[Sauf exception, les liens suivants sont en portugais] Maintenant que vous avez fait la connaissance de certaines des peurs, légendes et croyances populaires d’Amérique latine sélectionnées par Juliana Rincón [en anglais] dans ses deux articles sur le sujet (ici et là [en français]) publiés sur Global Voices, le moment est venu de plonger tête la première dans l’univers populaire et imaginaire du Brésil [en anglais].
Le premier de ces trois articles nous transportera autour d’un feu de camp virtuel pour écouter des histoires de fantômes et d’enchantements issus de l’imaginaire brésilien et présents sur la lusosphère (blogosphère en portugais), tout particulièrement sur les sites dédiés au folklore et à la culture du Brésil.
L’un des meilleurs sites Internet sur les légendes et le folklore au Brésil est celui de Jangada Brasil, un magazine en ligne reconnu, dédié à la culture populaire brésilienne. Ce site qui dispose d’une collection, succincte mais formidable de récits et de légendes est un passage obligé pour tout internaute lusophone qui souhaite les lire. C’est grâce à Jangada Brasil que nous commencerons cette veillée autour du feu avec des histoires sur le Negrinho do Pastoreio, la terrible Cuca et la légende plus urbaine de la Loira do Banheiro :
Negrinho do Pastoreio
Escravo, órfão, o menino pertencia a um fazendeiro rico, cruel e arrogante. Maltratado por todos, principalmente pelos filhos do senhor, sofreu inúmeros castigos e barbaridades. Ao perder a tropilha de cavalos de seu amo, foi surrado sem piedade. Seu corpo moribundo foi, então, jogado à boca de um enorme formigueiro, para que as formigas o devorassem. No dia seguinte, o fazendeiro, atormentado, correu ao local e não mais encontrou o supliciado. Em vez disso, viu Nossa Senhora e o Negrinho, seu afilhado, são e feliz, montado em um cavalo baio, pastoreando uma tropilha de cavalos invisíveis.
O Negrinho do Pastoreio é mito de origem gaúcha, com fundamentos católicos e europeus, divulgado com finalidades morais. A compensação e redenção divinas aos sofrimentos terrenos. A tradição popular concedeu-lhe poderes sobrenaturais, canonizando-o. Possui inúmeros devotos. Afilhado da Virgem, encontra objetos perdidos, bastando prometer-lhe um toco de vela que será dado à madrinha. Em algumas versões, oferece-se também, um naco de fumo para o menino.
Ce garçon était un esclave orphelin appartenant à un propriétaire terrien arrogant, cruel et fortuné. Cible des mauvais traitements de tous, notamment des fils du propriétaire, il subit de nombreuses tortures et souffrit d’autant de blessures. Un jour, après qu’il eut perdu la trace d’un des troupeaux de chevaux de son maître, le garçon fut battu sans pitié, et son corps pratiquement sans vie fut abandonné au sommet d’une fourmilière géante pour y être dévoré. Le lendemain, le propriétaire ayant la conscience tourmentée, retourna à la fourmilière mais le cadavre du pauvre garçon demeura introuvable. A la place, il rencontra la vierge Marie montant un cheval sauvage aux côtés du garçon, qui se révéla être son filleul, rayonnant de santé et de joie, et menant un groupe de chevaux invisibles.
Le Negrinho do Pastoreio [qui peut être sommairement traduit par « le petit berger noir »] est un récit gaúcho [présent dans le sud du Brésil ou en Argentine] édifiant, d’origine catholique et européenne, sur la rédemption et la compensation divine des souffrances subies sur terre. La tradition populaire attribue à ce garçon des pouvoirs surnaturels, le transformant en un quasi-saint. Il est l’objet de la dévotion de nombreux croyants. Filleul de la vierge, il peut retrouver des objets perdus si vous lui promettez de brûler un bout de cierge pour sa marraine. Dans certaines versions, il peut aussi demander une pincée de tabac en contrepartie de son aide.
