En décembre 2008, la mort du jeune Alexandros Grigoropoulos, 15 ans, aux mains de la police déclencha des mois d’émeutes et de manifestations [1] dans plusieurs villes de Grèce, alimentées par la fureur contre les brutalités policières [2] croissantes, qu'attisait l'impunité, l'incompétence et la corruption dans le système politique grec, envahi par les scandales, et qui ont précipité la crise financière [3]. Finalement, après deux années de délibérations tortueuses, le tribunal a rendu son verdict [4] le 11 octobre [en anglais].
Le policier qui a abattu Grigoropoulos, Epaminondas Korkoneas, a été déclaré coupable de meurtre et condamné à la prison à perpétuité [4] [en anglais], et un autre policier, Vassilios Saraliotis, de complicité et écopant de 10 ans de prison.
Premières réactions sur Twitter
Les utilisateurs de Twitter en attente du verdict et des condamnations ont réagi à l'annonce avec un sombre soulagement et avec circonspection. Les émeutes de décembre avaient été la première occasion où Twitter était largement utilisé en Grèce par des milliers d'utilisateurs pour tenir la chronique de l'histoire en train de se faire, et fut même surveillé et cité par les médias internationaux [5] [en anglais]. Il contribua même à donner un sobriquet au soulèvement avec le hashtag #griots [6], qui essaima dans la couverture des médias sociaux et au-delà.
La confiance publique dans le système judiciaire grec n'a jamais été aussi basse, après des décennies de scandales politiques et de cas de violences policières restés impunis. Le propriétaire de web-radio Apostolis Kaparoudakis a proclamé la signification du jugement du jour [7] sur Twitter :
πιθανά ιστορική ημέρα για τη χώρα (αναμένοντας να καταδικαστεί για πρώτη φορά σε ισόβια ένστολος δολοφόνος …)
Le photojournaliste citoyen Craig Wherlock, qui avait couvert les émeutes de décembre à Thessalonique [8] pendant des jours et des jours [en anglais], a de nouveau rapporté depuis les rues [9] :
Chemin faisant vers le centre ai vu des quantités d'unités de police anti-émeute en service, puis me suis rappelé que le verdict dans l'affaire Grigoropoulos était pour aujourd'hui.
Les réactions lors de l'annonce des condamnations ont été modérées. Le blogueur elikas, qui dit avoir émigré hors de Grèce par dégoût de l'état du pays, a senti une lueur d'espoir [10]:
Condamnation à perpétuité du flic grec meurtrier d'un adolescent, provoquant les émeutes il y a 2 ans. Il y a encore une justice dans ce pays après tout…
Antidrasex complimente la “dame aux yeux bandés” et plaide [11] :
Αγαπητή Δικαιοσύνη, σήμερα έδειξες ότι μπορείς να λειτουργήσεις. Εύχομαι να επεκταθείς και σε άλλες περιπτώσεις, καθώς και στην έφεση.
… tandis que Cyberela, méditant sur les lenteurs chroniques du système judiciaire grec [en anglais], a complété la prière [12]
και να πάρεις πιο γρήγορα τις αποφάσεις σου αγαπητή δικαιοσύνη. 2 χρόνια μετά τη δολοφονία του παιδιού.
Cyberela a aussi rapproché le verdict [13] de celui d’une affaire similaire [14], du meurtre d'un jeune par un policier 25 ans auparavant :
Το παρανοϊκό σύστημα δικαιοσύνης… ο Κορκονέας ισόβια, ο Μελίστας 2,5 χρόνια για το ίδιο έγκλημα http://tinyurl.com/58aa9d
… à quoi le blogueur satirique pitsirikos répond, pince-sans-rire [15] :
Την εποχή του Μελίστα δεν είχε διαδίκτυο και μπλογκ. Την εποχή του Κορκονέα έχει. Αυτή ήταν η ατυχία του.
elentelon, un partisan affirmé d'une peine sévère dans l'affaire Grigoropoulos, imagine la suite [16] :
Και μετά την καταδίκη Κορκονέα που βρισκόμαστε? Η αστυνομοκρατία στην Αθήνα έχει θεριέψει και ο επόμενος Γρηγορόπουλος είναι στη γωνία!
La ronde des blogs
Le blog Jungle Report a aussi tiré le parallèle avec l'affaire Melistas et mis en garde [17] que la condamnation n'est pas définitive :
αν η υπόθεση συνεχίσει από το Εφετείο στον Άρειο Πάγο, δεν θα υπάρχει το λαϊκό έρεισμα αλλά μία ζύγιση μέσα σε αυστηρά καθορισμένο νομικό πλαίσιο. [..] Σε πρωτόδικο βαθμό [ο Μελίστας] καταδικάστηκε σε 2,5(!) χρόνια αλλά απαλλάχτηκε στο δεύτερο βαθμό. Έτσι λοιπόν, το να πανηγυρίζουμε για μια ποινή που πιθανό είναι να ανατραπεί δεν είναι κάτι που μπορεί να ικανοποιεί παρά μόνο βραχυπρόθεσμα.
Le blogueur et graphiste Arkoudos a commenté avec amertume l'injustice dans l'affaire plus récente d'un passant immigrant abattu par la police lors d'un casse de banque, par une nouvelle page de couverture [18] de son faux magazine, “Point de Vue”: