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Bolivie : Une campagne pour sauver le parc naturel Machia

Catégories: Amérique latine, Bolivie, Environnement, Manifestations, Médias citoyens

Le parc Machia est bien connu des touristes étrangers, qui visitent souvent cette réserve pour animaux située près de Villa Tunari dans la région de Cochabamba, au centre de la Bolivie [1] [en français]. Certains prolongent même leur séjour pour faire du bénévolat avec l'association Inti Wara Yassi [2] [en anglais], s'occuper des singes recueillis après avoir été achetés comme animaux de compagnie par des particuliers, ainsi que des autres animaux sauvages qui vivent dans le parc.

Ce sont ces bénévoles qui mènent aujourd'hui la campagne pour protéger le parc Machia, menacé par un projet de route qui traverserait directement le parc en son centre. La nouvelle route est construire par la commune sur laquelle est situé le parc pour que les cultivateurs de coca puissent transporter plus aisément leurs récoltes. Le conflit entre l'association et les autorités locales se poursuit autour du projet, les opposants rappelant que le projet directeur ne comprend aucune étude d'impact sur l'environnement, et que rien n'a été prévu pour les animaux délogés. [3]

Photo of Monkey in Machia Park by thekjkev and used under a Creative Commons license. [4]Photo d'un singe du parc  Machia par thekjkev utilisée sous licence  Creative Commons.

Des bénévoles ont lancé un appel directement sur le blog de Inti Wara Yassi, en dressant l'inventaire des zones et espèces menacées [3][en anglais] :

Le parc aux singes, où plusieurs espèces sont soignées et nourries : capucins, atèles à tête brune [5] [en français], singes écureuils.
Des zones où vivent les tortues de terre [6], les agoutis [7], les coatis [8] [liens en français] .
Le parc des atèles à tête brune.
Les enclos de trois de nos félins, Leoncio, Gato et Luna
Le“mirador” , où les capucins maltraités sont réacclimatés.
L'enclos de l'ours à lunette, une espèce en danger.
Beaucoup des sentiers qui servent à la promenade des félins.

Voici pourquoi nous avons conclu que le bien-être des animaux n'a jamais été pris en compte, sans parler du fait que le parc Machia est considéré comme un patrimoine national, ce qui signifie qu'aucune atteinte à la diversité biologique, génétique et écologique ne devrait y être autorisée.

Le blog The Democracy Center remarque que certains bénévoles [9] [en anglais] ont eu recours à “la tactique bolivienne bien connue du barrage routier, pour essayer de bloquer la construction d'une nouvelle route à travers le parc.”

Gustavo Cardoso sur le blog Observancia [en espagnol]  remercie l'association Inti Wara Yassi d'avoir contribué à préserver la nature dans cette région, ce qui a entrainé des bénéfices direct pour la municipalité, municipalité qui aujourd'hui veut construire la nouvelle route [10].

Paradójicamente, en esta etapa donde la comunidad internacional, busca la conservación de áreas al máximo, todavía hay quienes conciben a ultranza que el desarrollo pasa por “dominar la naturaleza” tal cual se fraguaba en el siglo XIX, y que nos llevó a un estado de cosas que lamentamos hoy en día.

De façon paradoxale, à une époque où la communauté internationale cherche à protéger l'environnement sous toutes ses formes, il y a toujours ceux qui croient avec fanatisme que le développement signifie “dominer la nature”, comme cela s'est passé au 19e siècle, et qui nous a conduit à un état de choses que nous regrettons aujourd'hui.
View of Villa Tunari from the Machia Park look-out by Nebarnix. Used under a Creative Commons license. [11]Panorama de Villa Tunari depuis le point d'observation du parc Machia par Nebarnix. Utilisée sous licence Creative Commons

Le blog Bolivia Bella annonce que la célèbre primatologue [12]Jane Goodall [13] [13][en français] doit venir visiter le parc et qu'elle pourrait mobiliser l'attention internationale sur cette affaire.  Il résume aussi pourquoi  le parc devrait rester intact [14][en anglais]:

Quoi qu'il en soit, JE SUIS contre la construction de CETTE route. Ce n'est pas juste. C'est un parc national et une réserve naturelle. Son nom même indique qu'il a été mis de côté pour ÉVITER sa destruction. Pour moi, c'est assez pour que je ne sois pas d'accord. Point à la ligne.

Ce qui est triste, c'est que j'ai visité le parc à Villa Tunari plusieurs fois et j'ai vu de mes yeux comment les bénévoles de Inti Wara Yassi soignaient les animaux jusqu'à ce qu'ils soient en bonne santé et  combien ils les aimaient. On m'a dit que la plupart des animaux accueillis à Machia ont été arrachés à leur habitat naturel et vendus à des habitants des villes, qui, après avoir vu à quel point  ils devenaient encombrants, dangereux, chers à nourrir, ou leur longévité  les abandonnent ou les enferment tout simplement dans des cages pour le restant de leurs jours, ou pire, les torturent.

Beaucoup des animaux ont été maltraités et ne pourront plus vivre à l'état sauvage – jamais. D'autres peuvent être réinsérés, mais c'est un processus très long et progressif. Vous ne pouvez pas juste lâcher les animaux dans un nouvel endroit. Il faut beaucoup de logistique  et il se peut qu'ils ne s'adaptent jamais à leur nouvel environnement. Et pour certains de ces animaux, ils ont assez souffert comme ça !