A Cuca
A cuca é um papão, um ente fantástico que mete medo às crianças causando pavor. Sua aparência varia de lugar para lugar, mas a maioria das pessoas diz que ela tem a forma de uma velha, bem velha e enrugada, corcunda, cabeleira branca, toda desgrenhada, com aspecto assustador. Ela só aparece à noite, sempre procurando por aquelas crianças que fazem pirraça e não querem ir dormir cedo. Então, a cuca as coloca num saco, levando-as embora para não se sabe onde e faz com elas não se sabe bem o que, mas, com toda certeza, trata-se de algo muito terrível.
Ela também é chamada de coca ou coco e assombra crianças de Portugal, Espanha, alguns países africanos e tribos indígenas brasileiras. Em alguns lugares ela é um velho, em outros, se parece com um jacaré ou uma coruja.
Existem muitas canções e versos sobre a cuca. Luís da Câmara Cascudo, em Geografia dos mitos do Brasil, indica a seguinte cantiga, comum no Nordeste brasileira:
Dorme, neném
Se não a cuca vem
Papai foi pra roça
Mamãe logo vem
Cuca est un croque-mitaine [en français], un être fantastique dont on menace les enfants et qui provoque leur terreur. Son apparence varie selon les régions, mais la plupart des gens disent qu’il s’agit d’une sorcière, très vieille et ridée, courbée et bossue, avec une tignasse de cheveux blancs, et que la voir suffit à vous terrifier. Elle apparaît seulement de nuit, à la recherche des enfants désobéissants qui refusent de se coucher tôt. La Cuca met alors ces enfants dans un grand sac, et les emporte on ne sait où, pour leur faire on ne sait quoi, mais certainement des choses horribles.
On l’appelle coca ou coco et elle terrorise les enfants au Portugal, en Espagne, dans certains pays d’Afrique et aussi dans quelques tribus indigènes brésiliennes. Pour certains, elle est un vieil homme, pour d’autres, ailleurs, elle ressemble à un alligator ou à une chouette.
Nombreux sont poèmes et chansons qui parlent de la Cuca. Dans son livre « Geografia dos Mistos do Brazil » [« La géographie des mythes brésiliens »], Luís da Câmara Cascudo s’arrête sur la chanson populaire suivante, très répandue dans le nord est du Brésil :
« Dors, l’enfant
Ou la cuca va venir
Papa travaille en ce moment
Et Maman va bientôt revenir »
A loira do banheiro
Ela vive nos banheiros das escolas. Possui farta cabeleira loira, é muito pálida, tem os olhos fundos e as narinas tapadas por algodão, a fim de que o sangue não escorra. Causa pânico entre os estudantes.
Dizem que era uma aluna que gostava de cabular as aulas, escondendo-se no banheiro. Um dia, caiu, bateu com a cabeça e morreu. Agora, seu fantasma vaga à espera de companhia, assombrando todos aqueles que fazem o mesmo que ela costumava fazer. Em outras versões, é uma professora que se apaixonou por um aluno. Terminou assassinada, a facadas, pelo marido traído. Tem o rosto e o corpo ensangüentados, as roupas em frangalhos.
Loura ou loira do banheiro, menina do algodão, big loura. Lenda urbana contemporânea que ocorre, com modificações, em todas as regiões do Brasil. Algumas vezes é uma mulher feita, outras vezes, uma menina. Os locais de sua aparição podem variar: escolas, centros comerciais, hospitais. Entre os caminhoneiros, surge nos banheiros de estrada, de costas, linda, corpo perfeito, belas pernas. Porém, ao se voltar para sua vítima, com o rosto sangrento, causa o horror.
Acredita-se, também, que seja possível invocá-la. Para isto, basta apertar a descarga por três vezes seguidas ou chutar, com força, o vaso sanitário. Então, ela aparecerá, pronta para atacar a primeira pessoa que entrar no banheiro.
