Soudan : Compte à rebours pour le référendum au Sud

[liens en anglais] Le Sud-Soudan se prononcera le 9 janvier par référendum sur son maintien ou non au sein du Soudan. Il fait peu de doute que le plus grand pays d'Afrique va se scinder en deux. Nouvelle revue de blogs sur le référendum.

116.000 Sud-Soudanais ont quitté le Nord depuis octobre dernier, rapporte Maggie Fick :

116.000 (et ce n'est pas fini*) Sud-Soudanais ont quitté le Soudan du nord depuis fin octobre. A une semaine seulement du début du scrutin pour le référendum du sud, les gens arrivent en masse dans les capitales des états sudistes, à un rythme qui s'accélère visiblement.

Femmes et enfants cherchent de l'eau dans un camp de transit pour les nouveaux arrivés de retour, à Aweil. Photo reproduite avec la permission de Maggie Fick

Pourquoi les Sud-Soudanais se rendent-ils dans le Sud en grand nombre ? :

Et pourquoi les Sudistes continuent-ils à se rendre au sud en grand nombre malgré l'incertitude que leur réserve chez eux l'avenir ? Parce qu'ils ont des raisons de craindre pour le respect de leurs droits au Nord Soudan à la suite du référendum.

Magdi El Gizouli analyse l'allocution du Président Omar Bashir à la nation lors du 55ème anniversaire de l'indépendance. Il indique que “Permettre au Sud de choisir sa destinée constitue, dans la formulation de M. Bashir “la dernière phrase du livre de guérison de la nation” :

Depuis cette estrade, M. Bashir a traité des trois questions du jour, la partition imminente du Sud, le conflit au Darfour, et l'exigence par l'opposition d'une reconfiguration politique à Khartoum après la sécession du Sud. Concernant le Sud M. Bashir a présenté le choix entre la sécession pacifique et l'unité déchirée par la guerre comme le remède courageux et démocratique à la fracture chronique de l'organisme entier. Permettre au Sud de choisir sa propre destinée constitue selon la formule de M.Bashir “la dernière phrase du livre de guérison de la nation”, car la paix, but ultime de son régime, est certainement l'incarnation la plus véritable de l'indépendance du pays.

Pour Yobu Annet, la région disputée d'Abyei pourrait être confrontée à de graves pénuries si le Sud fait sécession, car la plupart de l'approvisionnement vient du Nord :

Les commerçants d'Abyei sont très inquiets – beaucoup pensent que la sécession pourrait amener une récession économique dans la région. “Si Abyei est annexé au Sud, le commerce frontalier pourrait être affecté”, a dit Chol Mayen, un homme d'affaires. “Si la frontière vient à être complètement fermée, nous pouvons toujours nous approvisionner en Afrique de l'Est.”

Le référendum est une cause d'anxiété pour les commerçants étrangers à Juba :

Pour Birungi Mary, un commerçant Ougandais qui vend des légumes sur un marché de Juba, le référendum est une cause d'anxiété. “Nous nous préparons à partir, et nous reviendrons après le référendum s'il n'y a pas de violences.”

Mary est l'un des milliers de commerçants de Juba, dont beaucoup viennent de pays voisins, qui appréhendent ce qu'apportera le référendum. Souffrant déjà de la hausse des prix des importations, ils sont nombreux à craindre que les violences liées au référendum ne perturbent les affaires, et que des marchandises de valeur soient détruites.
Sur les marchés de Konyokonyo et Jebel à Juba, beaucoup de commerçants étrangers ont indiqué qu'ils rentraient chez eux pour Noël, et qu'ils attendront la fin des opérations du référendum avant de revenir.

South Sudan Info a créé une chronologie des grands titres au Soudan en 2010 :

Dans 9 jours, les Sud-Soudanais iront aux urnes pour un référendum d'autodétermination pour décider d'instaurer ou non le nouveau pays indépendant d'Afrique. L'année dernière a été décisive, la dernière de la période intérimaire du CPA conduisant au référendum du 9 janvier 2011.

Les rubans bleus envahissent Juba. Photo reproduite avec l'autorisation de Mishaps and Mayhaps

Mishaps and Mayhaps (‘Incidents et possibles’) observe qu'un vote pour autre chose que la séparation ne sera pas tolérable pour beaucoup de votants du Sud Soudan :

un des nombreux signaux de mauvais augure qui s'accumulent au Sud Soudan à l'approche du référendum, il devient de plus en plus évident qu'un vote pour autre chose que la séparation ne sera pas toléré par beaucoup de Sud-Soudanais. Certes, il y a eu 4 décennies de guerre, causant des millions de morts, mais cette procédure est vue par beaucoup à l'intérieur du Sud-Soudan simplement comme l'étape finale sur le chemin de la sécession, plutôt qu'une opportunité de véritable auto-détermination.

Un coup d'oeil aux représentations visuelles de Maggie Fick du “compte à rebours final” du référendum du Sud Soudan :

La quantité elle-même de signalisation en rapport avec le référendum dans la capitale du Sud mérite de plus en plus d'être remarquée. Les dernières affiches de la Commission du Référendum du Sud-Soudan exhortent les électeurs inscrits à aller voter le 9 janvier. L'immense majorité des affiches et panneaux portent cependant un unique et clair message : la séparation arrive. Ces panneaux, offerts par un éventail de mouvements de la société civile, arborent le drapeau du Sud Soudan et une unique paume de main levée, le symbole qui apparaît sur le bulletin de vote.

Ceux qui croient aux prières pourront se joindre à Scott et Meg Rambo :

Voulez-vous vous joindre à nous en priant :

* pour la paix entre le Nord et le Sud, mais aussi entre les divers groupes tribaux.
* pour une solution pacifique des zones disputées ; leurs frontières et leurs habitants
* pour un déroulement sans heurts, juste et pacifique des opérations du référendum.
* que l'église au Soudan continue le témoignage et le ministère de la réconciliation
* pour la réconciliation ; entre Nord et Sud, entre gouvernement et rebelles, entre tribus, et, le plus important, entre le peuple soudanais et Dieu.

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