Jaffa, où se déroule l'action, il est écrit et dirigé par des réalisateurs arabo-israélienne : Scandar Copti (un habitant de Ajami) et Yaron Shani. Dans ses grandes lignes, Ajami reflète un style narratif littéraire et cinématographique israélien.

Par ses multiples récompenses, du Prix Ophir aux festivals du film de Cannes et de Jérusalem, Ajami rappelle les films israéliens Beaufort et Valse avec Bashir qui ont été récemment sélectionnés pour les Oscars. Jusqu'à présent, le film Ajami a remporté les prix Ophir pour le meilleur film, la meilleure mise en scène, le meilleur scénario, le meilleur montage, la meilleure interprétation, ainsi que la Caméra d'or avec mention spéciale au Festival de films de Cannes et le Prix Wolgin pour le meilleur long métrage au Festival de films de Jérusalem de 2009.

Des extraits du film sont visibles sur YouTube en hébreu et en arabe avec des sous-titres en hébreu (pas de version anglaise pour le moment). Vous pouvez aussi avoir plus d'informations en visitant la page des fans sur Facebook.

Yudit du blog OCCUPIED est intimement liée à ce film, comme elle habite dans le voisinage du lieu où se déroule l'histoire. Elle écrit [en anglais comme tous les liens] :

“Ajami”‘, le film de Scandar Kopti et Yaron Sheni vous secoue.  C'est irrésistible. Et oui, c'est bien là que nous vivons. C'est au sujet de “mon” voisinage. C'est évident que ceci ne sera pas une critique objective du film. Je connais de nombreux, non, la plupart des acteurs, au moins de vue et certains sont de très bons amis. Les acteurs ont été bien formés, mais ce ne sont pas des professionnels, seulement mes voisins, qui s'interprètent eux-mêmes, plus ou moins, dans des situations qu'ils connaissent, ils réagissent avec naturel, comme ils auraient réagi si l'histoire se déroulait effectivement. Cela aurait pu se passer.

Ajami est aussi le sous-titre du blog de Yudit. Elle explique :

Ajami, Agami ou Adjami, quelle que que soit l'orthographe, c'est chez moi. Le “chez moi” comporte plusieurs associations. Le mien est situé à Jaffa (Yafo), autrefois (c'est-à-dire avant 1948) “The Bride of the Sea” (La jeune épouse de la mer), maintenant une misérable banlieue de Tel Aviv.

Carmia du blog Kishkushim décrit Ajami comme :

Une histoire poignante de tout le balagan [chaos] en cours dans Ajami : les relations entre voisins arabes et juifs, les habitants de Cisjordanie et les arabes israéliens, chrétiens et musulmans et tout le reste.

Ayelet Dekel du blog Midnight East raconte ses réactions après avoir vu le film au Festival du film de Jérusalem.

Si j'avais lu la critique du film, j'aurais pu ne pas être tentée de le voir, comme il appartient à un genre que je n'apprécie pas particulièrement. Mais Ajami est tellement plus que son intrigue, de la même manière que les gens sont beaucoup plus qu'une description des circonstances de leur naissance et des évènements de leurs vies.

Dekel nous donne aussi un bref aperçu de la vie réelle d'Ibrahim Frege, qui joue Malek, et qu'elle a rencontré en secret après le film.

Ibrahim Frege, âgé de 19 ans, raconte qu'il n'avait jamais pensé à faire l'acteur. Quand il était encore à l'école, des amis qui avaient participé à des ateliers de “Peace Child Israel” [Enfants de paix d'Israël](une organisation fondée en 1988 par David Gordon et Yael Drouyannoff pour enseigner la coexistence par le théâtre et les arts) l'ont invité uniquement pour s'amuser. Il a participé à quelques ateliers de théâtre pendant un an, et il a reçu un appel téléphonique lui demandant s'il aimerait participer à un film. Il a pensé qu'ils cherchaient quelqu'un ayant un accent similaire à celui qu'on peut entendre à Naplouse, la ville de son personnage.

Pour finir, Yair Raveh, le critique cinématographique du blog Cinemascope se demande si Ajami pourra remporter un Oscar.

Ajami pourra-t-il devenir le troisième film israélien en trois ans à obtenir la nomination à l'Oscar pour le meilleur film en langue étrangère (après Beaufort et Valse avec Bashir). A mon grand regret, je dois dire que j'ai des doutes. Ajami est un film exceptionnel, et à beaucoup d'égards une percée dans le cinéma israélien, mais il pourrait paraitre trop réaliste, courageux, néoréaliste, et peut-être trop déroutant pour le juré moyen aux Oscars. Et il manque du battage publicitaire précédant le festival que le film Valse avec Bashir a eu l'année dernière, et que le film Lebanon a en ce moment. Mais qui sait ?

Lectures recommandées

Israel Un film illustre les effets du bouclage de Gaza  Problem de Maya Norton [en français] : Les blogueurs israéliens critiquent le court métrage “Closed Zone,” [Zone fermée] dirigé par Yoni Goodman.

- Liban: Réactions des blogueurs libanais au film israélien “Lebanon” [en français]: Réaction provenant du Liban au film israélien racontant l'expérience des soldats pendant la guerre civile libanaise (1975- 1990). Le film Lebanon arrive après le film Valse avec Bashir comme le deuxième film israélien sur ce sujet dirigés par des metteurs en scène israéliens en deux ans.

- Cannes Film Festival: Sources of Hope, Amid a Divide [Festival du film de Cannes : Des raisons d'espérer, au milieu des divisions, en anglais par Joan Dupont, du New York Times) : trois films sur les Israéliens et les Palestiniens font leur entrée cette année à Cannes. Joan Dupont interviewe Copti et Shani, metteurs en scène de Ajami.

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