Un regard global sur la lutte contre la corruption

Le 18 janvier Global Voices a lancéle Réseau “Technologie pour la Transparence” [Technology for Transparency Network, en anglais comme tous les liens], un projet de recherche participative qui vise à recenser des projets sur internet qui militent pour plus de transparence, de responsabilité gouvernementale et d’engagement civique. Ce billet est le premier d’une série qui a pour but d’examiner de tels sujets à travers les yeux des blogueurs dans le monde entier. Pour commencer, nous regardons comment les blogueurs ont réagi à la Journée internationale de la lutte contre la corruption, qui a été adoptée en 2003 avec la signature de la Convention de l’ONU contre la corruption et qui est marquée chaque année le 9 décembre.
Sur Space of Transparency, le blog officiel de Transparency International, Georg Neumann partage ses réflexions sur l’état de l’activité contre la corruption en 2009:

Progressivement, ceux qui luttent contre la corruption se sont trouvés dans la  ligne de mire. Les journalistes qui couvrent la corruption dans la vie politique et dans la société, comme le sri-lankais Lasantha Wickramatunga, y ont laissé leur vie. En Bosnie-Herzégovine, au Burundi, au Guatemala, ou au Zimbabwe, ils ont été menacés ou réduits au silence. La Journée de la lutte contre la corruption représente une journée de commémoration, de reconnaissance et d'hommage à ces personnes courageuses et sans peur, qui sont allées en prison ou qui ont perdu leur vie pour croire que la lutte contre la corruption rendra le monde meilleur.

Georg Neumann remarque également que l’année 2009 a vu l’adoption d’un mécanisme de révision défectueux qui n’exige pas des États-membres de se renseigner auprès des ONG indépendantes installées dans leur pays. Dans une vidéo publiée sur YouTube, Peter Eigen, le fondateur de Transparency International, décrit en 5 minutes l’importance de la société civile dans la lutte contre la corruption et pour une meilleure gouvernance :


Il n’y avait pas que de mauvaises nouvelles en 2009, écrit Georg Neumann. Il existe à ce jour 40 Centre de soutien et de conseils juridiques dans le monde qui fournissent des conseils juridiques aux victimes de la corruption. En outre, des médias sociaux en ligne se sont révélés des instruments puissants pour promouvoir la transparence et la lutte contre la corruption. En Inde, par exemple, J. N. Jayashree a mis en place un wiki pour protéger son mari lorsque la sécurité de celui-ci était menacée suite à ses activités. Au Maroc, un vidéaste anonyme met sur YouTube des vidéos montrant des policiers qui empochent des pots-de-vin.
Sur Global Voices, plusieurs billets ont été consacré à la Journée de la lutte contre la corruption. Bhumika Ghimire a noté que le Népal est classé parmi les pays les plus corrompus du monde par Transparency International. Par les liens donnés vers d’autres blogs népalais, le billet de Bhumika montre à quel point la corruption au Népal influence l’économie, la gouvernance, les travaux publics, et même le mariage.

Twitpic by Cleudson Fernandes, Twitter user @cleudsonf, published with permission

'Arruda Out'. Photo de Cleudson Fernandes ( @cleudsonf sur Twitter), publiée avec autorisation

Au Brésil, des incidents ont éclaté durant la Journée de la lutte contre la corruption entre la police et des manifestants violence

Les manifestants ont demandé une procédure de destitution du gouverneur du district fédéral, Jose Roberto Arruda, et de son adjoint, Paulo Octavio. Cette demande s’ajoute à celle d'une enquête approfondie sur toutes les parties citées dans un scandale de corruption qui a mené à l’opération de police nommée Boite de Pandore. Selon les enquêteurs, le gouverneur Arruda est peut-être responsable d’un système de corruption portant sur  600 000 Reals (environ €240,000) par mois, dont les bénéficiaires étaient des alliés du parlement du district, des hommes d’affaires ou des fonctionnaires gouvernementaux.

Transparency HackDay in São Paulo, photo by Alexandre Fugita used under a Creative Commons license.

Transparency HackDay à São Paulo, photo de Alexandre Fugita utilisée sous licence Creative Commons

Mais le Brésil est aussi une terre d’espoir quant à la corruption et la transparence, comme l’a expliqué Paula Goés une semaine avant la Journée de la lutte contre la corruption :

La première Journée du “Transparency Hackday” , ou les « deux jours pour infiltrer  la politique brésilienne» ont été lancés à São Paulo au début d’octobre, et la dernière session a eu lieu le 1 et 2 décembre, dans la capitale Brasília [en portugais]. Organisé par les journalistes Daniela Silva et Pedro Markun [les deux en portugais], l’événement était gratuit et a réuni des développeurs de logiciels, des journalistes et des scientifiques qui cherchent à trouver des moyens pour « extraire» de l’information des sites Web officiels et créer des applications en ligne qui encouragent la transparence et la participation des citoyens dans la vie politique.

Les éditeurs de Global Voices prêtent également attention à des billets de la blogosphère qui concernent la transparence, la corruption et la responsabilité gouvernementale. Peter Marton examine le rôle destructeur de la corruption dans la reconstruction en Afghanistan. Depuis l’ Ukraine, Petro félicitent les habitants de Kaboul d’avoir condamné leur maire à quatre ans de prison pour corruption et il s’imagine à quel point les prisons de Kiev seraient remplies si les mêmes lois était appliquées dans son pays. Écrivant pour Registan.net, Alexander Visotzky s’interroge sur les accusations de corruption contre Mukhtar Dzhakishev autour de la vente illégale d’uranium et il conclut :

« La lutte contre la corruption au est apparemment plus un jeu politique qu’une véritable tentative de traquer la corruption. »

En ligne depuis le Japon, Scilla Alecci la liste de Transparency International des dix cas les plus graves de corruption au Japon en 2009. Finalement, depuis l’île de Porto Rico, “Gil the Jenius” demande des sanctions plus dures pour les fonctionnaires condamnés pour corruption.
En jetant un regard sur la lutte contre la corruption en 2009,elle apparaît toujours comme une culture bien établie. Pourtant, on voit un nombre croissant des discussions en ligne sur comment diminuer la corruption, promouvoir la transparence et augmenter la mobilisation civique. Dans les billets à venir, nous regarderons de plus près des projets concrets visant à promouvoir la transparence et lutter contre la corruption dans les cas précis du Nigéria et de la Chine.

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