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Kazakhstan : Un journaliste assassiné lors d'un règlement de compte

Catégories: Kazakhstan, Droit, Média et journalisme, Médias citoyens


Sayat Shulembayev, 28 ans, journaliste pour le site de vidéos et d'informations Stan [1] a été brutalement assassiné à Almaty. Selon le producteur [2] de  Stan, Michael Pak, Sayat avait loué une chambre dans une maison près de la gare des bus. Les meurtriers ont assassiné le propriétaire et aurait éliminé le locataire journaliste pour supprimer un témoin compromettant [en russe]. Le site d'informations ne lie pas ce meurtre aux activités de journaliste de la victime.

Le quartier de la gare des bus est considéré comme l'un des plus mal famés d'Almaty, l'ancienne capitale du Kazakhstan. On suppose que le propriétaire de la maison avait des liens avec le milieu. Quelques jours avant le meurtre, il avait reçu des menaces et avait mis en garde Sayat, mais le journaliste n'avait pas pris cet avertissement au sérieux. Le jeune homme a été assassiné de plusieurs coups de couteau alors qu'il dormait.

Adam Kesher écrit [3] [russe]:

Je le connaissais et je l'ai croisé récemment au théâtre. Purée, on ne sait jamais quand on voit un  homme pour la dernière fois de sa vie. Je suis sans voix.  Un de ses collègues a dit “Ce n'est pas un sujet d'enquête. Il vivait dans un quartier mal famé. Et cela rend cette tragédie encore plus effrayante”.

Mursya écrit [4] sur Facebook [russe]:

Nous nous connaissions depuis l'école. Il était si heureux de déménager à Almaty [de Semipalatinsk, une province du nord-est du  Kazakhstan], il m'a raconté avec fierté son travail dans la publicité, puis plus tard dans le journalisme…Repose en paix.

Luginka, une collègue de Sayat Shulembayev, écrit [5] sur son blog [russe]:

Il pouvait être snob et sarcastique jusqu'à l'intolérable. Il voulait être le jeune homme à la mode et adorait les fêtes. Il faisait des blagues caustiques, mais il pouvait être blessé très facilement quand on se moquait de lui. Il lisait des livres difficiles et avait une attitude de défi.

Aujourd'hui, toutes les chaines de télé ont filmé son bureau. Les gens écrivent leurs derniers adieux sur Vkontakte [un réseau social]. Les agences de presse au Kazakhstan et en Russie ont parlé du meurtre et sous-entendent qu'il peut y avoir un mobile politique. Mais c'est juste un crime banal, et son absurdité le rend encore pire.

Il s'est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Il avait loué une chambre dans un mauvais quartier, probablement parce qu'il envoyait la plus grande partie de son salaire à sa famille. Le propriétaire avait de gros problèmes, et Sayat dormais dans sa chambre. Il voulait déménager le 30 décembre.  La dernière phrase de son dernier reportage est :  “Toute la vie est devant”.

Ce billet est également publié sur  neweurasia [6]