Lors de la campagne présidentielle, le futur président chilien Sebastián Piñera avait promis de vendre avant son entrée en fonction le 11 mars 2010 toutes les actions de la compagnie aérienne LAN Airlines [tous les liens sont en espagnol sauf mention contraire] en sa possession. Deux semaines après son intronisation (voir la vidéo du débat au cours duquel il avait fait cette promesse), M. Piñera détient toujours 11,3% des actions de LAN. Les journalistes chiliens, les blogueurs et les utilisateurs de médias sociaux ont largement commenté le sujet sur la toile, gardant un œil attentif sur un éventuel signe qui annoncerait la vente finale des actions de la compagnie que possède le président.
Selon Radio Tierra, une radio citoyenne diffusée sur Internet et sur les ondes courtes, il s'agit d'un conflit d'intérêt. Elle rappelle la déclaration du porte-parole du gouvernement pour expliquer le manquement du président à sa promesse. Cependant, les journalistes de Radio Terra se demande s'il y a une autre explication – liée aux affaires – à ce retard.
El conflicto de intereses entre el dinero y la política no quedó resuelto antes del 11 de marzo como lo prometió el Presidente Sebastián Piñera durante su campaña. De acuerdo a la vocera del nuevo Ejecutivo, Ena von Baer, el terremoto “ha variado” el rumbo fijado y el mandatario venderá sus acciones en LAN “lo antes posible”. […]
Tras el terremoto las acciones que le restaban por vender bajaron debido a la caída de la bolsas chilenas, por lo que ya instalado como máxima autoridad del país resulta inevitable preguntar ¿si acaso está esperando un mejor precio?
Après le séisme, la valeur des actions a baissé suite à la chute des cours de la bourse chilienne, ce qui oblige à se demander, maintenant qu'il est au pouvoir, s'il attend un meilleur prix ?
Le journal en ligne El Mostrador a été remarqué pour son enquête sur le sujet. Il a créé une application Facebook et un widget à mettre sur un blog ou un site qui égrène le nombre de jours passés par M. Piñera au pouvoir sans avoir vendu les actions. Il porte le nom de “Piñerómetro” qu'on peut traduire par “Piñeramètre”. L'application a sa propre page Facebook sur laquelle les internautes peuvent laisser des commentaires.
L'utilisateur de Facebook Pepe Saavedra a écrit:
Los compromisos son para cumplirlos. Cuando no se cumplen se tiene que asumir las consecuencias, que en este caso son en contra de todos los ciudadanos de un país, que se traduce en una sola palabra: MENTIR
Carlos Armando Vera Salazar a lui aussi laissé un commentaire sur la page de l'application Facebook :
Pero que esperaban?? Que de un día para otro se olvidara que es un empresario y que lo mueve el fin del lucro.Hay mucha gente ingenua en Chile,principalmente los que votaron por él.

Sebastian Piñera salue la foule le 11 mars, jour de sa prise de fonction. Image sous licence Creative Commons mise en ligne par l'utilisateur de Flickr Globovisión
El Mostrador rapporte les propos d'un responsable de la société de courtage Celfin. Selon lui, l'une des raisons qui ont empêché la conclusion de la vente est, comme beaucoup l'avaient supposé, la chute des prix après le séisme de magnitude 8,8.
Daniel Hojman, reconnaît que la fluctuation du cours des prix des actions peut être une raison du retard mais ajoute que les actions de M. Piñera ne devraient surprendre personne ; les hommes politiques flirtent souvent avec la ligne jaune pour réussir. Daniel Hojman conclut que cet événement doit rappeler aux médias et au public qu'il leur appartient de surveiller leurs dirigeants.
No se trata de un hecho aislado. Es uno más en la trayectoria del propio presidente y un adenda a una larga lista de ejemplos similares que involucran a altos líderes políticos de todo el espectro. […] A pesar que los políticos son los únicos que se ponen las reglas a sí mismos, en definitiva, los medios y los ciudadanos comunes y corrientes son los únicos con la capacidad de monitorear y validar los liderazgos apropiados.

LAN Airlines. Photo sous licence Creative Commons mise en ligne par l'utilisateur Flickr jmiguel.rodriguez.
Sur son blog, Mauricio Rojas Gómez affirme que ce problème est important, et qu'il pourrait nuire à la crédibilité du président :
Aunque parezca menor, no es un tema sin importancia cuando se trata de la probidad y transparencia de un jefe de Estado. […] Estamos frente a uno de esos escenarios donde algo no necesariamente es ilegal, pero sí afecta la legitimidad del discurso del gobernante.
José Zalaquett considère lui aussi la transparence comme le principal souci :
La crítica tiene base porque él mismo tomó ese compromiso y no se divisan motivos razonables para que dilate su cumplimiento.
Sin embargo, más importante aún, es que se entregue información pública que demuestre que él no mantendrá algún tipo de interés en LAN, pese a la venta. […] Se trata solamente de transparentar los detalles de las operaciones de venta.
Toutefois, et c'est même encore plus important, le public devrait savoir que le président ne gardera aucune participation dans la compagnie aérienne après la vente […] Il suffit pour cela de communiquer les détails des transactions.
Face aux critiques presque unanimes, certains supporteurs de Piñera l'ont défendu en y voyant de la jalousie. Dans la partie des commentaires sous un article publié en ligne par El Vacanudo, un journal citoyen, l'internaute Juan a ouvertement affiché son soutien au nouveau président :
Por favor, dejen al Presidente tranquilo. Más parece envidia y claro resentimiento cuando opinan de los bienes de Piñera. […] Entonces en la lógica de los bienes, deberíamos pedirles a todos quienes trabajan en el servicio público que se desprendan de todos sus recursos materiales ( constructoras, oficinas contables, corretaje de propiedades, empresas de asesorías, centros médicos). Me parece absurdo
El Presidente de Chile es Sebastián Piñera y me importan un comino sus bienes, solo quiero que tenga éxito y que chilito se recupere lo antes posible. Así, mis hijos cosecharán los frutos. Al final del periodo lo evaluaremos en las urnas.
Sebastián Piñera est le président du Chili et je me contrefiche de ses biens, je lui souhaite juste de réussir pour que le Chili puisse se remettre rapidement. Ainsi mes enfants en récolteront les fruits. A la fin de son mandat, nous le jugerons dans les isoloirs.
Quelque soit le problème le plus important – la transparence ou le respect des promesses tenues, beaucoup de Chiliens s'accordent sur une chose : ils veulent que le président vendent ses dernières actions pour éviter la survenue d'un possible conflit d'intérêt durant son mandat. Ce message sur Twitter de l'expert en sciences politiques et blogueur Patricio Navia qui a été largement repris par les Chiliens, et démontre leur souhait d'avoir un président, pas un homme d'affaires, à la tête du pays :
Piñera tiene tremendo flanco abierto. Si no vende ya, se pasará 4 años a la defensiva. Una tontería. Hay que ser o
presidente o accionista
1 commentaire