Elle vit dans les toilettes des écoles. Elle a les cheveux longs et d’un blond soutenu, la peau très pâle, les yeux larmoyants et du coton dans les narines pour empêcher le sang d’en couler. Elle génère la panique parmi les élèves. D’après certains, autrefois, elle aussi était une élève et elle séchait les cours en se cachant dans les toilettes. Un jour, elle y est tombée et sa tête a heurté quelque chose, la tuant sur le coup. Son fantôme erre désormais à la recherche de compagnie et hante quiconque aime recourir aux mêmes astuces qu’elle. Dans d’autres versions de l’histoire, elle aurait été une maîtresse amoureuse d’un élève et son époux délaissé l’aurait poignardée à mort. Son visage et son corps seraient rouges de sang et ses vêtements réduits à des haillons.
Loira do Banheiro [« la petite blonde des toilettes »], menina do algodão [« la fille au coton »], grosse loura [« la grosse blonde »], on retrouve cette légende urbaine contemporaine, avec de légères variations, dans toutes les régions du Brésil. Parfois, il s’agit d’une femme adulte, d’autres fois, seulement d’une enfant. Les endroits qu’elle hante peuvent varier : des écoles, des centres commerciaux ou des hôpitaux. Aux dires des chauffeurs de camion, elle apparaît dans les toilettes publiques, de dos, très belle, avec un corps parfait et des jambes splendides, mais quand elle se retourne, son visage est recouvert de sang et elle terrifie ceux qui la regardent.
Certains pensent qu’on peut la faire apparaître. Pour cela, il n’y aurait qu’à tirer la chasse d’eau trois fois puis donner un violent coup de pied dans le siège des toilettes. Elle apparaîtrait alors, prête à attaquer la première personne qui se présenterait dans les toilettes.
D’autres refusent d’assimiler la Loira do Banheiro à la Grosse Loura. Il y en a même pour dire qu’il n’existe aucun fantôme du nom de Grosse Loura au Brésil. L’une de mes amies, experte des légendes urbaines autour de la Loira do Banheiro, m’a raconté qu’on peut faire apparaître son fantôme de nombreuses autres manières, par exemple en utilisant du sang ou en parlant devant un miroir. Dans certains cas, la Loira do Banheiro viendra s’emparer de celui qui l’appelle. Dans d’autres versions de cette légende, elle est morte après avoir été violée, alors qu’elle séchait les cours en se cachant dans les toilettes. Tous ces faits sont hautement mystérieux et nous nous y plongerons plus profondément dans la deuxième partie de cette série.
Sur le site PerfeitaUniao.org, on trouve des tas d’histoires et de mythes brésiliens comme, par exemple, le Boitatá, équivalent brésilien du Will o’ Wisp britannique [en français], la Luz do Mal latino-américaine, la légende de la Curupira, ainsi que les récits sur Iara Mãe-d'Água [”Iara mère des eaux”] et Uratau, l’oiseau dont le chant effraie le caboclos [en français] mais enchante les indigènes de la tribu Tupi-Guarani :
Boitatá
Esta é uma versão brasileira do mito explicativo do fogo-fátuo ou santelmo, existente em quase todas as culturas. Na Alemanha, ele é a Irrlicht (a luz louca), que é carregada por minúsculos e invisíveis anões. Na Inglaterra é o Jack with a lantern que, em forma de fantasma, guiava os viajantes pelos charcos e banhados; na França é o Sinistro Moine des marais (monge dos banhados), com as mesmas finalidades de guias de pântanos; em Portugal são as alminhas, as almas dos meninos pagãos ou a alma penada que deixou dinheiro enterrado não se podendo salvar enquanto este ficar infrutífero.
