Brésil : Violences policières et scandale des panetones

Twitpic by Cleudson Fernandes, Twitter user @cleudsonf, published with permission

‘Arruda dehors’. photo publiée sur Twitpic par Cleudson Fernandes (@cleudsonf sur Twitter), reproduite avec autorisation.

Une manifestation pacifique destinée à marquer la Journée Nationale contre la Corruption, le mercredi 9 décembre au Brésil, est devenue très âpre, en direct devant les caméras des témoins. Des manifestations avaient eu lieu presque tous les jours depuis l’apparition de vidéos secrètes sur Internet mettant à jour le dernier scandale de corruption en date [en anglais] , dans la capitale fédérale Brasilia, mais les manifestants n’avaient pas eu jusque là des confrontations sérieuses avec la police. Ce mercredi-là, veille de la Journée des Droits Humains, plus de 5000 personnes ont participé a la manifestation ‘Ôter Arruda’ (Arruda dehors ) et ont été terrifiées par la répression disproportionnée de la police.

Les manifestants demandaient la démission et le jugement du Gouverneur du district Fédéral, Jose Roberto Arruda, et du vice gouverneur, Paulo Octavio. Ils exigeaient aussi une enquête rigoureuse sur toutes les personnes impliquées dans le scandale de corruption dévoilé par une opération de la police baptisée en code “Boite à Pandore”. D’après les enquêteurs, le gouverneur Jose Roberta Arruda serait à la tête d’un système de corruption s'élevant à  600 000 Real brésiliens par mois (environ 233 000 euros)  qui aurait bénéficié à ses alliés parmi lesquels des membres du parlement local, des hommes d’affaires et des fonctionnaires fédéraux.

Pendant la manifestation ‘ôter Arruda’, des vidéastes amateurs ont enregistré des preuves de la violence excessive qui a transformé une manifestation pacifique en violations des droits civiques et a rappelé au pays les jours terribles de la dictature militaire.

Usha Velasco, mère d’une étudiante qui participait à la manifestation, a mis en ligne des photos choquantes et le récit de sa fille. Elle se demande si le Brésil se trouve encore sous régime militaire, puisque les gens ne peuvent pas manifester sans être battus par la police [les liens suivants sont en portugais].

Voltou horrorizada com a violência policial. No desespero, ela e mais três garotas abriram a porta de um dos carros do engarrafamento e entraram na cara de pau, porque foram cercadas pela polícia montada por todos os lados. Saíram assim que puderam, até porque a motorista estava em pânico, gritando histericamente por conta da cena dantesca que se desenrolava em volta. Os caras soltaram os cachorros, cavalos, cassetetes, gás lacrimogêneo e bombas em cima dos garotos. Uma menina de 12 anos, que estava parada na calçada, apanhou de cassetete. Pessoas deitadas foram espancadas pelos policiais e pisoteadas pelos cavalos. Entre os feridos estava um rapaz com o pé quebrado.

Elle est rentré effrayée par la violence de la police. Elles se sont trouvées encerclées par la police montée et, désespérées, elle et trois autres filles sont entrées dans une voiture qui était coincée dans l’embouteillage. Elles sont sorties de la voiture dès qu’elles ont pu, parce que même le conducteur était paniqué, il était hystérique, étant donné la scène dantesque qui l’entourait.
La police a lâché les chiens, les chevaux, les bâtons, du gaz lacrymogène et des bombes sur les jeunes. Une petite fille de 12 ans, qui était sur le trottoir, a été battue avec un bâton. Des gens qui étaient par terre ont été battus par la police et piétinés par les chevaux. Parmi les blessés il a un jeune homme avec un pied cassé.

La vidéo ci-dessous a été tournée par un vidéaste en face du Bureau du District Fédéral du Gouvernement. Raul Cardoso a réussi à enregistrer ces images des brutalités de la police de Brasilia, “qui ont battu un manifestant sans aucun motif”, avant de l'asperger de gaz au poivre et de balles de caoutchouc. La vidéo montre que les manifestants n'avaient pas d’autre arme que leurs paroles. Après avoir attaqué les manifestants, la police a tiré des balles de caoutchouc sur les cameramen des médias comme sur les vidéastes amateurs.

Dans le commentaire de la vidéo, Graciano interprète la version de la police, à savoir que les policiers ont réagi pour prévenir le pire :

“Força Reativa” – termo decorado e de uso automatico para justificar a falta de preparo da polícia em tais situações. – Reagiu ao reporter que está cumprindo seu ofício? – 12 homens da tropa de choque para conter 1 professor? Outro termo na moda: “Auto de Resistência” – este é usado para justificar execusões sumárias praticadas pela PM.

