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Blog Camps d'Abidjan : Théophile Kouamouo libéré

Catégories: Côte d'Ivoire, Liberté d'expression, Média et journalisme, Médias citoyens, Rising Voices

L'article d'origine a été écrit par Rezwan [1].

Stéphane Guédé, Théophile Kouamouo and Saint Clavier Oula, the detained journalists. Image courtesy Richman. [2]

Stéphane Guédé, Théophile Kouamouo et Saint Clavier Oula, les journalistes arrêtés. Photos publiées avec la permission de Richman.

Colère et inquiétude s'étaient emparées de la blogosphère africaine lorsque Théophile Kouamouo a été arrêté [3] en compagnie de ses deux collègues du quotidien ivoirien Le Nouveau Courrier. Les blogueurs ivoriens tels que Manasse Dehe se sont servis des billets de blog et des groupes Facebook [4] pour suivre la situation et propager l'information dans le monde extérieur. Théophile, par ailleurs chef du projet soutenu par Rising Voices Abidjan Blog camps [5], était accusé d'avoir refusé de désigner la source des fuites d'un rapport publié dans Le Nouveau Courrier et décrivant les malversations de haut niveau dans la filière cacao-café de Côte d'Ivoire.

Les trois journalistes ont été relâchés [6] le 26 juillet après avoir passé deux semaines derrière les barreaux. Richman rapporte [7] :

Le droit a été dit. La justice a condamné les journalistes à une amende de 5 millions et les a libéré. C’est une sanction qui épouse plus la loi sur la presse plutôt que le domaine pénal où le procureur nous avait embarqué, suscitant le dégoût et le choc dans le monde entier. La justice ivoirienne a restauré l’image que l’autre voulait nuire.

Au-delà des 3 journalistes de Le Nouveau Courrier, les 2 autres prévenus de l’entourage du procureur (sa secrétaire et son conseiller en communication) ont été libérés. Le vol n’a pas été démontré, mieux le procès a permis de révéler l’ignorance des mesures de sécurité informatique dans les services du procureur, tel qu’un fichier confidentiel n’avait aucune protection dû à son rang.

T [7]

Théophile Kouamouo et Saint-Clavier Oula parlent à la presse après leur libération. Avec l'autorisation de Richman

John Henry Kwahulé de Nouvelle Afrique magazine [8] dit que la Côte d'Ivoire est probablement le seul pays au monde où les journalistes sont emprisonnés pour la publication d'informations véridiques. Et de commenter :

C'est un verdict à la Salomon qui fait un double tort aux confrères. Ainsi, après qu'ils ont été privés de liberté pendant deux semaines, leur journal ne pourra pas paraître pendant deux semaines également. Ce n'est pas juste. Mais alors, pourquoi les avoir emprisonnés ?

Tim Newman sur Change.org rapporte [9] le soutien international à Théophile et ses collègues [ [10]en anglais] [10] :

Plus de 1.150 militants sur Change.org ont écrit au président ivoirien Laurent Gbagbo et à l'ambassade des Etats-Unis à Abidjan pour faire connaître leur préoccupation devant cette atteinte à la liberté de la presse. La semaine dernière, l'ambassade américaine a publié une déclaration [11] en réponse, exprimant son inquiétude et soulignant l'importance de la liberté de presse.

Théophile Kouamouo remercie [12] ses compagnons blogueurs de leur soutien et leur militantisme :

Je suis en train de naviguer sur le web, et je me rends compte du soutien et de l'activisme remarquables de la blogosphère, en plus du relais naturel que constitue la presse “classique”. La blogosphère existe, et elle peut prendre chair, au-delà de nos pensées “jetées” sur la Toile. Je ne sais pas quels mots peuvent contenir ma reconnaissance envers vous tous. Je sens une grande responsabilité peser sur mes épaules. J'ai le devoir d'être meilleur, plus soucieux des intérêts de la communauté dans ma manière de pratiquer le journalisme, digne de la mobilisation qui a été la vôtre.