No Brasil é um mito dos mais antigos e de origem quase que totalmente indígena. Seria uma cobra-de-fogo que vagava pelos campos, protegendo-os contra aqueles que os incendeiam. Às vezes transformava-se em grosso madeiro em brasas que fazia morrer, por combustão, aquele que queima inutilmente os campos. O boitatá foi citado por Padre Anchieta em carta de São Vicente de 31 de maio de 1560. O padre traduziu o nome por “cousa de fogo, o qiue é todo fogo”. Mbai, coisa e tatá, fogo, davam a versão exata: um fogo vivo que se desloca, largando um rastro luminoso. Como há outra palavra tupi parecida, mboi, cobra; chegou-se a mboi-tatá, a cobra de fogo. Também é conhecido como uma serpente de fogo, que reside na água, ou uma cobra grande que mata os animais, comendo-lhe os olhos; por isso fica cheia de luz de todos esses olhos. Touro ou boi que solta fogo pela boca. Espírito de gente ruim, que vaga pela terra, tocando fogo nos campos ou saindo que nem um rojão ou tocha de fogo, em variantes diversas. É conhecido por diversos nomes em diferentes regiões do Brasil.
No Norte e Nordeste é chamado de batatão, no Centro-Sul de boitatá, bitatá, batatá e baitatá. Já em Minas Gerais também é conhecido como batatal, e ainda como biatatá, na Bahia. Prudentemente, Anchieta dizia: “O que seja isto, ainda não se sabe com certeza”.
Il s’agit d’une version brésilienne de la croyance à l’origine du Will o’ Wisp ou du feu de Saint-Elme, qui existe dans presque toutes les cultures. En Allemagne, c’est le Irrlicht (le feu follet) porté par des nains si petits qu’on ne peut presque pas les voir ; en Angleterre, c’est Jack Lantern, un fantôme qui guide les voyageurs à travers les marais et marécages ; en France, on parle du sinistre moine des marais, qui a les mêmes attributs que les guides des marais ; au Portugal, il y a les alminhas (« petits esprits »), les esprits de garçons païens, ou encore l’apparition d’un esprit qui a enterré un trésor et ne peut trouver le repos tant qu’il n’a pas été découvert.
Au Brésil, ce mythe est l’un des plus anciens, d’une origine presque complètement indigène. Il s’agit d’un serpent de feu qui parcourt les champs pour les protéger contre quiconque essaierait d’y mettre le feu. Parfois, il se transforme en un feu de bois ardent qui brûle vif celui qui a mit feu aux champs sans raison. Dans sa lettre de Saint Vincent du 31 mai 1560, le prêtre Anchieta [en français] fait référence au boitatá dont il a traduit le nom comme « quelque chose en feu, qui n’est que du feu ». Mbai signifie chose et tatá feu, ce qui reflète exactement l’image d’un feu animé qui laisse un sillage incandescent derrière lui. Comme il existe un autre mot proche du langage tupi, mboi, qui signifie serpent, on arrive à mboi- tatá, le serpent de feu. On dit également qu’il s’agit d’un serpent de feu qui vit dans l’eau, ou d’un grand serpent qui tue les animaux et mange leurs yeux, raison pour laquelle il irradie d’une lumière intense, la lumière de leurs yeux. [Ce peut être] un taureau ou un bœuf qui laisse échapper du feu par son museau, ou l’esprit d’une mauvaise personne qui erre sur les terrains, enflammant les champs ou se déplaçant partout dans le vacarme d’un pétard ou la lumière d’une torche, selon des versions divergentes. Il est connu sous différents noms selon les régions du Brésil.
Dans le nord-est on l’appelle batatão, dans le centre-sud, boitatá, bitatá, batatá et baitatá. Dans l’état du Minas Gerais, on l’appelle batatal, et à Bahia biatatá. Le prêtre Anchieta avance prudemment : “On ne peut pas encore dire de manière certaine ce que c’est”.
