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Monde arabe : Après la Tunisie, à qui le tour ?

Catégories: Afrique du Nord et Moyen-Orient, Arabie Saoudite, Egypte, Syrie, Tunisie, Cyber-activisme, Droits humains, Élections, Gouvernance, Jeunesse, Liberté d'expression, Manifestations, Médias citoyens, Migrations & immigrés, Politique, Relations internationales

Après les événements de Tunisie qui ont contraint l'ex-président Zine El Abidine Ben Ali à fuir le pays, la question que se posent les internautes à travers le monde arabe est : “A quand notre tour ?”

La journaliste et blogeuse égyptienne Mona Eltahawy, qui a suivi de près la Twittersphere pendant tout le soulèvement tunisien, a rédigé ce matin un éditorial très lu [1], sous le titre “Il faudrait encore des Tunisie” où elle note que le monde arabe suspend son souffle pour une éventuelle “autre Tunisie” :

[2]

Image by Andrew Ford Lyons @drew3000

Ben Ali emprisonné ou chassé en exil dans des alternatives viables à son régime, la suite politique est incertaine. Mais le monde observe ce pays pays arabe et se demande si c'est le premier pas pour débarrasser la région de ses grands-papas.

L'analyste Juan Cole a lui aussi fait allusion [3] à la possibilité que la Tunisie soit à l'origine d'un mouvement plus vaste :

… Mais comme la Tunisie est sunnite et arabe, ce ne serait pas gênant pour les Egyptiens, les Algériens, les Syriens et les Jordaniens de lui emprunter ses techniques et son discours à leurs propres fins intérieures, ce qui la rend potentiellement influente. Il ne fait pas de doute qu'une alliance de diplômés d'université frustrés, de professionnels, de paysans, de progressistes et de militants musulmans ingrédients d'une démocratie parlementaire auraient probablement plus d'écho dans le monde arabe que le régime autoritaire iranien des ayatollahs (les sunnites n'ont pas d'ayatollahs). Reste à savoir si la petite Tunisie est le début de quelque chose, ou un faux départ de plus.

Tout au long de la journée, un sentiment similaire a retenti sur tout Twitter et la blogosphère arabe.  Le journaliste saoudien Ebtihal Mubarak (@EbtihalMubarak [4]tweete [5]:

Si l'inattendu continuait à se produire après la révolution tunisienne le prochain n'est pas l'Egypte mais la SYRIE. Il va y avoir maintenant un Nouveau monde arabe#Sidibouzid [6] #Syria [7]

“Majnoon Habibi” (@majnoon4 [8]) écrit [9], sur la même longueur d'onde :

Aujourd'hui la Tunisie, demain la Syrie fasciste. La révolution arrive. Amener la démocratie au Moyen Orient arabe.

[10]

Création de l'Egyptien @ZeinabSamir

Et le Syrien Arwa Abdulaziz (@arwa_abdulaziz [11]) de prédire [12] à son tour que la Syrie sera la prochaine à tomber :

اليوم العالم ينشد “حماة الحمى يا حماة الحمى _ هلمو هلمو لمجد الزمن” وغداً بإذن الله سينشد العالم “حماة الديار عليكم سلام ” #Tunisia #syria
Aujourd'hui le monde chante [l'hymne tunisien] et demain Dieu si Dieu le veut on chantera [l'hymne syrien] #Tunisia #Syria

Le Syrien Yassine Essouaiha (@syriangavroche [13]) est du même avis [14] :

فليتعلم الطغاة و لتنتبه الشعوب: الجوع هو شرارة الغضب, لا الدين و لا الطائفة و لا “الفتنة” و لا نزاعات زعماء الأحزاب #sidibouzid #tunisia
Que les tyrans retiennent la leçon et que les gens prêtent attention : la faim est l'étincelle de la colère, et pas la religion, la secte, la “fitna”, ou les guerres de chefs des différent partis

Malgré les espoirs, pourtant, Nader Haddad (@NaderHaddad [15]relève [16] que l'agence officielle d'information syrienne a gardé sous silence la révolte populaire en Tunisie :

Pas la moindre mention de la révolution populaire en #Tunisie [17] par l'agence d'information officielle de #Syria [7]http://bit.ly/g4xNY8 [18]

Quoi que réserve la suite des événements, il est indéniable que le soulèvement tunisien a suscité l'espoir d'une vague de changement à travers le monde arabe.