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Ouganda : premières réactions des blogueurs aux attentats de Kampala

Catégories: Ouganda, Catastrophe naturelle/attentat, Dernière Heure, Médias citoyens

Des amateurs de football se sont rassemblés dans des bars et des restaurants dans le monde entier pour regarder la finale de la Coupe du monde le dimanche 11 juillet. En Ouganda, cette célébration a été interrompue par des explosions dans deux lieux  de la vie nocturne de Kampala, la capitale du pays.

Les médias ougandais font état de [1]76 morts (chiffre actualisé), en plus de dizaines de blessés lors des explosions. La police pense que [2] des membres somaliens du groupe  al-Shabab sont les auteurs des attentats [mise à jour : . Un des chefs du groupe a appelé récemment [3] à des attaques contre l'Ouganda, qui contribue avec des troupes à la force de maintien de la paix de l'Union africaine en Somalie. Le groupe a loué les attentats mais n'en n'a pas revendiqué la responsabilité. [Mise à jour: la revendication de l'attentat a été authentifiée mardi 13 ]

Victims of two deadly bomb blasts in Kampala wait for treatment at  Mulago Hospital. [4]
Des victimes des deux explosions de bombes à Kampala attendent les traitements à l'hôpital de Mulago . Photo de Trevor Snapp [5]. Utilisée avec l'autorisation du photographe.

Le blogueur ougandais Gay Uganda écrit [6] :

L'Ouganda a été attaqué. En fait, c'est toute l'humanité qui est attaquée. Qui a l'impudence d'être heureux pour de telles atrocités? Apparemment les rebelles somaliens sont heureux. Parce qu'ils combattent contre les troupes de l'Union africaine en Somalie, qui les ont empêchés de créer un état islamique gouverné par la charia.

… Ce que je vois ce sont des compatriotes, des êtres humains qui n'ont rien fait de pire que regarder un match de football, qui ont été tués, mutilés, au nom d'idéaux qu'ils auraient pu  ne pas connaitre, des actions qu'ils sont loin de pouvoir contrôler.

Ernest Bazanye [7] met en garde contre des conclusions hâtives sur les auteurs des attaques:

C'est trop tôt pour dire qui est responsable ou pourquoi même si des bruits courent à l'étranger qu'il s'agirait d'attaques suicides organisées par Al-Shahab, une organisation terroriste somalienne. Nous devrions déjà savoir que la vérité n'apparait jamais ici tôt et que toute conclusion en ce moment serait prématurée.

Trevor Snapp, un photographe documentariste qui vit à Kampala, s'est rendu à l'hôpital  Mulago, où plusieurs victimes ont été admises, après les attaques. Il écrit [8]:

Des membres des familles étaient groupés devant le bureau des admissions pendant que des docteurs entraient et sortaient et des corps recouverts de sang étaient transportés dans le bloc opératoire. Dans le couloir du bloc opératoire, le corps d'un homme gisant sur le sol saigne de la tête, c'était impossible de savoir s'il était vivant ou mort. A quelques pas dans une petite salle utilisée comme débarras, que le personnel a improvisé en morgue, 6 corps gisent sur les carreaux, certains avec les habits en lambeaux. Ils étaient tous jeunes.

De nombreux blogueurs sont choqués que des attaques aient eu lieu à Kampala, connu communément comme une des capitales les plus sûres d'Afrique. Joshua Goldstein [9], un ancien auteur  de Global Voices [10] qui vivait à Kampala, décrit les endroits où les attaques ont eu lieu :

Le Club de rugby de Kampala, un grand bar situé à coté du terrain, où de nombreux étudiants de l'université de Kampala se retrouvent avec les amis. Si l'Ouganda avait des associations d'étudiants, c'est ici qu'elles organiseraient leurs fêtes. C'est ici que le beau monde boit la bière Special Nile au rythme de la musique reggae et hip hop. Pendant les weekends, ils regardent les matchs de rugby, à col ouvert à cause du soleil.

…. A travers le Village éthiopien, le long de la route venant de l'ambassade des États-Unis se trouve le plein centre de Kabalagala, le Las Vegas de Kampala. Le restaurant le plus luxueux de la demi-douzaine de restaurants éthiopiens dans le rayon de 500 mètres se trouve au carrefour de deux rues, Ggaba et Tank Hill. Les après-midi, des journalistes éthiopiens dissidents passent le temps de leur disgrâce en mâchant du miraa pendant qu'ils discutent des dernières nouvelles. La nuit, le quartier brille des lumières des bars et des fêtes.

Sleek [11] écrit:

Pour rendre l'idée, je vais souligner que jusqu'à présent, Kampala était une de ces villes qu'à 3 heures du matin, on pouvait traverser d'un bout à l'autre. En outre, nous sommes le genre de personnes qui se plaignent de l'augmentation des prix, des taxes qui engloutissent tout ce qu'on gagne et des couts de connexion…en somme, des couts  élevés de la vie. Mais après tout ça, nous irons encore dans ce repaire où une bière coute 5 000 shillings ougandais. Et nous aimons cet endroit au point que l'on doit littéralement lutter pour arriver au bar pour avoir un verre. Et c'est notre manière habituelle de nous amuser.

Et c'est alors qu'arrive cette nouvelle des attentats….