Curupira, Saci and others, par ~ferigato sur DeviantART. Publié sous licence Creative Commons BY-NC-ND-3.0
Curupira
A primeira assombração indígena a ser adotada pelos europeus foi o curupira. Anchieta se refere a ele em carta de 30 de maio de 1560, escrita de São Vicente, São Paulo: “É coisa sabida e pela boca de todos corre que há certos demônios a quem os brasis chamam de Corupiras, que acometem aos índios muitas vezes, no mato, dão-lhes de açoites, machucam e matam. São testemunhas disso alguns de nossos irmãos que viram, algumas vezes, os mortos por eles. Por isso, costumam os índios deixarem em certos caminhos, que por ásperas brenhas vai ter ao interior das terras, no cume da mais alta montanha, quando por cá passam, penas de aves, abanadores, fechas e outras coisas semelhantes, como uma espécie de oblação, rogando fervorosamente aos curupiras que não lhes façam mal”. É um dos poucos casos de oferenda propiciatória que se verifica entre os índios brasileiros. A criação de mito semelhante se verifica em quase todas as culturas antigas.
O curupira é descrito como um indiozinho ágil, de pés voltados para trás, cabelos vermelhos ou cabeça raspada, protetor das árvores e da caça, senhor dos animais que habitam a floresta. Antes das grandes tempestades, percorre a mata percutindo o tronco das árvores para assegurar a sua resistência. Personifica o rumor da floresta e as incertezas de quem se aventura mata adentro. Quando quer pode ser bondoso. Mas, em geral, ele voltava-se contras os caçadores em defesa dos animais.
Seu assobio estridente é motivo para o caçador se apavorar e perder-se na mata. Nota-se que não é um gênio bom. É enganador e assassino. Seus pés virados iludem os perseguidores por deixar rastros falsos no chão. Pode, contudo, ajudar a alguns caçadores em troca de comida, dado-lhes armas e transmitindo-lhes segredos que, se revelados, são punidos com a morte.
La première histoire d’esprit indigène à être adoptée par les européens a été celle de curupira. Anchieta y fait référence dans sa lettre du 30 mai 1560 écrite à São Vicente, à São Paulo : “On sait, notamment par la rumeur populaire, que certains démons nommés Curupiras par les brasis [comme il appelait les indiens d’Amérique], poursuivent souvent les indiens dans les bois et les battent, les blessent et les tuent. Certains de nos frères en témoignent ; ils en ont vu se faire tuer par eux. C’est pourquoi les indiens ont pour coutume de laisser des plumes d’oiseaux, des éventails, des flèches, et d’autres objets similaires en guise d’offrandes, au sommet des plus hautes collines lorsqu’ils suivent certaines pistes qui les emmènent, au travers de sentiers accidentés, au cœur des forêts. Ils implorent avec ferveur curupiras de ne leur faire aucun mal ». Il s’agit d’un des rares cas vérifiés d’offrandes expiatoires faites par des populations indigènes au Brésil. Presque toutes les cultures anciennes confirment la création de croyances similaires.
Curupira est décrit comme un petit indien très agile, dont les pieds sont tournés vers l’arrière, à la chevelure d’un rouge feu ou bien chauve. Gardien des arbres et des animaux, il règne en maître sur l’ensemble des animaux de la forêt. Avant de grosses tempêtes, il se promène le long des bois en tambourinant sur les troncs des arbres pour s’assurer de leur résistance. Il incarne les sons de la forêt et les incertitudes qu’il y a à s’aventurer en milieu sauvage. Il peut être généreux quand il veut. Il s’en prend généralement aux chasseurs, pour défendre les animaux. Son sifflement haut perché panique les chasseurs et leur fait perdre leur chemin dans les bois. Tout le monde sait qu’il n’est pas bienveillant et, qu’au contraire, son esprit est trompeur et meurtrier. Ses pieds tournés vers l’arrière laissent de fausses pistes sur le sol et trompent ses poursuivants. Parfois, en échange de nourriture, il peut aider les chasseurs en leur donnant des armes et en leur confiant des secrets qu’ils ne doivent pas révéler, sous peine de s’exposer à une sanction mortelle.
