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Global Voices lance le réseau “Technologie pour la Transparence”

Catégories: Afrique Sub-Saharienne, Amérique latine, Chili, Jordanie, Kenya, Cyber-activisme, Technologie, Technology for Transparency Network

Les nouvelles technologies d’information et de communication ont donné aux autorités une capacité [1]sans précédent de surveiller [2] nos communications, notre activité en ligne, et même les micros de nos  téléphones portables [3]. Mais Internet donne également aux citoyens de nouveaux outils et des moyens techniques pour mettre les élus face à leurs responsabilités, améliorer la transparence des  gouvernements, et de promouvoir un engagement citoyen plus large et plus diversifié.

Rising Voices [4] , l’initiative de formation aux nouveaux médias mise en place par Global Voices Online, a lancé un nouveau site interactif [5]et un réseau de chercheurs [6]qui cartographient les projets en ligne visant à promouvoir la transparence, la responsabilité politique, et l’engagement citoyen en Amérique latine, en Afrique sub-saharienne, Asie du Sud-est, Asie du Sud, en Chine, et en Europe Centrale et Orientale. Au cours des trois prochains mois, huit chercheurs [6]et huit vérificateurs vont analyser au moins 32 cas pratiques [7]de projets en ligne pour la transparence les plus innovants hors Europe occidentale et Amérique du Nord. En étudiant et évaluant chaque projet méthodiquement, notre objectif est d’arriver à une meilleure compréhension des techniques, des outils, et des astuces les plus efficaces pour 1) rendre l’information gouvernementale accessible au public de façon significative, 2) tenir les politiques et grands dirigeants d’entreprises responsables devant les lois et de leurs promesses électorales, et 3) promouvoir l’engagement civique afin d’assurer une participation plus large et plus représentative dans l’élaboration des politiques et des règlementations.

Au cours des trois prochains mois, nous espérons trouver des réponses concrètes aux questions suivantes: doit-on évaluer l’impact des projets de technologie pour la transparence à part ou comme faisant partie d’un ensemble plus large de responsabilisation ? La  participation des citoyens à ces projets conduit-elle à une plus grande participation globale et à plus d’exigence de responsabilité de la part des institutions publiques ? Les institutions publiques vont-elles modifier leurs politiques et comportements grâce aux initiatives menées par les citoyens ? Dans quelle mesure des initiatives organisées via le Net vont-elles aboutir à des actions promouvant la transparence ?

Le besoin

Depuis le 19 janvier, les utilisateurs américains de téléphones portables ont fait don de plus de 22 millions de dollars via SMS [8]. En fait, environ un cinquième du total 112 millions de dollars que la Croix-Rouge américaine a jusqu'ici reçu pour Haïti provient de messages-texte envoyés par téléphone mobile. La technologie a clairement eu un impact général sur les offres de secours humanitaire. La priorité maintenant est que l'argent arrive à Haïti rapidement et soit utilisé aussi efficacement que possible pour sauver des vies et fournir soins médicaux et abris. Mais à long terme, quand des milliards de dollars vont affluer [9] pour  l'aide à la reconstruction d’infrastructures et d’industries entières, comment les citoyens haïtiens et les donateurs pourront-ils tenir les institutions responsables [10] pour que les programmes de développement soient gérés correctement et sans corruption ?

Parce que les médias traditionnels sont contraints de réduire leurs budgets en raison de la chute des recettes publicitaires, le journalisme d'investigation [11]et international [12] sont les deux rubriques les plus menacées de disparition. David Simon, dans son témoignage devant le Congrès [13] américain sur la mort du journal papier, a déclaré qu’avec l'absence de journalisme d'investigation, «Ça va être l'un des meilleurs moments pour être un politicien véreux ». Pendant ce temps, l’indice 2009 sur la perception de la corruption publié par Transparency International [14]révèle que la corruption reste un problème grave  dans le monde.

Parallèlement, on remarque plus d’enthousiasme sur l'utilisation des médias sociaux en tant qu'outil puissant pour promouvoir la transparence et la lutte contre la corruption [15]. Mais comment l'utilisation de la technologie pour la transparence varie-t-elle selon les régions, les cultures et les types de gouvernance ? Quelles sont les compétences et l'expertise qui manquent aux projets actuels d'outils technologiques pour la transparence ? Quels types de relations ont-ils créé avec les médias, les gouvernements et organisations civiles afin d’accroître leur impact ? Nous allons étudier en profondeur autant de projets ayant pour objectif plus de transparence que possible, pour avoir une meilleure compréhension de leur impact actuel, ainsi que des obstacles et des perspectives d'avenir.

L'équipe

Global Voices chronique depuis longtemps l’utilisation des médias numériques et les nouvelles technologies pour améliorer la gouvernance [16]et la lutte contre la corruption [17]. Plusieurs auteurs collaborateurs de Global Voices ont été rejoints par des activistes pour la pro-transparence de premier plan, du monde entier, pour monter notre équipe d’enquêteurs et de commentateurs [6]. Nous sommes également heureux de compter sur l'expérience et la perspicacité d'une équipe de conseillers composée d’experts de premier plan [18]dans le domaine de la transparence et la bonne gouvernance.

