Les auteurs de Global Voices : Elena Ignatova, en Macédoine


Elena Ignatova couvre la blogosphère macédonienne pour Global Voices, et est également la responsable de  Global Voices en macédonien. Elle travaille pour la Fondation Metamorphosis [en anglais], une organisation qui cherche à favoriser l'utilisation de l'information dans la société et le gouvernement de la République de Macédoine. Parmi les billets dont nous parlons dans cette interview, voir Macédoine : Flirtez avec les politiciens sur Facebook [traduit en français], Balkans : “A qui est cette chanson ?” [traduit en français] et Macédoine : Student Protest Ends in Violence [en anglais].

Traduction de l'interview en français

Je suis Elena Ignatova. Je collabore au site Global Voices en anglais et suis responsable du site Global Voices en macédonien, dans le cadre du projet de traductions Lingua [en français]. Je travaille pour la Fondation Metamorphosis, une fondation qui œuvre pour le développement de la société de l'information.

Donc, la Macédoine est située dans les Balkans et c'est le pays qui a des problèmes avec la Grèce à propos de son nom (NdT : similaire à celui d’une région de Grèce) mais nous espérons que ce problème se résoudra très bientôt.

David Sasaki : OK, c'est probablement ce qui est le plus retenu au plan international, mais qu'est-ce que les gens ne savent pas à propos de la République de Macédoine, et que vous aimeriez leur dire ?

Elena Ignatova : Et bien, c'est un très petit pays. Il compte deux millions d'habitants. Et c'est très agréable d'y vivre car tout le monde se connait, on rencontre toujours quelqu'un qu'on connait et qui vous salue quand vous vous promenez dans les rues.

David Sasaki : Vous avez écrit une revue de blogs sur les politiciens qui ont un compte sur Facebook – les politiciens macédoniens – et je crois qu'un article de presse plaisantait  “voici un moyen pour les  Macédoniens de flirter en ligne avec les  politiciens”. Mais avez-vous constaté que les Macédoniens utilisent vraiment Facebook pour communiquer avec les hommes politiques et qu'ils sont devenus politiquement plus actifs en ligne  ?

Elena : Je l'ignore, je n'ai pas suivi cette campagne par la suite, je ne sais pas vraiment ce qui s'est passé.  Nous avons réalisé une étude sur les campagnes électorales avant l'élection présidentielle et les élections législatives macédoniennes. Et la plupart des hommes politiques n'utilisaient pas les nouveaux médias ou Facebook pour offrir un espace de commentaires sur leurs campagnes. Je ne suis donc pas convaincue qu'ils les utilisent beaucoup.

David: Vous même, avez-vous contacté un homme politique sur Facebook ?

Elena : Non.

David : Pourquuoi ?

Elena : Parce qu'ils ne répondent pas aux questions.  Nous leur avons envoyé nos questions par l'intermédiaire des nouveaux médias sur Internet…pas seulement par l'intermédiaire des nouveaux médias, mais par  courriels, sur Facebook, sur Twitter, et nous n'avons pas reçu de réponse, donc, je n'essaie plus.

David : OK, un autre de vos billets traitait d'une manifestation et d'une contre-manifestation provoquées par le projet de construction d'une église qui devait s'élèver sur une place publique centrale. Pourriez-vous nous en dire un peu plus  ?

Elena : Et bien, la manifestation a en fait eu lieu car les étudiants de la faculté d'architecture ne voulaient pas qu'ils construisent cette église sur la place centrale, et le problème est que les tenants de cette église ont également manifesté, des bagarres ont éclaté entre les deux camps, et cela s'est mal fini.

David:  Mal fini ?

Elena : Certains des étudiants ont été battus, en fait, pas vraiment battu, mais agressés.

David : Vous pensez que dans ce cas précis  Facebook a été un outil efficace de mobilisation ?

Elena: Oui, parce qu'ils ont tout organisé sur Facebook. Envoyé les invitations, planifié la manifestation, tout. Ils n'avait pas de page web ou d'adresse mail. Tout se passait sur Facebook.

David : Et il semble maintenant que cette église ne sera pas construire, n'est-ce pas ?
Elena : En effet, probablement pas.

David : Vous avez publié une autre revue de blogs sur les réactions à un documentaire intitulé “A qui est cette chanson ?”. J'ai trouvé que c'était un point de vue vraiment intéressant sur le rôle de l'identité en Macédoine et dans l'ex-Yougoslavie. Pouvez-vous nous parler du documentaire lui-même et également des réactions qu'il a provoqué ?

Elena: Le documentaire était consacré à une chanson traduite en plusieurs langues des Balkans. Chaque pays revendique cette chanson comme sienne. Les réactions ont été très intéressantes car la plupart d'entre elles acceptaient la chanson. Du genre, “Ah bon, vraiment ? Il y a une chanson dans ce pays ?” C'était vraiment intéressant. Aucun d'entre eux ne disait “C'est notre chanson” ou quelque chose de ce genre. Tous étaient agréablement surpris de découvrir que la chanson existait dans d'autres langues.

David : Comment choisissez-vous les articles que vous traduisez sur le site Global Voices en macédonien ?

Elena : Je choisis des billets qui m'intéressent. En particulier les articles concernent les nouvelles technologies de l'informations ou ce secteur, je les traduis. Parce c'est en relation avec mon travail. Sinon, je choisis de traduire des articles sur une nouvelle culture, ou reliés d'une façon ou d'une autre avec les nouvelles technologies.  Et certains doivent être courts.

David:  Qu'avez-vous appris en tant qu'auteur et traductrice pour Global Voices ?

Elena:  J'ai beaucoup appris sur de nombreuses cultures, des choses importantes sur la vie des personnes d'autres pays, car nos journaux et portails d'informations (macédoniens) ne parlent pas de ce qui se passe dans les autres pays, c'est donc très intéressant de découvrir ce qui se passe ailleurs dans le monde.

David : Je crois que vous allez rencontrer d'autres auteurs de Global Voices très bientôt, n'est-ce pas ? Lors d'une conférence ?

Elena : Oui, nous allons accueillir une conférence,  e-Society.mk [en macédonien] qui sera consacrée aux médias électroniques…en fait, surtout à une plus grande participation citoyenne à travers les nouveaux média.  Onnik (Global Voices Asie centrale) et  Sylwia ( Global Voices en polonais) vont venir pour y faire une intervention.

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