Vendredi 14 janvier au soir, juste après le départ de Tunisie de l'ex-président Zine El Abidine Ben Ali, les blogueurs et membres de Twitter ont commencé de s'interroger [1] [en arabe et en anglais comme la plupart des liens du billet] sur la destination de son avion. Certains pensaient qu'il se dirigeait vers la France, d'autres vers les Émirat Arabes Unis. Il s'est avéré que sa destination finale [2] était l'Arabie Saoudite – soit le même pays qui avait accueilli le dictateur ougandais Idi Amin Dada [3] quand son régime est tombé.
Sur Twitter, @ollieleach [4] fait immédiatement le rapprochement [5]:
Ainsi le président tunisien réapparaît-il en Arabie Saoudite. La même démarche d'exilé qu'Idi Amin… intéressant.
@weddady [6] remarque l'afflux de tweets en provenance d'Arabie Saoudite sur le sujet et commente [7] la réponse des Saoudiens au bon accueil réservé par leur pays à Ben Ali :
C'est intéressant : Après que des rumeurs ont fait état de l'arrivée prochaine de Ben Ali en Arabie Saoudite, les utilisateurs saoudiens de Twitter (#saudi [8]) se rejoignent sur la plateforme pour demander à leur gouvernement de ne pas accueillir l'ex-président #sidibouzid [9]
De fait, les Saoudiens se sont fait entendre haut et fort sur Twitter. @radicalahmad [10] affirme [11] ainsi :
Cher peuple bien-aimé de Tunisie (#Tunisia [12]) : je suis Saoudien (#saudi [13]) et je vous assure que le fait d'accueillir #benali [14] à #Jeddah [15] est loin de faire l'unanimité ici #NOTINMYNAME [16]
@Dima_Khatib [17] rappelle à ceux qui la suivent [18] sur Twitter que la décision d'accueillir Ben Ali en Arabie Saoudite n'a pas été prise par le peuple saoudien :
S'il vous plaît, je le répète une nouvelle fois. Cela ne sert à rien de reprocher aux Saoudiens de recevoir Ben Ali. Ils n'ont rien à voir avec les décisions prises par la famille royale #Saudi [8]
Enfin, l'auteur du blog Saudi Jeans [19], tout en se réjouissant pour les Tunisiens, faisait part de son mécontement [19] vis-à-vis de la décision prise par son pays d'accueillir Ben Ali :
Aujourd'hui fut un jour extraordinaire pour la Tunisie. Après quatre semaines de manifestations, le président Zine el-Abidine Ben Ali a fui le pays. C'est sans doute la première fois que nous voyons un dirigeant arabe renversé par son propre peuple. Je suis très heureux pour les Tunisiens et très fiers d'eux. Je suis plus particulièrement enthousiaste pour mes amis Sami bin Gharbia [20] et Slim Amamou [21], qui ont œuvré sans relâche depuis des années pour vivre cette journée. La seule chose qui me dérange, c'est que l'Arabie Saoudite, notre patrie, offre l'asile au dictateur déchu. Mais pour l'heure, profitons de ce moment historique. Qui conduira peut-être à un effet domino à travers tout le Moyen-Orient.