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Kazakhstan : La gouvernance, c'est important

Catégories: Asie Centrale et Caucase, Kazakhstan, Economie et entreprises, Gouvernance, Médias citoyens, Politique

Les blogueurs kazakhs ne cessent pas de débattre de leur sujet favori à savoir la qualité de l'administration publique dans leur pays.

Megakhuimyak s'est interrogé sur les compétences des plus hauts fonctionnaires, compétences qui semblent dans la plupart des cas ne pas être une priorité par rapport aux “affaires de famille”.

Le copinage reste un sérieux problème dans la gestion des ressources humaines kazakh, secteurs privé  et public confondus. Ce blogeur cite [1] l'actuel Ministre de l'Information et des Télécoms nouvellement nommé, à la suite de ses déclarations surprenantes relevées même par les non-professionnels. [en russe]:

Je me demandais de quelle manière il était parvenu à son poste de ministre. J'ai donc cherché ses références quand j'ai découvert que sa femme n'est autre que Ainura Mami, la fille du procureur général. Ainsi, devrions-nous nous attendre à de nouvelles découvertes dans le domaine des Télécoms ?

Tulembaeva – professeur d'université et consultante,  blogue [2] sur l'efficacité des programmes de développement du gouvernement. [en russe]:

Ce que nous savons bien faire, c'est d'inventer des noms farfelus pour les programmes gouvernementaux tels que: ”programme public de développement accéléré industriel et innovant'…. mais quand on en vient à leur réalisation concrète, la créativité disparaît : en effet, ces mots en vogue et ambitieux doivent être suivis d'actions appropriées qui ne sont pas réalisées pour un certain nombre de raisons- en plus de la volatilisation des fonds. Et parce que la recherche et le développement sont en déliquescence, il devient alors impossible de parler d'innovations et de développement.

Isabekov pense [3] que la crise financière au Kazakhstan n'a touché que les travailleurs indépendants, tels que les patrons de petites et moyennes entreprises et a eu un faible impact sur les fonctionnaires qu'ils travaillent pour une société appartenant à l'Etat ou directement pour l'Etat. [en russe]

J'ai regardé au sein de mon cercle d'amis, ceux qui travaillent dans les compagnies nationales ou dans un service public. Je leur ai demandé, si selon eux, les structures pour lesquelles ils travaillent  étaient importantes et utiles. Comme les personnes que j'interrogeais n'étaient pas des étrangers, ils m'ont répondu franchement. Tous m'ont répondu que les structures pour lesquelles ils travaillent sont soit complètement inutiles ou alors le personnel pourrait être réduit de 70-80 %.

Thinking the world reprend le sujet [4] du manque de potentiel entrepreneurial et son importance dans la lutte contre la pauvreté. [en russe]:

Les gens partent des campagnes pour les villes, où ils peuvent trouver un revenu. Ils ne souhaitent pas travailler en indépendant, ou ne savent pas comment faire. Certains n'envisagent même pas cette option, parce qu'ils ont l'habitude d'être salariés. […]

Si seulement 10% des gens dans les villages et petites villes pouvaient monter leur propre affaire et salarier 4 ou 5 personnes, l'image négative des campagnes s'atténuerait. Ça serait bien pour le pays mais, au lieu de ça, nous n'avons tout simplement pas assez de gens formés pour montrer leur propre affaire. En plus, les conditions sont peu propices  pour encourager l'entrepreneuriat.

C'est pourquoi pour de nombreux entrepreneurs potentiels dans notre pays, comme pour les autres d'ailleurs, il est plus avantageux d'être salarié. C'est la raison pour laquelle nous assistons à une hyper concentration des populations dans 4-5 villes dans le pays.