Iara, a Mãe-d'água
Alguns mitos brasileiros misturaram-se a lendas européias. Como exemplo começamos com uma estória que viajantes portugueses encontravam por aqui. Eles ouviam falar de um fantasma marinho, afogador de índios, que espantava pescadores e lavadeiras, era o “ipupiara”, um monstro meio homem, meio peixe, que para se divertir, saía das águas para matar. Tempos mais tarde o ipupiara tornou-se a “uiara”, uma versão portuguesa da sereia. Depois uiara virou “iara” que “significa senhora das águas”, também conhecida como mãe-d'água. Depois de várias transformações a lenda conta que a mãe-d'água é uma bela mulher de longos cabelos loiros e olhos verdes, que vive em um palácio no fundo das águas, para onde atrai os jovens com quem deseja casar.
Certaines croyances brésiliennes ont été croisées avec des légendes européennes. Pour commencer, prenons l’exemple de l’histoire que les voyageurs portugais ont entendue ici [au Brésil] à propos d’un fantôme des mers appelé « ipupiara », qui a noyé des indiens et emporté au large des pêcheurs et des lavandières. C’est un monstre mi-homme, mi-poisson qui sort de l’eau pour tuer par plaisir. Plus tard, « ipupiara » est devenu « uiara », une version portugaise de la sirène. « Uiara » est alors devenu « iara » qui signifie « dame des eaux », aussi connue comme « mère des eaux ». Après avoir subi plusieurs transformations, la légende raconte que la mère des eaux est une très belle femme avec de longs cheveux blonds et des yeux verts, qui vit dans un palace sous les eaux, où elle attire les jeunes hommes qu’elle veut épouser.
Uratau
O uratau é um pássaro solitário e de hábitos noturnos que dificilmente se deixa ver. Pousado na ponta de um galho seco, fitando a lua e estremecendo a calada da noite, emite seu canto tenebroso assemelhado a um lamento humano. Por este motivo, o povo também o chama de “mãe-da-lua”. Seu grito talvez seja o mais assustador de todos, entre as aves. “Meu filho foi, foi, foi…” – interpreta o povo. Por causa de seu grito, o uratau é muitas vezes associado a maus presságios, mas segundo a mitologia tupi-guarani, é uma ave benfazeja.Segundo a lenda, uma moça guarani chamada Nheambiú, apaixonou-se profundamente por um bravo guerreiro tupi chamado Cuimbaé, que caíra prisioneiro dos guaranis. Nheambiú pediu a seus pais que consentissem o casamento com Cuimbaé. Todos os insistentes pedidos foram negados, com a alegação que os tupis eram inimigos mortais da nação guarani. Não podendo mais suportar o sofrimento, Nheambiú saiu da taba. O cacique mobilizou seus guerreiros na procura da filha e, após uma longa busca, a jovem índia foi encontrada no coração da floresta, paralisada e muda, tal qual uma estátua de pedra, sem dar nenhum tipo de sinal de vida. O feiticeiro da tribo alegou que Nheambiú perdera a fala para sempre, a não ser que uma grande dor a fizesse voltar a ser o que era antes. Então a jovem recebeu todos os tipos de notícias tristes, a morte de seus pais e amigos, mas ela não dava nenhum sinal, até que o pajé falou “Cuimbaé acaba de ser morto”. No mesmo momento a moça, lamentando repetidas vezes, tomou vida e desapareceu dentro da mata. Todos que ali estavam transformaram-se em árvores secas, enquanto que Nheambiú tomou a forma de um uratau e ficou voando, noite após noite, pelos galhos daquelas árvores amigas, chorando a perda de seu grande amor.
L’“uratau” est un oiseau solitaire et nocturne qui fait en sorte que les autres créatures ne le voient pas. Perché au bout d’une branche morte, Il fixe la lune et tremble au plus noir de la nuit. Son chant, qui ressemble à un gémissement humain inspire l’horreur. L’homme de la rue l’appelle en conséquence le « mãe-de-lua » (mère de la lune). Ses cris sont peut-être les plus terrifiants parmi tous les oiseaux. « Meu filho foi, foi, foi…” [“Mon fils est parti, parti, parti…”], entendent les gens. Ses cris font que l’uratau est communément associé aux mauvais présages, mais selon la mythologie Tupi-Guarani, cet oiseau est bienveillant.