“Force de réaction”: terminologie mémorisée et d’usage automatique pour justifier le manque de préparation de la police à des situations comme celle-ci. Réagir contre le reporter qui est en train de faire son travail ? Un autre terme à la mode : ‘Résister à l’action de la police’ – ceci est utilisé pour justifier des exécutions sommaires pratiquées par la police. Douze hommes du bataillon de choc pour arrêter un professeur ?

Marco Mugnatto dénombre deux atteintes aux droits civiques :

O vídeo mostra justamente o que é mais condenável: censura. Censurou primeiro A FALA do rapaz, e depois a imprensa. Eu como cidadão de um país democrático exijo O MEU direito de saber o que acontece na minha cidade e no meu país, e de falar o que penso.

La vidéo montre justement ce qui est de plus condamnable : la censure. Ils ont censuré au début le droit à s'exprimer du jeune homme et puis ils ont censuré les médias. Moi, comme citoyen d’un pays démocratique, je revendique MON droit de savoir ce qu’il se passe dans ma ville et dans mon pays et de dire ce que je pense.

La blogosphère a agi vite, en mettant en ligne la vidéo et en donnant les informations qui n’avaient pas été communiquées dans les médias. Rogelio Casado publie le témoignage d’une autre mère, dont le fils, un étudiant à l’université de Brasilia, a été passé à tabac durant la manifestation :

[…] ele foi espancado pelo comandante da operação do DF […] foi muita violência, bateram tanto no ouvido dele que ele vai fazer exames, ameaçaram ele de morte e falaram que para a mulher dele ficar caladinha se não quisesse chorar no corpo dele. […] está uma confusão porque o pai dele quer que ele saia de BSB por um tempo, eles ameaçaram os filhos dele a mulher etc, pressão de tortura mesmo!

« … il a été frappé par un commandant de l’opération…c’était très violent, ils ont tellement frappé son oreille qu’il doit passer des examens, ils ont menacé de le tuer et ils lui ont dit que sa femme ferait mieux à se taire si elle ne voulait pas pleurer sur son corps. …On est maintenant dans des problèmes terribles, son père veut qu’il parte de Brasilia pour quelques temps, ils ont menacé ses enfants, sa femme, etc. C’est vraiment la pression de la torture !

Amanda Vieira publie sur son blog le récit de Jaciane Milanezi, une des étudiantes dans la manifestation, expliquant comment la police a attaqué les manifestants sans aucune raison, comme si elle “n'avait pas affaire à des citoyens qui obéissent à la loi” :

Foi nesse momento que BOPE e a Cavalaria pararam o trânsito e, acho eu, acreditando estarem lidando com bandidos, começaram a vir para cima dos manifestantes com bombas e todo o arsenal. Um manifestante foi pego, machucado, levado para o gramado. Alguns cinegrafistas da imprensa estavam bem próximos filmando toda esta cena e os policiais do BOPE começaram a bater neles e lançar bombas para que eles não conseguissem mais filmar. Eu estava atônita: o Estado, com o seu uso legítimo da força, impedindo a impressa de narrar os fatos ao resto da sociedade! Que democracia é esta? A relação entre a quantidade de policiais e a quantidade de manifestantes era tão desproporcional que eu me indagava o tempo todo: que instituições democráticas são essas que se utilizam da força em uma manifestação política?!?! Por que não optaram em redirecionar o trânsito e assegurar a manifestação? Por quê inibir a manifestação?

C’était à ce moment-là que la BOPE (bataillon des forces spéciales de la police) et la police montée ont arrêté la circulation et sont venus sur nous, avec des bombes et tout l’arsenal, en croyant, je pense, qu’ils avaient affaire à des malandrins. Un manifestant a été pris, blessé et amené sur la pelouse. Il y avait de gens des médias qui enregistraient la scène et les policiers de la BOPE ont commencé à les frapper et ont lancé des bombes pour qu’ils ne puissent plus filmer. J’étais étonnée : l’État utilise légitimement la force pour interdire aux médias de relater des faits de la société ! Quel type de démocratie est celle-ci ? Le rapport entre la quantité de policiers et la quantité de manifestants était si disproportionné que je me demandais constamment : quel genre d’institutions démocratiques sont celles-ci, qui utilisent la force dans une manifestation politique ?!?! Pourquoi n’ont-t-ils pas décidé de dévier le trafic pour que la manifestation passe ? Pourquoi disperser la manifestation ?

