Le Kazakhstan, hôte du Sommet de l'OSCE

Depuis le milieu des années 2000 le Kazakhstan brûlait de présider l'Organisation pour la Coopération et la Sécurité en Europe, l'OSCE, la plus grande organisation internationale pro-démocratie. La candidature fut critiquée par certains pays membres à cause du mauvais bilan du Kazakhstan en matière de droits de l'homme. La présidence fut finalement accordée pour une série de motifs incluant un marchandage géopolitique, la pression des républiques post-soviétiques, et un certain nombre de considérations énergétiques et sécuritaires occidentales.

Le gouvernement kazakh voyait essentiellement la présidence comme un instrument de choix pour améliorer son image dans l'arène internationale, et le Sommet de l'OSCE, une conférence des dirigeants de ses Etats membres, était prévu comme le couronnement de la présidence kazakh et une occasion d'afficher la nouvelle capitale du pays, Astana. Le Sommet s'est finalement tenu début décembre. Les préparatifs étaient étourdissants :

“Il n'est pas conseillé aux habitants d'Astana d'être malades pendant la période du sommet. Les hôpitaux seront vidés pour être à la disposition des participants de l'OSCE […] La plupart des habitants de la ville ont été choqués par la mesure officielle d'introduire un contingentement des maladies”, écrit [en russe] zhuldyz .

Les Astaniens résidant à proximité du lieu et des principaux axes ont même eu interdiction de fumer sur leurs balcons – ce qui a généré une campagne satirique massive intitulée “Sois un homme, grilles-en une” [en russe].

Slavasay a suivi de près le sommet depuis ses couloirs [en russe]:

Le sommet justifiera totalement les attentes du gouvernement kazakh […] avec la cérémonies des photos au centre de toute la manifestation.

Puis il a commenté le discours de bienvenue du Secrétaire d'Etat kazakh, qui a débuté son exposé par des félicitations au président en exercice du Kazakhstan pour le 19ème anniversaire de son élection. “J'ai trouvé une telle remarque préliminaire à la réunion des chefs d'Etats – supposés démocratiques – plutôt originale”, a-t-il dit [en russe].

Slavasay comptait aussi parmi ceux qui ont critiqué la couverture excessivement voyante et carrément exaltée du sommet dans les médias kazakhs. Tous les programmes d'actualité étaient submergés de reportages sur le sommet. Le premier jour de l'événement, toutes les télévisions publiques et privées ont diffusé en direct des heures de sessions. Megakhuimyak réagit [en russe] :

“On regarde et on n'arrive pas à comprendre pourquoi ils [les média] discutent d'une réalité imaginaire, pendant que le pays va dans une direction complètement différente ? C'était sans doute pareil en Russie en 1915”.

“A en juger par l'étendue actuelle de la couverture, le Sommet de l'OSCE restera dans l'audiovisuel et la presse écrite locales pendant au moins une demi-année”, ajoute alramin. Le Président du Kazakhstan Nazarbaïev a déjà déclaré que le sommet est devenu “un triomphe du peuple du Kazakhstan”.

Slavasay’ conclut [en russe]:

Le sommet restera sans aucun doute dans l'Histoire, mais comme le plus inutile des 35 ans d'existence de l'OSCE. La Déclaration d'Astana ne diffère d'aucun autre document adopté à quelque Conseil des Ministres annuels que ce soit.

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