Ce qui caractérise principalement le mois saint du ramadan en Egypte et dans le monde arabe, outre le jeûne et la prière, ce sont les pâtisseries orientales, les soap operas et les séries télé. Cette année, la télévision égyptienne a choisi de produire une série sur le parti d'opposition Al Ikwan Al Muslemeen (les Frères musulmans), appelés par le régime égyptien El Gamaa El Mahzoura ou “mouvement illégal”. La série télévisée, dont le titre est El Gamaa, s'efforce d'éclairer l'histoire du mouvement et de son fondateur Hassan El Banna ; elle ne s'en est pas moins attiré le reproche de nombreux blogueurs de ne refléter que le point de vue du régime.
Tarek Shalaby a comparé la série à de la propagande nazie :
Hussein Ossman critique El Gamaa dans ce billet, affirmant que son auteur est de parti pris pour le point de vue du régime et de sa police politique :
وعلى خلاف ذلك خرج علينا الكاتب وحيد حامد بمسلسل “الجماعة” الذى جافى الحقائق وكذب الواقع وخرج عن إطار الأمانة المهنية، فمنذ اللحظات الأولى من مشاهدتك للمسلسل تجد نفسك أمام عمل يؤكد لك أن الإخوان جماعة متطرفة تدعو للعنف والانقلاب على المؤسسية للدولة، وقد امتلأ المسلسل بالمشاهد التى قلبت الحقائق والتناول المغرض، فقد تبنى الكاتب تصورات رجال أمن الدولة القابعين فى لاظوغلى، ونقل عنهم نقلا أمينا، بل وجدناه فى مشاهد احتكاك الطلاب بالأمن كان أمنيا أكثر من وزارة الداخلية.
Au contraire, Waheed Hamed, l'auteur de El Gamaa, a créé une série tissée de mensonges et de falsifications, en opposition à toutes les valeurs et à l'éthique des média. Depuis le début, et la série persiste à souligner qu'Al-Ikhwan est un mouvement radical appelant à la révolution et à la violence contre l'Etat. De nombreuses scènes d'El Gamaa renversent les faits, et l'auteur a complètement endossé le point de vue des agents de la Sécurité d'Etat de Lazoghly (le siège du Bureau d'enquête de la Sécurité d'Etat égyptienne). Et dans les séquences montrant les tensions entre les étudiants et la police, il était même encore plus du côté des policiers que le Ministère de l'Intérieur lui-même.
Raafatology a également critiqué l'auteur de El Gamaa qu'il qualifie d'écrivain-policier :
Pour d'autres, qui l'ont aussi trouvée partiale, la série rend, bien qu'involontairement, un grand service à Al-Ikwan.
Maggie Osama et Nawara Negm, par exemple, disent que l'acteur jordanien qui joue le rôle de Hassan El Banna est assez joli garçon pour faire aimer et non détester El Banna et son mouvement.
Et Nawara d'écrire sur son blog que les responsables du casting de cette série se sont tiré une balle dans le pied :
Et un autre utilisateur de Twitter a mis un lien montrant combien la série a éveillé l'intérêt pour le fondateur d'Al-Ikhwan, comme le montre l'augmentation des requêtes sur Google :
Ibrahim Mohamed, à l'inverse, a aimé la série, et a expliqué sur son blog “Hanany” en quoi il a trouvé satisfaisants le scénario et l'information :
اول مرة احس ان اللي عاملين المسلسل واخدين موقف حيادي شوية
ولاني قريت كتير جدا في تاريخ الاخوان خاصة شخصية الامام حسن البنا ونشأته وحياته وتاريخ تأسيس الجماعه شايف انهم لغاية دلوقتي ماشين كويس
رغم انهم بيحطوا احيانا السم في العسل
La série attire aussi l'attention hors d'Egypte. La libanaise Naeema a tweeté :
Et pour conclure, Abdel Monem Mahmoud a évoqué dans son blog (Ana Ikhwan), les autres séries que Al Ikwan va produire lui-même, mais une année et demie a déjà passé et rien n'a encore vu le jour :