Emerson Luis a reconnu des amis sur le vidéo et sur les photos :

No vídeo, sendo agredido pelos policiais, está meu amigo Zé Ricardo, com quem trabalhei na campanha eletrônica do presidente Lula em 2006. Um cidadão trabalhador e engajado politicamente. Um militante dos mais ferozes pela igualdade social. […] A polícia, que deveria zelar pelos cidadãos e apoiar a queda do corrupto, prefere jogar bombas de gás, atirar balas de borracha e bater com cacetetes, tudo a mando do próprio picareta do Buritinga.

Dans la vidéo, mon ami Zé Ricardo est en train d’être frappé par la police, j’ai travaillé avec lui pendant la campagne sur Internet du président Lula en 2006. Un citoyen travailleur et impliqué politiquement. L'un des avocats les plus passionnés de l’égalité sociale. … La police qui devrait protéger les citoyens et aider la chute du corrupteur préfère tirer des bombes lacrymogènes, des balles de caoutchouc et battre avec des bâtons, sous le commandement de ce flibustier de gouverneur.

Twitpic by Cleudson Fernandes, Twitter user @cleudsonf, published with permission

Des échos de la dictature
Les Brésiliens se sont rappelé du coup d’état de 1964 et des 21 ans de dictature brutale qui l’ont suivi. De son côté, Pedro Carneiro Jr affirme que ce genre d'incidents sont une pratique courante de la police au Brésil, contraire à la constitution de 1988 et aux lois votées à sa suite, qui garantissent la liberté d’expression dans le pays :

L’odeur de la dictature peut se sentir dans l’air aujourd’hui. Finalement, c’est à qui, l’État ? Au peuple ou au gouverneur ? Ils sont à qui, les médias ? Est-ce qu’il y a vraiment une liberté de la presse ? Pourquoi la police amène le type loin des gens avec des caméras ? Pourquoi ont-ils attaqué le cameraman avec du gaz au poivre et des balles de caoutchouc ? Était-ce pour cacher la torture ? Était-ce pour cacher l’excès de corruption ? »

Claudio Versiani a mis en ligne des photos montrant la répression policière et des extraits de la déposition de Ricardo José Padilha, l’homme battu que l'on voit dans le vidéo.

Mas alguém precisa avisar ao distinto governador José Panetone Arruda que a ditadura acabou, faz tempo! E que a polícia existe para defender a porra do povo! “No camburão tiraram meus óculos, me deram tapas na cara e esfregaram meu rosto no assoalho. Eu perguntei porque estava sendo preso e um dos policiais mandou eu calar a boca se não me assassinaria. Que porra é essa?

Quelqu’un doit prévenir le distingué gouverneur José “Panetone” Arruda que la dictature est finie depuis très long temps ! Et que la police est là pour défendre le peuple, merde ! “Dans le fourgon, ils ont enlevé mes lunettes et ils m'ont frappé au visage et l'ont raclé contre le plancher du véhicule. J’ai demandé pourquoi ils m’avaient arrêté et un des policiers m’a dit de me taire sinon ils me tueraient”. C'est quoi, cette connerie  ?

Dans un commentaire sur le billet de Viomundo, le lecteur Edilson Cordeiro fait une prévision sombre :

Isso é só um experimento. Testando hipóteses repressivas e modalidades de golpes. Honduras é aqui.

Ça, c’est uniquement un essai. Essais d'hypothèses répressives et de modalités de coups d'état. Le Honduras est ici.

Sur un ton similaire, Paulo Pina a publié son dessin (ci-dessous) et a écrit une lettre ouverte au gouverneur Arruda et aux politiciens en général, les prévenant que les images de la violence policière et des chevaux piétinant les gens évoquaient des symboles des temps passés, une référence à la dictature :

Mandar cavalos para cima de estudantes é inaceitável e demasiadamente simbólico e por que não dizer parte da nossa escassa mitologia. Fora isso não deveríamos mexer com fantasmas. Fantasmas que espero que estejam descansando em paz. Esses fantasmas que me refiro já fugiram muito de cavalarias. Já pensou se eles decidem despertar? Centenas, milhares… Com isso toda vez que forem mandar a cavalaria pra cima da rapaziada, lembrem-se dos FANTASMAS!

