Malaisie : Le ministère de l’éducation nationale envisage de supprimer deux examens officiels

Le ministre malaisien de l’éducation nationale, Muhyiddin Yassin, a récemment évoqué l’éventualité d’une « suppression » de deux examens inscrits au programme scolaire officiel actuel (tous les liens sont en anglais). Il s’agit du Certificat d’Etudes Primaire (UPSR en anglais) et de l’équivalent du Certificat de probation (probatoire dans le système francophone). Le ministère de l’éducation national, pense que le système scolaire actuel, est trop porté sur l’évaluation des compétences des apprenants, et entend le rendre plus « académique », ceci dans le but d’encourager un style d’apprentissage plus « holistique ».

Dans un article paru dans The Star, Muhyiddin, qui en plus d’être ministre de l’éducation est également Président de l’assemblée nationale malaisienne, affirme :

Ces changements devraient stimuler la créativité  et l’esprit d’innovation des apprenants, tout comme leur implication dans les activités sportives, et dans la conception de leurs propres programmes scolaires. «  Ceci devrait également enrayer la routine observée dans les méthodes d’apprentissage, qui accordent une moindre importance aux capacités de l’apprenant à réfléchir par lui-même.

Selon le blog  Education in Malaysia, le gouvernement devrait examiner plusieurs autres facteurs qui pourraient contribuer à l’échec du système scolaire actuel.

Je suis tout à fait d’avis que nous devons réformer notre système scolaire, afin de le préserver de la « fabrication d’automates  en série». Cependant, il nous faut d’abord comprendre les causes de l’échec de ce système, qui n’est sans doute pas le fait d’avoir des examens à ces niveaux scolaires. Premièrement, si l’on ne commence pas par changer les méthodes actuelles d’enseignement, par des méthodes développant la créativité, l’esprit critique et l’innovation, le fait de supprimer des examens officiels ne changerait rien, ou presque, à la qualité de l’éducation que reçoivent nos élèves. Par exemple, si le niveau des enseignants reste le même, alors la qualité des résultats restera sensiblement la même.

L’auteur du blog Through My Eyes, se demande si les jeunes seraient encore motivés par l’école s’il n’y avait plus d’examens.

Pourrait-on encore faire confiance aux Malaisiens avec leur « responsabilité de la liberté » ? Sommes-nous de grands bosseurs et assez  motivés ? Nous sommes devenus une société si intéressée par les résultats. Sans bâtons et carottes, beaucoup de personnes sans ressources pourraient se perdre, les jeunes en particulier. Des gens pourraient-ils faire tout le cycle primaire (soit six années) et en ressortir sans un simple justificatif, ou peut-être bénéficieront-ils tout simplement de la « liberté d’exploration » à travers le jeu. Sauraient-ils alors voir la valeur des choses ? Ou alors se plaindront-ils tout au plus de s’ennuyer, comme c’est déjà le cas avec plusieurs jeunes que je connais ?

Tunku Aisha soutient la suppression des ces examens, tant que ceci vise à stimuler la créativité.

Je pense qu’il est mieux que le CEP et le Probatoire soient retirés. Nous voulons que nos élèves soient plus créatifs dans leurs façons de penser, au lieu d’être de simples automates tout le temps. Notre système éducatif devrait changer, ceci afin de permettre aux nouvelles générations de briller au niveau mondial. Le ministère pourrait mettre en place une nouvelle méthode afin de mesurer les avancées d’un tel projet,  en initiant par exemple des sortes de « résidences d’écoliers » (comme cela se passe avec les artistes).

Kim sur UndergroundSquare pense que les élèves devraient être en compétition contre eux-mêmes plutôt que contre d’autres élèves.

Il y a peu d’écoles à Taïwan ou Hong-Kong qui appliquent ce système où les élèves ne sont pas en compétition les uns contres les autres. Ils sont face à eux-mêmes. Alors, en gros, la manière dont ils sont ils sont évalués est très valorisante, car ici, on tient juste compte des progrès de l’élève (ses notes) par rapport à l’évaluation précédente. Cela a plus de sens que de rivaliser avec quelqu’un doté d’une mémoire magique par exemple.

Selon le site New Straits Times, Muhyiddin Yassin propose qu’une table ronde réunissant toutes les instances impliquées ici  soit organisée avant qu’une décision ne soit prise. Cet auteur croit qu’il s’agit là d’une bonne idée d’avoir les opinions des différentes personnes concernées par ces enjeux, mais que le ministère devrait aussi s’enquérir de l’opinion des jeunes :

Leur opinion est toute aussi importante, en ce sens qu’ils sont ceux là qui subissent le système éducatif : les décisions qui sont en train d’être prises à l’heure actuelle, vise le bien des générations futures.

NB : la photo en médaillon utilisée dans ce billet est tirée de la page de CLF

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