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Le monde félicite le Chili pour sa réaction au séisme

Catégories: Amérique latine, Chili, Catastrophe naturelle/attentat, Développement

La violence du tremblement de terre de magnitude 8.8 sur l'échelle de Richter qui a secoué le Chili durant les premières heures du 27 février a choqué un pays pourtant habitué à ce que la terre tremble sous ses pieds. Les séismes sont communs au Chili ; depuis 1906, en tenant compte de celui-ci, le Chili a subi 28 tremblements de terre [1] [tous les liens sont en espagnol sauf mention contraire] – sans compter l'activité sismique de faible magnitude régulièrement ressenti à travers le pays. Les trois séismes les plus importants dont les Chiliens se souviennent encore avaient fait 30 000 morts en 1939, 3 000 en 1960 et 177 en 1985.

La communauté internationale ainsi que les Chiliens vivant à l'étranger ont loué sa préparation face à cette catastrophe naturelle, qui aurait pu faire un nombre de victimes plus important.

Cory Hunt sur le blog Better Now than Never [2] (Plutôt Maintenant que Jamais) [en anglais] a écrit un billet le 28 février sur le séisme au Chili. Le billet débute ainsi :

J'ai suivi les événements d'aujourd'hui au Chili, ainsi que les alertes au tsunami qui ont été lancées à travers le Pacifique. Le gouvernement chilien, la société civile, et les Chiliens devraient être félicités pour être si bien préparés à la gestion d'une catastrophe naturelle aussi dévastatrice… au moment où j'écris, le Chili n'a toujours pas fait appel à l'aide internationale même si le nombre de victimes a déjà atteint les 300 morts.

Destruction in Santiago, Chile after earthquake. Picture uploaded by flick user Ignacio Nuñez C. and used under a Creative Commons license. [3]

Destructions à Santiago, le Chili après le séisme. Image mise en ligne par l'utilisateur Flickr Ignacio Nuñez C. sous licence Creative Commons

El Pollo du blog De Cualquier Vaina [4] a vécu six mois à Santiago en 1998 et avait vécu trois séismes à cette époque. Il décrit ce qu'il avait vécu lors de l'un d'entre eux et l'importance de la structure interne des bâtiments pour la sécurité :

En mi estadía sentí 3 y en uno de ellos vi, -mientras estaba despertándome en mi cama-, como por la ventana de mi apartamento en Apoquindo, se asomaban los edificios que tenía enfrente y el mío se mecía como un columpio. Estaba impresionado con las edificaciones ya que estaban en su mayoría construídos bajo estrictos códigos para mantenerse en pie ante los movimientos telúricos. Los chilenos dicen que en cada década había un terremoto fuerte que dejaba “la escoba”. Es decir, que volvía un desastre las ciudades.

Durant mon séjour, j'en avais ressenti trois et au cours de l'un d'eux – au moment de sortir du lit – j'ai vu par la fenêtre de mon appartement d'Apoquindo (une rue de Santiago) comment les bâtiments en face de chez moi se comportaient et comment le mien ondulait. J'ai été impressionné par les bâtiments car la plupart étaient construits selon des normes strictes afin de résister aux secousses sismiques. Les Chiliens disent qu'à chaque décennie, il y a un important tremblement de terre qui laisse la ville “la escoba” (comme un balai). Cela signifie que les tremblements de terre transforment les villes en zones sinistrées.

Le blog portoricain Puerto Space [5] a comparé les expériences chilienne et haïtiennes, et se demande quelles conséquences aurait un tel événement à Porto-Rico :

Pero, por que al ser el terremoto de Chile mas grande que el de Haiti, hubieron menos muertes? Todo se trata de la preparación del país para manejar la situación. Chile es un país en la costa pacifica de América del Sur, con una economía solida en América del Sur y una gran historia con los sismos. No es la primera vez que un gran terremoto extremece a Chile, pues este es el tercer terremoto de sobre 8.7 en Chile. Haiti es un país mas pobre, y no estaba preparado para un gran sismo como Chile. Las autoridades de Haiti estiman los muertos en los 220,000 mientras que en Chile son en los cientos. Ahora la pregunta que nos preguntamos en Puerto Rico todos los días. Estaremos preparados para un gran terremoto?

Mais pourquoi le séisme au Chili, bien plus important que celui d'Haïti, a fait moins de victimes ? Tout cela est dû à la capacité du Chili de gérer cette situation. Le Chili est un pays situé sur le littoral pacifique de l'Amérique du Sud et son passé est lié aux tremblements de terre. Ce n'est pas la première fois que la terre tremble au Chili, c'est même la troisième fois qu'un séisme dépasse une magnitude de 8,7 au Chili. Haïti est un pays plus pauvre, et il n'était pas préparé pour un important séisme comme celui du Chili. Les autorités haïtiennes estiment le nombre total de victimes à 220 000 alors que les victimes chiliennes se comptent pour l'instant en centaines. Maintenant,  la question qu'on se pose chaque jour à Porto-Rico : sommes nous prêts pour un important tremblement de terre ?
Damage after earthquake. Picture uploaded by flickr user todosnuestrosmuertos and used under a Creative Commons license. [6]

Dégâts après le séisme. Image mise en ligne par l'utilisateur de Flickr todosnuestrosmuertos sous licence Creative Commons

Parmi ces terribles nouvelles de catastrophes naturelles qui touchent le monde entier, la préparation du Chili est un exemple. Elle démontre que, malgré les victimes et les dégâts matériels qu'il a subis, un scénario bien pire a été évité grâce aux infrastructures, bâties pour résister aux tremblements de terre, et à un gouvernement prêt à réagir face au désastre.

Felipe Vallejos, un Chilien vivant en République Dominicaine, a noté sur son blog El Rincón del Chileno [7] que, malgré la préparation matérielle du Chili, il n'est jamais possible de se préparer aux conséquences psychologiques. Il termine avec la certitude que son pays se reconstruira de lui-même comme il l'a déjà tant de fois auparavant :

Aunque siempre se destacó la preparación que Chile tiene para este tipo de fenómenos naturales, nadie puede ser preparado para perder la vida, nadie puede ser preparado para apurar la despedida, ni nadie será preparado para vivir la impotencia en los ojos de una señora que no pudo salvar a su hija, en la desesperación de saber que debajo de los escombros hay vidas que pueden ser salvadas, o en vivir en la incertidumbre más desoladora de la que se tenga memoria.

Chile se ha recuperado antes, pero el dolor ha sido irreparable. La naturaleza se ha ensañado una vez más con uno de los países más sísmicos del mundo, pero la fuerza de su gente, la energía positiva y todo el cariño de la comunidad internacional, harán que el pueblo chileno pueda sanarse, aunque para ello, necesite tiempo, esfuerzo y amor propio por su tierra.

Bien que la préparation du Chili face à ce type de phénomène naturel a été à la hauteur de la catastrophe, personne ne peut être prêt à perdre sa vie, personne ne peut être prêt à précipiter les adieux, jamais personne ne sera préparé à voir le désespoir dans les yeux d'une femme qui n'a pu sauver sa fille, le désespoir de savoir que sous les décombres il y a des vies qui peuvent être sauvées, ou à vivre avec la terrible incertitude du souvenir.

Le Chili s'en est remis auparavant, mais la douleur est irréparable. La nature a encore démontré sa force dans l'un des pays au monde les plus sujets aux séismes, mais la force de ses habitants, l'énergie positive, et le soutien de la communauté internationale aideront le peuple chilien à se soigner, même si cela demandera du temps, des efforts et de l'amour pour leur pays.