Pour ceux d'entre vous qui ont un compte sur la plateforme, Twitter nous avons fait des listes des comptes de nos chercheurs [19]réviseurs [20] et conseillers [21].

Les résultats

À partir d'aujourd'hui, vous pouvez lire trois études de cas sur des projets basés en Jordanie, au Chili et au Kenya. Ishki.com [22]est une “carnet de doléances” qui recueille et gère les plaintes des citoyens locaux sur le secteur public et privé. Vota Inteligente [23]utilise les nouvelles technologies pour fournir aux citoyens chiliens plus d'informations sur leurs élus. Mzalendo [24] suit la performance du Parlement du Kenya, en annonçant les votes, la publication des fiches, et en fournissant des analyses et du contenu.

Au cours des deux prochaines semaines, à ces trois études de cas seront ajoutées huit autres. En plus de publier des études d'au moins 32 cas au cours des trois prochains mois, nous soutiendrons également 16 discussions [25]sur Global Voices qui fournissent plus de contenu et de renseignements généraux sur l'état de la transparence, de la responsabilisation et de l'engagement civique dans les pays et régions spécifiques. De plus, nous construisons un ensemble rassemblant les outils [26] les plus efficaces utilisés par les projets que nous étudions.

Cliquez sur l'un des outils [27] et vous verrez lesquels de ces projets sont intégrés dans le cadre de cette stratégie.
Nous sommes conscients que peu de lecteurs auront le temps de lire toutes les études de cas approfondies, les discussions de fond, et les aspects de l'outil que nous publions. Pour cette raison, nous avons créé un podcast hebdomadaire, qui avec des interviews de cinq minutes mettra en vedette des dirigeants de certains projets de technologies pour la transparence les plus intéressants que nous rencontrons. Vous pouvez cliquer sur ce lien [27]pour vous abonner au podcast dans iTunes. Jusqu'ici, nous avons eu des entretiens avec Waheed Al-Barghouthi de Ishki [28], Ory Okolloh [29]de Mzalendo, et Felipe Heusser [30]de Vota inteligente.

Début mai 2010, nous allons aussi publier un rapport au format PDF, qui présentera les outils les plus innovants et efficaces et les astuces liées aux projets de technologie pour la transparence. Le rapport formulera des recommandations aux bailleurs de fonds, militants, ONG et représentants du gouvernement en ce qui concerne les obstacles à l’utilisation efficace de la technologie pour améliorer la transparence, la responsabilisation et l'engagement citoyen. Y seront également regroupées et évaluées les meilleurs idées et moyens de surmonter ces obstacles.
Notre recherche vient compléter – et collaborer avec – le travail accompli par recoupement des cartographies similaires, discussions et  projets, y compris les outils ParticipateDB [31], Participedia [32], l'Association internationale pour la participation publique [33], la Coalition nationale pour le dialogue et la délibération [34], ePractice [35], Mobile Active’s mDirectory [36], et LocalLabs [37].

Il s'agit d'un projet de recherche collaborative qui est ouvert à la participation et la contribution de tous ceux qui s'intéressent au rôle des nouvelles technologies dans la bonne gouvernance. Si vous avez des suggestions pour des études de cas que nous pouvons étudier et évaluer, contactez-nous via notre page de contact [38]. Si vous souhaitez contribuer en tant qu’enquêteur bénévole, vous pouvez ouvrir un compte d'utilisateur [39].

Vous pouvez vous abonner à notre flux RSS [40]pour suivre les nouvelles études de cas publiées et à notre podcast [27] pour des entretiens avec les acteurs et experts du domaine. Suivez-nous sur Twitter [41] et devenez un fan de notre page sur Facebook [42]pour recevoir des informations supplémentaires et les nouvelles quotidiennes, ainsi que des informations relatives à la technologie pour la transparence. Enfin, si vous souhaitez participer à un débat et une discussion sur l'utilisation de la technologie pour améliorer la gouvernance (hors Amérique du Nord et Europe occidentale), inscrivez-vous sur la liste de diffusion [43]de Transparence par la technologie.

Depuis des années on s’interroge sur les avantages et les inconvénients [44]d’Internet pour la démocratie. Mais en ce qui concerne les projets qui visent à améliorer la transparence, nous avons peu d’études de cas et encore moins de cartographies d’enquêtes  comparatives sur Internet, notamment dans les pays hors Amérique du Nord et Europe occidentale. Espérons que le réseau Technologie pour la transparence permettra non seulement un débat plus éclairé sur l'impact d'Internet sur la démocratie, mais aussi plus de participation et d'intérêt dans des projets qui visent à autonomiser et à améliorer l'existence des citoyens, qui étaient auparavant exclus de la participation politique.