Lancer les chevaux sur les étudiants, c’est inacceptable et trop symbolique, et pourquoi ne pas le dire, fait partie de notre maigre mythologie. À part ça, on ne devrait pas déranger les fantômes. Fantômes, qui, j’espère, reposent en paix. Ces fantômes auxquels je fais référence ont fui souvent devant la police montée.  Tu imagines s’ils décident de se réveiller ? Des centaines, des milliers… Alors, chaque fois que vous envoyer un cheval sur les jeunes, rappelez-vous des FANTOMES !
Illustration by Paulo Pina, published with permission

Illustration de Paulo Pina, reproduite avec autorisation

Le “Panettone-gate”

Le scandale qui a déclenché les manifestations a fait surface le 27 novembre, quand la Police Fédérale a publié des informations après une opération dénommée “Boite de Pandore”, une enquête sur la corruption du gouvernement local qui a commencé pendant les élections de 2006. Le gouverneur du District Fédéral Jose Roberto Arruda est suspecté d’être à la tête d'un système de corruption qui distribue environ 600 000 Reals par mois, qui bénéficient aux députés du district et à ses alliés. Le rapport d'enquête, qui se trouve maintenant devant la Cour suprême dej ustice, a “fuité” et a été publié sur le portail internet IG. Parmi les délits examinés figurent : conspiration, détournement de fonds, corruption active, corruption passive, enchères frauduleuses, fraudes électorales et fiscales.

Des vidéos  enregistrées en caméra cachée par Durval Barbosa, l’ex secrétaire du gouverneur Jose Roberto Arruda pour les affaires institutionnelles, qui coopère maintenant avec la police, sont aussi apparues sur l’internet. La première vidéo montre Arruda empochant l’argent d’un supposé pot-de-vin ; une autre vidéo montre l'attaché de presse du gouverneur Arruda, Omézio Bridges, recevant et mettant dans des sacs des rouleaux de billets. Quand Arruda a été interrogé sur la provenance de 50 000 Rials qu'il avait apparemment reçu en 2006, il a répondu que l’argent provenait des dons des entreprises et qu'ils étaient destinés à acheter des gâteaux  (des panetones) pour les pauvres. Pour soutenir cette version des faits, il a fait distribuer des bons de retrait pour 120 000 panettones en décembre 2009, le même jour, par coïncidence,où le scandale a éclaté.
An invitation to the demonstrations inspired on the panetonegate. Twitpic by Welder Rodrigues, twitter user @weldermm

Invitation a une manifestation, inspirée par le “panetone gate”. Les panetones sont devenus le symbole des manifestations contre la corruption au Brésil. Photo sur Twitpic de Welder Rodrigues (@weldermm sur twitter)

Cesar Zyakannazio présente un résumé du scandale, baptisé “Panetonegate”, qui a éclaté au moment précis où le gouverneur Arruda se mettait en campagne pour vaincre son rival Joaquin Roriz durant les élections de 2010 pour le gouvernement de l’état :

Aí apareceu o que começou como uma ’simples’ ação da PF; a “Caixa de Pandora” se abriu e a sexta-feira foi de fofocas, leaks e desmonte da imagem do governador, tão bem cuidada por rios de dinheiro em propaganda nos órgãos de imprensa locais. No final da sexta, o primeiro golpe: o inquérito inteiro, vazado primeiro na internet. E apareceu aquilo que defini “o escândalo de referência” – todas as modalidades de corrupção em um só inquérito. E o governador estava gravemente ferido, politicamente falando. E aí chegou o sábado. Quando parecia que o dia seria dedicado a regurgitar o imenso inquérito, aparece o batom na cueca, revelado primeiro no IG e depois repetido em todos os lugares. E, em dois dias, graças ao tempo real da internet, um governador que estava sólido se transformou num morto-vivo político.

Tout a commencé comme une simple opération de police, la ‘boite de Pandore’ s’était ouverte. Vendredi était le jour des cancans, des fuites et de effondrement de l’image du gouverneur, si bien soignée par l’argent versé aux médias. Le premier coup est arrivé à la fin de la journée, ce vendredi : le rapport d'enquête intégral a été publié sur internet. Et ce qui est apparu est ce que je définis comme un ‘scandale de référence’. Tous les aspects de la corruption en seulement une enquête. Le gouverneur était sérieusement blessé, dans le sens politique. Puis samedi est arrivé. Alors qu'il semblait que ce jour serait consacré à régurgiter l’énorme enquête, à ce moment-là se dévoile l’argent empoché et caché dans des sous-vêtements, révélé sur le portail Internet IG, puis repris partout. En deux jours, grâce au temps réel permis par Internet, le gouverneur, qui était si solide à son poste, s’est transformé en un politicien mort-vivant.

