Pendant plus de deux semaines, 10.000 familles ont été logées dans des abris temporaires après que le niveau d'alerte a été élevé à 4 autour du volcan Mayon aux Philippines. Ces familles ont passé Noël et le Nouvel An dans des centres d'évacuation. Le Mayon est le volcan le plus actif des Philippines, avec 50 éruptions dans les 400 dernières années. Il se trouve dans la province d'Albay, au sud-est de l'île de Luzon.
L'Institut Philippin de Volcanologie et Séismologie a publié un rapport d'étape sur l'activité volcanique du Mayon [les liens sont en anglais]:
L'alerte de niveau 3 est en vigueur sur le Mayon, signifiant que la zone de 6 km de diamètre de Danger Permanent autour du volcan et celle de 7 km de Danger Etendu sur son flanc sud est devraient être libres d'activité humaine à cause des explosions soudaines qui peuvent engendrer de dangereuses coulées volcaniques
Un clip montrant des coulées de lave du Mayon :
Le Conseil National de Coordination des Catastrophes a publié cette mise à jour sur la situation des résidents des centres d'évacuation :
Le DSWD a rapporté qu'un total de 10.080 familles / 47.766 personnes provenant de 32 barangays en cinq (5) municipalités et trois (3) villes d'Albay étaient concernées
Au 2 janvier 2009, vingt-huit (28) centres d'évacuation sont toujours ouverts abritant temporairement 9.470 families / 44.938 personnes
DERNIERE HEURE : 96 pour cent des évacués sont à présent rentrés chez eux.
La situation aurait besoin d'être améliorée dans certains abris :
Les toilettes ne sont pas conformes dans les camps d'évacuation avec un taux de 1 pour 45 à 1 pour 28 par latrine (le standard de l'OMS est de 20/ latrine).
Les établissements scolaires publics ont été utilisés comme centres d'évacuation :
Quarante-cinq (45) écoles ont été désignées centres d'évacuation : 21 dans la province d'Albay, 11 à Legazpi, 6 à Ligao et 7 à Tabaco
Les classes de toutes les écoles dans un rayon de 8 km autour du Mayon ont été suspendues et les autorités scolaires ont reçu l'instruction d'élaborer des stratégies d'emploi du temps et de déplacement permettant aux élèves utilisant ces salles de classe d'évacuation de retrouver les cours dès que possible et aux élèves évacués de suivre les leurs dans les locaux de l'école d'évacuation.
Le Centre Civique de réaction aux Catastrophes est allé voir des abris temporaires non visités par les médias. Voici ce qu'a observé leur équipe :
…les familles déplacées commencent à ressentir le fardeau d'une vie en transit. Surpopulation et promiscuité, problèmes de santé et d'hygiène, approvisionnement insuffisant et pertes de revenu ne sont que quelques-uns des sujets d'inquiétude des évacués.
Habituellement, 12 familles soit environ 55 personnes s'entassent dans une salle de classe. Il y a à peine assez d'espace dans cette pièce de 7 mètres sur 7. Les évacués sont serrés à raison d'une personne dans moins d'un mètre carré, loin en-dessous des 3,5 mètres carrés recommandés par individu.
Les évacués dorment en général sur des matelas de plastique sur le sol en ciment. Ce qui rend ces journées les plus froides de l'année bien plus insupportables que la normale, aux dires des évacués.
Dans les centres, les familles partagent d'ordinaire des repas de riz, nouilles et conserves fournis par les organismes d'aide humanitaire. Ce régime monotone n'a été enrichi qu'une seule fois par une ration de fruits et autres le jour de Noël.
Habituellement, il y a une ou deux installations pour se laver par camp. Certains évacués doivent faire la queue jusqu'à une heure s'ils veulent prendre une douche rapide.
Des problèmes médicaux commencent à émerger dans les camps d'évacuation. Refroidissements et maladies respiratoires sont communs, aggravés par le froid. Des cas de conjonctivite (yeux irrités), une infection hautement contagieuse, ont été rapportés dans au moins un centre d'évacuation.
Comme de nombreux habitants devant être évacués sont des paysans, les autorités ont aussi ordonné l'évacuation du bétail pour que les gens ne retournent pas dans les zones de danger.
Du fait des mauvaises conditions d'hébergement dans de nombreux centres d'évacuation, de nombreux résidents ont été contraints de retourner chez eux chercher des fournitures indispensables
Avant l'imposition du couvre-feu de 24 heures, des résidents, pour la plupart des hommes, ont bravé les zones de danger pour rassembler les fournitures manquant dans les centres d'évacuation, telles que bois de chauffage, tubercules et légumes. Par manque d'approvisionnement en eau et de toilettes, les femmes ont aussi tenté de regagner leurs maisons dans la journée pour faire la lessive et assurer leur hygiène personnelle.
cbanga360 a aussi relaté la souffrance des enfants dans de nombreux centres d'évacuation :
Les “anciens” habitants qui étaient chez eux sur les pentes du nerveux volcan Mayon, au cône presque parfait, ont passé leur premier Noël et Jour de l'An dans un environnement exigu et surpeuplé.
Dans tous les autres centres, il y a de nombreux enfants de tous âges qui souffrent dans le silence et l'inconfort, pour ne rien dire de la crainte et de l'incertitude permanentes sur leur situation difficile.
Tonyo Cruz donne les informations sur les centres de collecte et les coordonnées bancaires pour les dons par l'intermédiaire du Bicol Movement for Disaster Response (Mouvement Bicol de réaction aux catastrophes).
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