Le Liberia a connu récemment a nouveau la violence : une jeune fille a été tuée et 4 autres ont subi le même sort en représailles dans la région de Lofa au nord du pays. Durant les troubles, des églises ainsi que des mosquées ont été brûlées. Global Voices a couvert ces troubles et à cette occasion a cité les reportages publiés sur place par les participants au projet de média citoyen Ceasefire Liberia, un projet financé par une bourse Rising Voices [les liens sont en anglais] :
Les villes de Voinjama et Zorzor dans la région de Lofa ont connu des violences qui ont causé la mort de 4 personnes et la des destructions matérielles, y compris l'incendie d'églises, d'écoles et d'une mosquée.
La région de Lofa est au nord-est du Liberia et compte différentes tribus et religions. Elle a été aussi une des zones les plus touchées lors de la guerre civile qui a duré 14 ans.
Les incidents qui ont éclaté vendredi ont été provoqués par la découverte du corps sans vie d'une élève de 11ème année du nom de Korpu Kamara, qui avait disparu depuis quelques jours et qui a été retrouvée morte quelques jours plus tard à côté d'une mosquée à Zorzor.
Comme conséquence, des dizaines d'élèves soupçonnant que le meurtre de leur camarade avait été commis par des musulmans, ont organisé une manifestation de protestation, ce qui s'est transformée en des affrontements inter-religieux durant lesquels des églises et des écoles chrétiennes ont été brulées.
Nathan Charles rapporte:
Un groupe qui se fait appeler le “Concerned Youth of Ganta for Reconstruction and Development” (Jeunesse de Ganta pour la reconstruction et le développement) a condamné les récentes pertes de vies et de biens dans la région de Lofa par ceux qu'elle appelle des houligans.
Nathan rapporte aussi que la Mission des Nations Unies au Liberia (UNMIL) a nié que ses soldats aient protégé uniquement les membres de la communauté musulmane pendant les violences de la région de Lofa parce que ses soldats sont en majorité musulmans.
Ruthi Ackerman, la directrice du projet Ceasefire Liberia nous a informé par email :
Il y a beaucoup de reportages sur ces événements dans les agences de presse les plus importantes comme Reuters, mais d'après ce que je comprends, il y a aussi beaucoup de confusion dans ces articles. Je sais qu'il y a eu beaucoup de débats sur les “raisons ethniques” de ces violences, mais je pense que nous devons traiter ce problème avec beaucoup de doigté parce qu'il y a aussi des conflits fonciers dans la région de Lofa. Ainsi, ce qui pourrait ressembler à des violences religieuses ou ethniques pourraient n'avoir été que des conflits sur la propriété de la terre.
Dans une récente mise à jour nous avons appris que :
A la suite des récentes violences à Lofa, la Police nationale du Liberia (LNP) a annoncé à Monrovia qu'elle avait procédé à plusieurs arrestations et à des confiscations, y compris des canons, de 27 cartouches de munitions, de 13 machettes et de trois couteaux qui avaient été utilisés lors de la journée d'émeutes.
La police a aussi arrêté quelques détenus qui s'étaient échappé de la prison pendant les violences à Voinjama, le chef lieu de la région.
Dans la confusion que reflètent les reportages des médias traditionnels, les journalistes citoyens de Ceasefire Liberia se sont essayé à donner des informations du terrain sur les événements. Leur rôle est important car la presse libre au Liberia a été prise comme cible par les alliés encore fidèles à l'ancien Président du Liberia, Charles Taylor.
Pocket Cultures a récemment parlé de Ceasefire Liberia dans sa rubrique Blogs of The World (blogs du monde). Ils prévoient d'interviewer quelques uns des blogueurs de Ceasefire Liberia.