Une autre vidéo montre des députés chrétiens évangélistes avec Durval Barbosa, après un présumé rendez-vous dans son bureau, louant et remerciant Dieu d'avoir Barbosa à leurs côtés et du coup, de l’argent. La vidéo a été regardé plus de 83 000 fois en seulement une semaine et obtient un grand succès sur YouTube. Plusieurs blogueurs ont publié une retranscription de ‘la prière de la corruption’. Le pasteur Judiclay Silva commente :

As imagens do deputado distrital de seu partido, Rubens César Brunelli, recebendo dinheiro de um suposto esquema de propina deixaram o Brasil perplexo. Em outro vídeo, Brunelli aparece ao lado do presidente da Câmara Legislativa, Leonardo Prudente (DEM), orando pela vida de Durval Barbosa e pelo dinheiro entregue por ele. “Somos gratos pela vida do Durval, por ter sido instrumento de bênção para nossas vidas, para nossa cidade”, diz Brunelli. “Sabemos que somos falhos, somos imperfeitos, mas o seu sangue nos purifica”, diz o distrital. A oração dura cerca de dois minutos. Nela, Brunelli pede ainda “cobertura contra as investidas de homens malígnos contra a vida de Durval”.

Les images du député local du Parti Social Chrétien, Rubens César Brunelli, recevant de l’argent via le présumé système de corruption, ont laissé le Brésil stupéfait. Dans une autre vidéo, Brunelli est à côté du président de la Chambre des députés, Leonardo Prudente (du parti démocrate), il prie pour la vie de Durval Barbosa et pour l’argent qu’il a offert. ‘Nous sommes reconnaissant pour la vie de Durval, qu'il soit un instrument de bénédiction, pour nos vies et notre ville’, dit Ruben César Brunelli. ‘ Nous connaissons nos défauts, nous sommes imparfaits, mais que le sang [du seigneur] purifie’, affirme le député local. C’est une prière d'environ deux minutes. Brunelli prie même pour que ‘Durval soit protégé des attaques contre sa vie par des hommes mal intentionnés’.

Comme si ces vidéos ne suffisaient pas pour rendre les Brésiliens malades pour le reste de l’année,  d'autres vidéos et photos reliées à l'affaire sont apparues, montrant des rouleaux de billets changeant de mains et cachés dans les poches et même les chaussettes. Le blogueur IndicoEsse a publié quelques photos et fait un commentaire sarcastique.

Agora quem precisa apurar os fatos e ver se realmente se trata de propinas recebidas é a Polícia Federal. Não quero julgar. Se eu recebesse algum dinheiro grande, claro que só se não fosse dinheiro sujo, eu também esconderia. Nesse caso, é importante ver a origem de todo o dinheiro já que houve até uma oração para que Deus perdoasse eventuais falhas humanas.

Maintenant, c’est à la police fédérale d’éclaircir ces événements et de voir s'il s'agit vraiment de pots-de-vin. Je ne veux pas juger qui que ce soit. Si je recevais une grosse somme d’argent – a moins bien sûr que ce soit de l'argent sale – moi aussi, je la cacherais. Dans ce cas-là, il est important de connaitre l’origine de tout l'argent, puisqu’il existe même une prière pour que Dieu pardonne les éventuelles fautes humaines’ »

André Dutra a publié plusieurs BD montrant la ‘longue file du Panettone Brasilia’ et une liste de tous les politiciens impliqués dans le scandale, pour que les lecteurs n’oublient pas leurs noms durant la prochaine élection :

E a luta continua. Fora Arruda e toda a corja que se encontra no poder. 2010 é nosso!

Et la lute continue. Dehors Arruda et toute la racaille qui détient le pouvoir. 2010 est à nous !

Le gouverneur Jose Roberto Arruda, anticipant des suites pénales, a annoncé, à la fin de la semaine, qu'il quittait les Démocrates, un jour avant une réunion du parti DEM consacrée à son expulsion. Fabio Pannunzio suggère qu’il renonce aussi à  son mandat  :

Você só tem uma coisa positiva a fazer por todos nós, inclusive por você: Renunciar. Atalhar o sofrimento geral que está provocando. Deixe as pessoas corretas que vivem aqui buscar um outro caminho. Você não tem alternativa. Ou sai, ou saem com você.

Tu as seulement une chose positive à faire pour nous tous et même pour toi : renoncer. Arrête la souffrance générale que tu provoques. Laisses les gens bien qui habitent ici chercher un autre chemin. Tu n’as pas d’autre alternative. Soit tu sors, soit on te vire.

Twitpic by Gustavo O. Faria, Twitter user @gustavobsbfaria, used with permission.

Photo sur Twitpic de Gustavo O. Faria, ( @gustavobsbfaria sur Twitter) publiée avec autorisation

Les participants du mouvement  ‘Ôter Arruda’ font partie d’un mouvement d’étudiants en pleine croissance qui veulent délivrer le pays de corruption, et qui compte  environ 30000 militants d’après son site web. Une nouvelle manifestation a eu lieu le 16 décembre.

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