La légende veut qu’une sirène Guaraní du nom de Nheambiú soit tombée amoureuse d’un courageux guerrier Tupi appelé Cuimbaé, retenu captif par les Guaraní. Nheambiú demanda alors à ses parents leur accord pour épouser Cuimbaé. Les Tupi ayant juré d’être les ennemis mortels de la nation Guaraní, ses suppliques restèrent vaines. Incapable de surmonter sa peine, Nheambiú quitta le taba [village]. Le cacique [chef indigène] rassembla ses guerriers pour récupérer sa fille disparue. Après une recherche laborieuse, la jeune indienne fut retrouvée au cœur de la forêt, immobile et muette comme une statue de pierre, sans donner aucun signe de vie. Le sorcier de la tribu prétendit que Nheambiú avait perdu sa voix pour toujours et que seule une grande douleur pourrait lui faire retrouver son état d’origine. On raconta à la jeune fille toutes sortes de choses tristes, comme par exemple que ses parents et amis étaient morts, mais elle ne montra aucun signe d’amélioration. Le pajé [guérisseur et sorcier de la tribu] dit alors « Cuimbaé vient d’être tué ». A ce moment précis, la fille gémit plusieurs fois, s’anima et disparut dans la jungle. Tout ceux qui était présents furent transformés en arbres morts, Nheambiú prit la forme d’un uratau et continua à voler, nuit après nuit, parmi les branches de ces arbres amis, en se lamentant de la perte de son plus grand amour ».
En parlant de culture brésilienne, le site collaboratif brésilien Overmundo, internationalement connu et lauréat du Nica d’or dans la catégorie Communautés Numériques à la remise des prix Ars Electronica, présente de nombreux articles très intéressants à propos des légendes et croyances brésiliennes. L’une d’elles, qui sort du lot et a attiré mon attention, traite d’un groupe d’écrivains et d’illustrateurs du sud du Brésil qui rédige un roman graphique intitulé « Um Outrou Pastoreio » [« Un autre berger » en portugais]. Ce dernier mêle dessin, photographie, collage, prose et poésie pour raconter de nouveau la vieille croyance du Negrinho do Pastoreio :
Fazemos uma releitura da lenda do Negrinho do Pastoreio, mais conhecida pela versão do escritor regionalista João Simões Lopes Neto, publicado no livro “Lendas do Sul”, em 1913. A esta trama inicial costuramos elementos da religiosidade afro-brasileira, lendas africanas e pencas de referências das histórias em quadrinhos.
Uma curiosidade: o livro Lendas do Sul foi a primeira obra literária em português publicada pelo Projeto Gutenberg, instituto que distribui gratuitamente livros e e-books na internet.
Selon les auteurs du billet, qui sont également les auteurs du projet de roman graphique, « le projet a beaucoup changé » et son évolution peut être suivie sur le blog et sur le site du projet.
La masse d’esprits, de légendes, de croyances et d’histoires populaires que compte l’imaginaire brésilien, qu’ils émanent des banlieues ou des régions rurales du pays, est aussi importante et variée que le pays qui en est le berceau. Ces créatures imaginaires et celles qui suivront dans les deux prochains articles, ne sont qu’une partie des milliers qui grouillent dans l’imagination brésilienne et qui animent par conséquent les sites, blogs et forums en ligne sur le net brésilien. Si pour certains, les temps modernes représentent la mort de l’imagination populaire, d’autres pensent qu’Internet est une nouvelle frontière, un nouvel espace sur lequel diffuser ces légendes, même si elles sont transposées loin de leurs lieux de naissance et de transmission traditionnels. Nous, à Global Voices, on continue à surveiller les divagations de ces créatures sur la Lusosphère brésilienne. Mais on laisse les lumières allumées pendant ce temps là, au cas où…
La miniature de ce billet est basée sur img_8055-1_edited-1-cropped par visionshare sur Flickr. L’image a été reproduite selon la licence américaine Creative Commons BY-NC 2.0