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Venezuela : Un rappeur défie la récente interdiction des images violentes

Catégories: Amérique latine, Venezuela, Arts et Culture, Droit, Film, Médias citoyens, Musique
[1]

photo du profil de OneChot

Quelques jours après que le Président vénézuélien Hugo Chavez eut décrété l'interdiction pour un mois de l'usage par les médias d'images violentes,le rappeur vénézuélien OneChot [2] distribuait dans les médias sociaux sa vidéo dénonçant la violence au Venezuela, ce qui a déclenché une enquête [3] sur les circonstances de cette diffusion [ [4]en espagnol] [4].

La vidéo de OneChot, Rotten Town [5], réalisée par Hernan Jabes, se répand sur le Net à travers les réseaux sociaux comme Facebook ainsi que sur twitter [6]. La plupart des commentateurs sont favorables à l'artiste et invitent à regarder la vidéo, affirmant que c'est une excellente forme de production nationale, cependant des utilisateurs de twitter ont fait entendre un autre son de cloche au milieu du concert général :

Quant à la procédure d'enquête ouverte contre OneChot, Camilo Maldonado sur twitter [7] a son opinion :

En este país nadie ve los videoclips de las bandas, a excepción de unos pocos. Abrirle una investigación a Rotten Town es tan estéril.

Dans ce pays, personne ne voit les vidéoclips des groupes, sauf quelques-uns. Ouvrir une enquête sur Rotten Town est complètement stérile.

Tere de Souza [8] a critiqué le choix de la langue, puisque la chanson est en anglais :

me gusta el video de rotten town! lo que me ladilla es que sea en ingles la letra… que maña tan estupida la del Vzolano… todo en ingles

J'aime la vidéo de rotten town video ! Ce qui m'embête, c'est que les paroles soient en anglais… quelle manie stupide des Vénézuéliens… tout en anglais

Antonio Jordana [9]évoque les effets pas très gais de la vidéo :

En reunión. En el break vimos el video de la canción Rotten Town. Ahora están todos depre.

En réunion. Pendant la pause on a vu la vidéo de la chanson Rotten Town. Maintenant tout le monde est déprimé.

Voici un court extrait des paroles [10]:

Let me introduce you to Caracas, embassy of hell, land of murderers and shattas
Undred people die every week, we nuh live in war, country is full of freaks
We have more death than pakistan, Libano, Kosovo , Vietnam and Afganistan
We have planty mafia, we have planty Don, and we have some crazys killars with the fast machine guns [sic]

Je vous présente Caracas, ambassade de l'enfer, pays d'assassins et de shattas
Des centaines de morts chaque semaine, nous sommes en guerre, le pays plein de hippies
On a plus de morts que le pakistan, Libano, Kosovo , Vietnam et Afganistan
On a plein de mafia, plein de parrains, et des tueurs fous avec les mitraillettes rapides
[NdT : la traduction ne restitue pas l'orthographe]

Le soir de sa diffusion, la vidéo a été évoquée par Juan David Chacón (OneChot) et le réalisateur Hernán Jabes ainsi que son intention de susciter la réflexion, comme un manifeste pour mettre fin une bonne fois pour toutes à la violence.

Pour Jabes [11]:

El video tiene un mensaje muy fuerte que nos compete. El concepto radica en la responsabilidad que tenemos todos, no sólo el Gobierno, sino también de cómo educamos, cómo somos como amigos, como seres humanos (…) El video apoya la letra de Onechot… es un grito de protesta

La vidéo a un message très fort qui nous incombe. Le concept s'enracine dans la responsabilité que nous avons tous, pas seulement le gouvernement, mais aussi de la façon dont nous éduquons, nous comportons avec nos amis, sommes humains (…) La vidéo appuie les paroles d'Onechot… c'est un cri de protestation.